Zelensky accuse Poutine de «gagner du temps pour poursuivre son offensive en Ukraine»
De gauche à droite: les présidents ukrainien, américain et russe Volodymyr Zelensky, Donald Trump et Vladimir Poutine, respectivement le 18 mars 2025 et le 28 février 2025 à Washington, et le 18 mars 2025 à Moscou © SAUL LOEB, Maxim Shemetov / AFP/Archives
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de chercher à «gagner du temps en prolongeant les discussions de cessez-le-feu, dans le but de poursuivre son offensive en Ukraine». Cette déclaration intervient au lendemain d’un échange téléphonique de deux heures entre Vladimir Poutine et Donald Trump, qui n’a débouché sur aucune avancée concrète. Cet appel, survenu trois jours après la reprise des pourparlers de paix entre Moscou et Kiev, les premiers depuis 2022, n’a pas permis d’obtenir le cessez-le-feu espéré par l’Ukraine et ses alliés européens.
Donald Trump a toutefois affirmé que les deux camps entameraient «immédiatement des négociations pour parvenir à une trêve». Aucun calendrier n’a été communiqué, et les combats se poursuivent, en particulier dans l’est du pays où les forces russes progressent face à une armée ukrainienne affaiblie. «La Russie cherche clairement à faire traîner les discussions afin de poursuivre son agression», a dénoncé Zelensky, qualifiant les exigences de Moscou d’«irréalistes».
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Vendredi dernier à Istanbul, sous médiation turque, les délégations ukrainienne et russe s’étaient engagées à présenter leur vision respective d’un accord de trêve. Toutefois, les positions restent largement divergentes, «Kiev réclame un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours, tandis que Moscou exige la poursuite des négociations parallèlement aux combats». Face à l’impasse, plusieurs capitales européennes ont averti la Russie qu’elle s’exposerait à de nouvelles sanctions en l’absence de cessez-le-feu, mais le Kremlin rejette cette pression, estimant qu’une trêve profiterait surtout à l’Ukraine pour se réarmer avec le soutien occidental.
Malgré ce contexte tendu, Donald Trump a évoqué «des progrès» après son appel avec Poutine. Ce dernier, plus réservé, a qualifié l’échange d’«utile» et déclaré que les discussions avec Kiev suivaient une «dynamique positive». Il a évoqué la possibilité d’un «mémorandum préparatoire à un éventuel traité de paix». Une proposition dont Zelensky a affirmé n’avoir pas été informé, tout en se disant prêt à l’examiner.
Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, Vladimir Poutine campe sur des exigences jugées inacceptables par Kiev : renoncement à l’OTAN, reconnaissance de l’annexion de la Crimée et abandon de quatre régions partiellement occupées. L’Ukraine, de son côté, réclame le retrait total des troupes russes, qui occupent actuellement environ 20% de son territoire. Kiev exige également des garanties de sécurité robustes, notamment de la part des États-Unis, son principal soutien depuis trois ans. Zelensky a averti que tout désengagement américain ferait le jeu du Kremlin, une crainte partagée par les Européens.
Bruxelles a adopté mardi un 17e paquet de sanctions contre Moscou. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a appelé Washington à une «réaction forte», tandis que le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a jugé que l’entretien Trump-Poutine prouvait l’absence de volonté de compromis du président russe. Du côté russe, le ton est à l’accusation, l’émissaire économique Kirill Dmitriev a dénoncé les efforts des responsables et médias occidentaux pour saboter le dialogue entre Washington et Moscou.
«Pour Poutine, c’est une victoire tactique», analyse le politologue indépendant Konstantin Kalatchev. Selon lui, le statu quo diplomatique pourrait permettre à l’armée russe de consolider ses positions et d’intensifier ses opérations cet été. La Chine, partenaire stratégique de Moscou, a de son côté réaffirmé mardi son soutien à un dialogue direct entre la Russie et l’Ukraine. Plus de trois ans après le début de l’invasion, le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, civils comme militaires. Ces derniers jours, l’armée russe a revendiqué de nouveaux gains territoriaux dans la région de Donetsk, épicentre des combats.
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