Serpents et scorpions : un risque qui s’intensifie avec l’été
Un serpents et un scorpion © DR
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Avec la montée des températures, le Maroc voit resurgir une menace silencieuse, mais bien réelle : celle des serpents et des scorpions. Présents sur l’ensemble du territoire, ces animaux venimeux posent un défi sanitaire et environnemental, notamment dans les zones rurales et périurbaines.
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Serpents au Maroc : un danger réel mais maîtrisable
Au Maroc, les serpents représentent une composante naturelle de la biodiversité, avec 25 espèces recensées, dont seulement sept sont venimeuses, selon Abdelkrim Al Ghorfi, président de l’Association marocaine des professionnels de la dératisation, désinsectisation, déreptilisation, pour la lutte anti-nuisibles (AM3D). Ces espèces dangereuses comprennent six vipères (dont la Daboia mauritanica, Bitis arietans, Cerastes cerastes, Echis pyramidum, Vipera monticola, Cerastes vipera) et un élapidé : le Naja haje, ou cobra égyptien.
«La majorité des serpents que l’on croise au Maroc sont des couleuvres non venimeuses, qui ne représentent pas de risque pour la santé publique», explique Abdelkrim Al Ghorfi. Toutefois, les vipères citées et le cobra sont à surveiller de près, notamment pendant les périodes de forte chaleur, propices à leur activité. «Les pics de température poussent ces animaux à rechercher des zones plus fraîches, ce qui les amène souvent à s’introduire dans les habitations ou les zones urbaines», précise-t-il.
Le président de l’AM3D souligne également que les précipitations plus abondantes cette année ont favorisé la prolifération des végétaux et donc des proies, créant un environnement propice à la reproduction des serpents. Ce phénomène naturel entraîne une hausse des cas d’introduction, notamment signalés aux professionnels de l’association.
Pour se protéger, l’AM3D recommande des mesures simples, mais efficaces : désherbage régulier, gestion des déchets (qui attirent les rongeurs, proies des serpents), élimination des amas de bois et de pierres, et rebouchage des trous. «Ce sont des gestes fondamentaux pour limiter les refuges et points d’entrée», ajoute Al Ghorfi. En cas de risques persistants, les professionnels appliquent des répulsifs spécifiques, mais toujours après modifications environnementales, afin de respecter l’écosystème.
Pour y faire face, l’AM3D intervient à la demande des particuliers ou des institutions publiques pour des actions préventives ou curatives. En parallèle, l’association a signé des conventions avec le Centre antipoison du Maroc et l’Institut Pasteur, afin de renforcer la coopération scientifique et sensibiliser les citoyens via des brochures en arabe sur les bons gestes à adopter en cas de morsure.
En outre, Al Ghorfi insiste sur un point méconnu : «Toutes les morsures ne sont pas venimeuses. On parle de morsures blanches lorsqu’aucun venin n’est injecté, ce qui peut arriver si le serpent a récemment utilisé son venin pour chasser», explique notre interlocuteur. Il s’agit alors d’une réaction défensive de l’animal. Néanmoins, en cas de morsure, il est impératif de ne pas paniquer, d’immobiliser le membre touché et de se rendre immédiatement à un centre de santé, sans appliquer de remèdes traditionnels.
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Scorpions : un fléau silencieux, particulièrement pour les enfants
S’agissant des piqûres de scorpions, elles constituent une véritable problématique de santé publique. Le Royaume enregistre plus de 30.000 cas par an, avec un taux de mortalité de 3 pour 1000, touchant surtout les enfants de moins de 15 ans. Selon Abdelkrim Al Ghorfi, plus de 50 espèces de scorpions sont recensées, dont 22 sont classées venimeuses.
Les deux espèces les plus répandues sont le Buthus occitanus (scorpion jaune) et l’Androctonus mauritanicus (scorpion noir), reconnaissables respectivement à leur petite taille et leur queue imposante. «Ce qu’il faut retenir, c’est que les espèces venimeuses ont généralement des pinces fines et une queue épaisse, alors que les moins dangereuses ont des pinces larges», précise Al Ghorfi. Le venin, principalement neurotoxique, agit rapidement sur les systèmes digestif, cardiovasculaire, respiratoire et neurologique.
D’ailleurs, l’AM3D est souvent sollicitée pour des interventions en milieu rural ou urbain. «Nous effectuons des traitements préventifs, avec des produits spécifiques appliqués sous forme de barrières périphériques. Mais l’essentiel reste l’analyse environnementale : désherber, gérer les déchets, et éviter les amas ou les points d’humidité sont des priorités», explique le président de l’association. Ces actions permettent de réduire l’attractivité des lieux pour les scorpions, en limitant la présence de leurs proies (insectes, petits invertébrés).
Autre point essentiel, rappelle Al Ghorfi : «Les piqûres ne sont pas toutes mortelles. Comme pour les serpents, les scorpions utilisent leur venin pour chasser. Une piqûre accidentelle peut donc être blanche, sans injection de venin», poursuit-il.
L’AM3D collabore activement avec les communes, via les Bureaux Communaux d’Hygiène (BCH), dans le cadre d’une convention avec le ministère de l’Intérieur, afin de mutualiser les efforts publics et privés. «Les professionnels du privé interviennent à l’intérieur des habitations, tandis que les communes peuvent agir sur l’extérieur : terrains vagues, décharges, zones marécageuses…», conclut le président.
Par ailleurs, l’association travaille avec l’Institut Pasteur sur la toxinologie, une discipline qui vise à mieux comprendre les venins et leurs effets, dans l’objectif de produire des antivenins plus efficaces. Des brochures en arabe ont aussi été diffusées pour informer la population sur les gestes à faire et à ne pas faire en cas de piqûre.
Comme pour les serpents, en cas de piqûre de scorpion, il est crucial de rester calme, immobiliser la zone touchée, éviter les gestes inutiles (comme inciser ou sucer la plaie), et appeler immédiatement les secours. Il est d’ailleurs important de noter que la meilleure arme contre ces nuisibles reste la prévention, appuyée par des professionnels.
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