L’Espagne est déterminée à reprendre ses relations avec le Maroc. Après l’affaire Brahim Ghali et la crise migratoire de Sebta, le pays ibérique avait cumulé plusieurs faux pas à l’égard du Maroc. En effet, dans un effort de minimiser la gravité de ses actes, le voisin du Nord a expliqué avoiraccueillile chef du groupe séparatiste pour des raisons humanitaires, notamment son infection à la Covid-19. Dans sa justification, la diplomatie espagnole, dirigée pendant cette période par Arancha Gonzales Laya, avait omis de préciser que Ghali est entré dans le pays sans passer par le contrôle de douane et avec de faux papiers d’identité, et ce, dans le cadre d’un accord secret avec l’Algérie.
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De plus, la décision du Maroc de relâcher son contrôle du flux migratoire vers Sebta en signe de représailles a été exploitée par l’Espagne pourappeler le Parlement européen à réagir. Une démarche qui a attisé les tensions avec le Royaume, ce dernier la qualifiant de tentative d’européanisation et d’instrumentalisationdu confit entre Madrid et Rabat. Au grand dam du Royaume, le Parlement européen a émis une résolution en faveur de l’Espagne accusant le Maroc d’utiliser le dossier des migrants comme «moyen de pression politique».
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Ainsi, depuis le mois d’avril dernier, le différend entre les deux pays n’a cessé de s’approfondir et de s’envenimer, surtout après que l’Espagne ait permis au leader du Front Polisario de repartir en Algérie et qu’une enquête judiciaire espagnole a révélé l’ampleur de l’implication de Gonzales Laya dans cette affaire. La maladresse de cette dernière lui a valu non seulement les critiques et les condamnations d’autres politiques et responsables, mais lui a également coûté son poste à la tête du ministère ibérique des Affaires étrangères.
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Les efforts de l’Espagne pour réparer les pots cassés
Réalisant l’importance de son partenariat avec le Maroc, le gouvernement espagnol a multiplié les efforts depuis fin juin pour rouvrir le dialogue avec le Royaume. Le nouveau ministredes Affaires étrangères, Jose Manuel Albares, considéré comme un grand connaisseur du Maroc, a ainsi essayé d’aborder le conflit maroco-espagnol avec beaucoup de pragmatisme, depuis sa nomination le 12 juillet dernier. Albares a avancé cette semaine que pour reconstruire les liens avec Rabat, «la diplomatie exige de la tranquillité, du temps et de la discrétion, qui servent à ouvrir des chemins sûrs» vers un renforcement des relations. Le responsable a décidé de désigner trois nouveaux secrétaires d’État et sept directeurs généraux pour consolider les rangs de son équipe et mieux étudier les pistes diplomatiques de rapprochement avec le gouvernement marocain.
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Albares a souligné qu’il comprend l’engouement de la presse pour la crise de son pays avec son voisin du Sud, mais «il ne s’agit pas de faire de gros titres à ce sujet, mais de renforcer les relations et l’amitié avec le Maroc, qui, j’en suis sûr, souhaite également entretenir avec nous une véritable relation stratégique d’amitié».
En outre, Karima Benyaich, ambassadrice du Maroc à Madrid, a indiqué à la suite de sa convocation à Rabat pour consultation, que ledépart de Ghali de l’Espagne n’était pas suffisant pour mettre fin à la crise. Faisant écho aux propos de Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine, Benyaich a prévenu que Madrid doit désormais clarifier sa position quant à la question du Sahara et au plan d’autonomie proposé par le Royaume.
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Une stratégie diplomatique en élaboration
De son côté, Eduardo de Castro, président du gouvernement de Mélilia, a assuré que son pays a entamé des actions pour dégelerles relations bilatérales. «Il est important d’accorder du temps et une marge de manœuvre, au nouveau ministre des Affaires étrangères», a-t-il expliqué.Selon Castro, la diplomatie espagnole explore encore différentes voies diplomatiques pour rouvrir le dialogue avec le Maroc. Le nouveau titulaire du département des Affaires étrangères aurait confié à ce dernier qu’une stratégie est en cours d’élaboration pour enterrer la hache de guerre.
De même, Pedro Sánchez, Premier ministre espagnol, a affirmé que son pays a beaucoup d’estime pour son partenariat avec le Royaume, qu’il considère comme «un partenaire stratégique» pour l’Espagne. C’est en réponse à une question sur les progrès réalisés dans la résolution de la crise avec le Maroc que Sanchez a répondu : «pour réaffirmer ce que j’ai dit à maintes reprises, le Maroc est, évidemment, un partenaire stratégique pour notre pays».
Enfin, pour le moment les deux pays restent très discrets au sujet de la reprise de leurs relations. Le Maroc, sans toutefois faire de sorties officielles oupointer du doigt l’Espagne, a exprimé son mécontentement autrement, notamment en écartant le pays ibérique de son opération Marhaba 2021. Aujourd’hui, la question qui se pose est jusqu’où Madrid est prête à aller pour reconstruire la confiance qu’elle a brisée avec Rabat ? Affaire à suivre…
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