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Les réserves en eau du Maroc se détériorent, accentuant le stress hydrique du pays. Cette année, les précipitations enregistrées lors des mois de mars et avril ont, quand même, résorbé le déficit pluviométrique. En revanche, s’attendre au pire et assurer, à l’avance, la sécurité hydrique du Royaume demeure une condition sine qua non.
Durant son passage au Parlement ce lundi 23 mai, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’eau, a alerté sur la situation hydrique nationale. 80% des apports en eau durant la saison 2022 ont diminué. Un constat qui se répercute automatiquement sur les réserves des barrages. Elles ont atteint 5,4 milliards de mètres cubes (m3), donc un taux de remplissage de 33%.
Il a précisé également que les différents départements gouvernementaux travaillent actuellement sur l’élaboration d’un plan national de l’eau. «Tenant compte des changements climatiques auxquels nous faisons face aujourd’hui, nous travaillons, avec les autres départements, sur un plan national de l’eau que nous allons soumettre au Conseil supérieur de l’eau. L’objectif est de rationaliser l’utilisation des ressources hydriques dont nous disposons. Nous consommons annuellement un milliard de mètres cubes de plus que les ressources qui sont disponibles», a-t-il révélé.
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Les solutions proposées par Nizar Baraka
Pour assurer la sécurité de l’approvisionnement en eau et lutter contre le stress hydrique, le ministre a dévoilé ses stratégie et feuille de route. Ces dernières reposent sur quatre axes majeurs. Il s’agit de la poursuite de la réalisation de barrages, du plan de traitement des eaux usées, de la lutte contre la surexploitation et le gaspillage des ressources hydriques et de l’accélération de l’élaboration du programme de dessalement de l’eau de mer.
Nizar Baraka a aussi fait état des évolutions pour chaque axe. La réalisation de 16 barrages d’une capacité de 4 milliards de m3 a été lancée. Rappelons que l’objectif global du programme de renforcement des barrages est la construction de 20 barrages à l’horizon de 2027.
Par ailleurs, un programme de dessalement de l’eau de mer, mis en œuvre depuis quelques mois, a démarré à Dakhla et Agadir. Il prévoyait la construction d’une vingtaine de stations de dessalement d’eau de mer dans plusieurs zones côtières. En outre, le traitement des eaux usées est un axe important du plan proposé par le responsable gouvernemental. Seuls 70 millions de m3 sont exploités sur une capacité de 700 millions de m3. Néanmoins, la lutte contre le gaspillage de l’eau reste une solution très recommandée pour éviter la surexploitation des nappes souterraines.
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Gaspillage de l’eau : ce qu’il faut éviter
Le gaspillage de l’eau et la surexploitation des nappes souterraines sont une préoccupation majeure pour la tutelle. Nizar Baraka a expliqué que le département n’a pas les statistiques exactes sur le nombre des petits puits creusés sans autorisation, de même pour les canaux d’exploitation illégale de l’eau. En revanche, le gaspillage coûte au Royaume l’équivalant de deux mètres de nappes phréatiques chaque année.
«Nous ne pouvons gérer les ressources hydriques sans mesurer la quantité d’eau exploitée chaque année par les puits non autorisés», a-t-il souligné. Plusieurs canaux d’irrigation perdent 30 à 40% de leurs ressources sans qu’ils soient exploités. Selon Baraka, les pertes, dans certains cas, peuvent atteindre les 60%.
Enfin, le ministère compte préparer un plan spécial afin d’améliorer la gestion des eaux allouées à l’agriculture et à la consommation domestique, surtout dans le monde rural. Cette proposition a pour objectif d’atténuer l’ampleur de ces exploitations anarchiques.
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