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Le Maroc va vacciner ses ados

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À l’approche de la rentrée scolaire, toute une frange de parents se dit dans le flou face au mutisme du ministère de l’Éducation nationale par rapport au protocole sanitaire. Afin de permettre une rentrée scolaire en présentiel, les adolescents marocains âgés de 12 à 17 ans pourront se faire vacciner contre le coronavirus, et ce, à partir du 23 août. Dans plusieurs pays, la vaccination des jeunes a commencé il y a quelques mois.

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À l’instar d’autres pays, le Royaume est sur le point de lancerune campagne de vaccination dédiée aux adolescents. À l’approche de la rentrée scolaire, placée sous le signe du variant Delta, le ministère de l’Éducation nationale ne s’est pas encore prononcé au sujet du protocole sanitaire qui sera appliqué lors de la prochaine reprise des cours. Les responsables assurent toutefois que les préparatifs se déroulent selon un schéma normal, mais sous réserve de l’évolution de la situation sanitaire ainsi que des décisions qui pourront être prises par les autorités compétentes.

Lire aussi :Covid-19 : comment va se passer la rentrée scolaire ?

En attendant l’officialisation…

Le mutisme de la tutelle peut être expliqué par le fait quele Maroc serait sur le point d’élargir l’accès au vaccin aux adolescents, indiquentplusieurs supports médiatiques.

Selon Le360,le ministère de la Santé n’a toujours pas acté cette décision via un communiqué officiel. Toutefois, le Comité de veille scientifique et technique de la vaccination, lui, a validé hier jeudi 12 août la proposition de vacciner cette tranche d’âge.

Cette information a été confirmée parMoulay Saïd Afif, pédiatre et membre du Comité technique et scientifique de la vaccination anti-Covid, a indiqué que l’objectif est de garantir unerentrée scolaire en présentiel. La vaccination de cette tranche d’âge apparaît aux yeux des spécialistes comme un outil supplémentaire sur la voie de l’immunité collective. Cette recommandation pourrait répondre aux soucis du corps enseignant comme des parents d’élèves.

Ainsi, cette tranche d’âge, composée de trois millions de personnes, recevra sa première dosedu vaccin Pfizer-BioNTech. Issu d’une collaboration entre le laboratoire américain Pfizer et l’allemand BioNTech, ce sérum est lepremier vaccin à avoir été autorisé pour les mineurs. Notons que le Maroc a reçu ce vendredi 13 août, la première livraison de ce vaccin. Il s’agit de 600.000 doses, qui permettront de vacciner 300.000 jeunes âgés entre 12 et 17 ans sur une population estimée à 3 millions de personnes. D’autres lots sont attendus dansles prochains jours.

Expérience internationale

L’Indonésie affronte cet été sa vague la plus meurtrière depuis le début de la pandémie. Dans ce pays d’Asie du Sud-Est, où moins de 10% des 270 millions d’habitants sont entièrement vaccinés, le taux de mortalité du virus est particulièrement élevé pour les enfants, indique l’Association nationale des pédiatres et l’ONG Save the Children. Malgré le faible nombre de tests, les autorités ont recensé quelques 400.000 Indonésiens de moins de 17 ans ayant été infectés pendant la pandémie. Selon les experts, la malnutrition, un manque de soins médicaux et un faible taux de vaccination expliquent en partie le phénomène.

Afin de protéger leurs citoyens jeunes, qui sont un moteur de l’épidémie, plusieurs pays ont lancé des campagnes de vaccination spécifiques dédiées aux collégiens, lycéens et étudiants. Le Canada a été le premier à autoriser la vaccination des adolescents, dès le 5 mai – même si la campagne a été lancée à différentes dates selon les provinces. Particularité de ce pays : de nombreux adolescents se passent de la permission de leurs parents pour obtenir le vaccin. Au Québec, cette campagne, qui a débuté le 25 mai dernier, s’organise en milieu scolaire. Selon Radio Canada, quelque 250 écoles offrent des doses duvaccin Pfizer.

En Israël, les jeunes de plus de 16 ans peuvent recevoir une dose depuis le début de la campagne vaccinale, à la mi-janvier. À l’époque, cette décision était motivée par l’approche des examens. L’État hébreu a étendu, le 6 juin, la campagne de vaccination contre la covid-19 aux adolescents de 12 à 16 ans. Le pays autorise désormais l’immunisation de tout enfant âgéde plus de 3 ans.

En Europe, l’Italie a été le premier à franchir le pas après que l’Agence européenne du médicament a approuvé, le 28 mai, l’utilisation pour les 12-15 ans du vaccin Pfizer/BioNTech contre le coronavirus. Ainsi, Rome autorise depuis le 3 juin les 12-16 ans à recevoir une injection. Objectif : assurer une rentrée scolaire après l’été en toute sécurité.

En Allemagne, les adolescents peuvent recevoir une dose depuis le 7 juin alors que les adolescents français de 12 à 17 ans reçoivent une dose du vaccin Pfizer/BioNTech depuis le 15 juin. À la différence de la France, l’accord des parents n’est pas indispensable en Allemagne.

Londres a donné, le 2 juin, son feu vert pour l’utilisation du vaccin Pfizer chez les adolescents de 16 et 17 ans, s’abstenant pour l’instant d’immuniser tous les plus de 12 ans comme de nombreux pays occidentaux. Pays d’Europe le plus durement touché par la pandémie, le Royaume-Uni a mis sur pied une campagne de vaccination massive, qui a permis d’administrer deux doses à plus de 73% des adultes.

En Espagne, la tranche d’âge des 12-19 ans est constituée de 3,8 millions de personnes, dont 17,9% ont déjà reçu leur première dose. Si le déploiement du vaccin se déroule comme prévu, la plupart des adolescents devraient être complètement vaccinés à temps pour entamer la nouvelle année scolaire, indique le quotidien espagnol El Pais. Le pays ibérique prévoit d’avoir vacciné 70 % de la population d’ici fin août.

Outre-Atlantique, les États-Unis, où les 16-17 ans étaient déjà éligibles depuis décembre, ont autorisé, le 10 mai, la vaccination des 12-15 ans. Seul le sérum Pfizer/BioNTech est administré à ces catégories d’âge. L’initiative est laissée aux parents, et les pédiatres sont associés à cette opération. Sur les 17 millions de jeunes âgés de 12 à 15 ans aux États-Unis, ils sont déjà 2,5 millions à avoir reçu au moins une première dose. «Pendant 15 mois, les enfants ont fait l’expérience de la solitude et entendu le message selon lequel s’approcher d’autres personnes pouvait représenter des risques pour leur famille. Beaucoup d’entre eux ont hâte d’être vaccinés en prévision du retour en classe et pour pouvoir voir leurs amis avec un risque diminué de ramener le virus à la maison», analyse dans le New York Times le Dr Rebecca Weintraub, de l’école de médecin de Harvard. Afin d’accélérer cette campagne, qui facilitera la réouverture de toutes les écoles, l’État de Washington a lancé une opération inédite. Tous les habitants âgés de 12 à 17 ans recevant leur première dose de vaccin contre la Covid-19 bénéficient désormais un bon d’achat de 51?dollars ou d’une paire d’écouteurs AirPods d’Apple. Les parents les accompagnant se verront, eux aussi, offrir un bon d’achat.

Début juillet, la Chine a commencé à vacciner les enfants et les adolescents à partir de 3 ans contre la Covid-19 avec le sérum conçu par la firme chinoise Sinopharm. Le 2 août, les Émirats arabes unis ont pris la même décision. Le ministère de la Santé émirien avait en effet annoncé que des doses de ce vaccin seraient disponibles pour cette tranche d’âge, expliquant l’avoir autorisé pour les plus jeunes suite aux résultats d’une évaluation rigoureuse.

Enfin, en parallèle de la fermeture des écoles, la cité-État de Singapour a lancé sa campagne de vaccination pour les 12-15 ans le 3 juin, suite à une hausse des contaminations, notamment chez les mineurs. Les autorités ont donc autorisé l’injection du sérum Pfizer/BioNTech aux plus jeunes, avec une priorité accordée aux lycéens.

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