Couvre-feu : un ramadan chaotique pour plusieurs secteurs

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Face à la nouvelle recrudescence des contaminations à la Covid-19 et à son variant britannique, le Maroc a décidé d’instaurer un couvre-feu très strict pendant le mois de ramadan. Une décision qui risque de porter un nouveau coup dur à plusieurs secteurs, déjà très impactés par les restrictions en vigueur. C’est le cas du secteur des cafés et des restaurants, dont les professionnels réclament une annulation du couvre-feu et un soutien financier pour sauver leur activité. Pour les salles de sport et les hammams, les opérateurs de ces derniers ont décidé de s’adapter aux mesures sanitaires et de fermer boutique après le ftour. S’agissant des prières de Tarawih, elles ne seront pas accomplies dans les mosquées, le couvre-feu commençant à 20h, soit plus d’une vingtaine de minutes avant .

Ramadan 2021 s’annonce aussidifficile que celui de l’année dernière. En effet, en 2020, les Marocains ont dû passer le mois sacré en confinement pour éviter tout risque de contaminationet de propagation de la Covid-19. Cette année, bien que la courbe épidémiologique ait enregistré un ralentissement de la pandémie au cours de ces derniers mois, la recrudescence depuis quelques joursdes contaminations au virus et à son variant britannique, inquiète de plus en plus. C’est pour cette raison que le gouvernement a décidé d’instaurer un couvre-feu très strict pendant le ramadan, à savoir de 20h à 6h, afin de protéger les citoyens contre cette maladie. Cependant, les conséquences de cette décision vont mettre encore plus à mal plusieurs secteurs. Parmi ceux-ci, celui des cafés et des restaurants.

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La colère des propriétaires de cafés et de restaurants

L’annonce de l’instauration d’un couvre-feu pendant ramadan a choqué l’Association nationale des patrons de cafés et restaurants du Maroc (ANPCRM) et ses membres. Cette dernière avait même annoncé la tenue d’une grève nationale le 9 avril pour contester la décision «unilatérale» de l’exécutif. Dans un communiqué de presse, datant de cemercredi 7 avril, l’association a souligné que la grève a été suspendue pour le moment, et ce à la suite de plusieurs rencontres qu’elle a tenues avec des responsables du gouvernement. En effets, des réunions ont eu lieu le 6 et le 7 avril entre le Bureau national de l’association etdes représentants du ministère de l’Industrie et du Commerce ainsi que ceux de la Direction générale des impôts (DGI) et ceux du département des finances au ministère de l’Intérieur. Après ces rencontres, la direction de la DGI a affirmé «qu’il sera procédé à un allègement des contraintes que rencontrent les professionnels du secteur, dont les impôts liés à la DGI», rapporte Hespress FR. Aussi, les représentants de la direction générale des finances ont rassuré l’Association quant à la résolution imminente des problèmes en suspens des impôts et taxes des collectivités locales.

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PourNoureddine Haraq, président de l’ANPCRM, l’idéal serait que les professionnels du secteur des cafés et restaurants obtiennent des aides financières du gouvernement, afin de suspendre de manière plus sereine leur activité pendant le mois de ramadan. D’ailleurs, le ministère de l’Industrie et du Commerce avait promis aux représentantsde les appuyer financièrementpour atténuer les conséquences du couvre-feuetréduire les pertes attendues.

Qu’en est-il des autres secteurs ?

S’agissant des autres secteurs qui pourraient être également fortement impactés par ce couvre-feu nocturne, notamment les salles de sport et les hammams, les opérateurs de ces derniers n’ont d’autres choix que de se plier et de s’adapter à cette nouvelle restriction. La rédaction de Lebrief a contactéDriss Chraibi, président-délégué de l’Association marocaine des professionnels de l’industrie du fitness et de la remise en forme (AMPIF), pour en savoir plus sur le programme des salles de sport pendant le mois sacré. Ce dernier nous a expliqué que la majorité desétablissements sportifs seront obligés de fermer boutique trois quarts d’heure avant la rupture du jeune. Une contrainte qui n’arrange en rien la situation alarmante de ce secteur, qui a dû suspendre ses activités pendant presque toute l’année écoulée, et ce jusqu’au 22 mars dernier. De plus, Driss Chraibi déplore quebien qu’il n’y ait pas eu de cas avérés dans les salles de sport, les gens sont toujours réticents à y retourner.

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Et à notre interlocuteur de préciser : «Bien sûr nous allons nous soumettre à la mesure du couvre-feu et à la fermeture après la prière d’Al-Maghrib (…). Cette mesure va certes nous affecter encore plus, mais pour l’intérêt de nos concitoyens on va faire ce qu’il faut».

Lire aussi :Coronavirus : le ramadan sera-t-il bouleversé par le confinement ?

Pas de Tarawih à lamosquée

Enfin, autre conséquencedu couvre-feu, l’annulation des prières deTarawih à lamosquée. En effet, comme l’année dernière, vu que la prière d’Al-Ichae aura lieu après 20h, les fidèles ne pourront pas l’accomplir dans les mosquées pendant le mois de ramadan. Intervenant le 7 avril lors de l’émission bimensuelle de la chaîne nationale Al Oula « Kadaya wa araa », le Dr Moulay Mustapha Ennaji aréitéré que la situation épidémiologique actuelle du Royaume nécessite une parfaite adhésion auxmesures préventives et sanitaires en vigueur. Ainsi, les Marocains devront une nouvelle fois faire preuve de patience et de persévérance en ces temps de crise afin de réussir le pari national et international de vaincre la Covid-19 et ses variants.

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