Il a fallu près de quatre mois de protestations vigoureuses dans les rues du Soudan pour pousser l'armée à prendre le pouvoir et mettre fin au règne autoritaire d'Omar Al-Bashir qui a duré 35 ans. Mais il a fallu à peine 24 heures aux manifestants pour renverser l'homme qui l'a remplacé.
En effet, vendredi 12 avril, le général Awad Ibn Auf, dont le règne n'a duré qu'une seule journée, a nommé comme successeur à la tête du Conseil militaire le général Abdel Fattah al-Burhan.
Le départ d'Ibn Auf, un proche collaborateur d'Al-Bashir, a déclenché une vague de célébrations dans la capitale, Khartoum, y compris parmi les milliers de personnes qui avaient défié le couvre-feu imposé par l'armée et qui avaient convergé en grande masse devant le vaste complexe abritant le quartier général et la résidence du Président.
"Il est tombée à nouveau ! ", scandaient les manifestants, qui avaient dénoncé l'annonce faite par Ibn Auf relative à la création d'un conseil militaire transitoire de deux ans. Une "farce", jugent-t-ils, qui les a privés de leur "révolution".