Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Parmi les secteurs vitaux qui requièrent une réforme urgente et profonde, figure celui de la santé. Et pour cause, le secteur marocain de la santé pâtit de plusieurs dysfonctionnements et lacunes qui l’empêchent de répondre aux besoins des citoyens.
Selon le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami, la qualité de prise en charge des urgences médicales demeure en deçà des besoins croissants et des normes internationales.
Lors d’un atelier de restitution, organisé mercredi 21 juin à Rabat par le CESE pour présenter les conclusions de son avis « Comment remédier à la situation préoccupante de la filière de prise en charge des urgences médicales au Maroc ? », Chami a indiqué que la qualité de prise en charge des urgences médicales ne répond pas aux standards internationaux. Ceci, en dépit des efforts consentis durant les vingt dernières années par les pouvoirs publics médicaux afin de remédier aux manques accumulés.
المجلس الاقتصادي والاجتماعي والبيئي يقدم رأيه حول المستعجلات الطبية https://t.co/AxkMuwpJwz via @FacebookWatch
— CESE Maroc (@CESEMaroc) June 21, 2023
Insuffisance des moyens logistiques
Le président du CESE a pointé du doigt la faible coordination entre les services de protection civile, les centres hospitaliers universitaires (CHU), les collectivités, les cliniques privées et les structures hospitalières à but non lucratif.
Aussi, il a relevé le manque d’organisation des services d’aide médicale urgente (SAMU) qui restent méconnus, non ouverts au secteur hospitalier privé, indisponibles dans trois régions et qui souffrent de l’insuffisance des ressources humaines et moyens logistiques.
En outre, le responsable a déploré les carences des transports sanitaires dans les secteurs public et privé, ce qui peut aggraver parfois l’état des patients et des blessés. Et, de noter l’absence de normes obligatoires pour les deux secteurs concernant les installations, les équipements et les mécanismes de régulation des services d’urgence médicale.
Lire aussi : Inflation : le CESE appelle à réglementer le rôle des intermédiaires
Pénurie de ressources humaines médicales
Il existe une pénurie de ressources humaines médicales et paramédicales qualifiées et spécialisées, a poursuivi Chami. Il a fait savoir que plus de 20 ans après la création de la spécialité de médecine d’urgence, le Maroc ne compte que 29 médecins urgentistes.
À ce propos, il a relevé le dysfonctionnement dans l’organisation de l’opération de secours, le retard des ambulances (entre 40 et 195 min), souvent non équipées (oxygène, défibrillateur, transport de nourrisson, etc), et non accompagnées de personnel de santé qualifié.
À cela s’ajoutent l’encombrement dans les services d’urgence, le manque de personnel médical spécialisé et l’absence de services d’urgence dans certains établissements hospitaliers.
Lire aussi : Minerais stratégiques : le CESE plaide pour une exploitation responsable
Élaborer des cahiers de charges
Par ailleurs, le président du CESE a indiqué que les urgences médicales font partie intégrante du système de services de santé qui doivent être fournis aux bénéficiaires par les pouvoirs publics. En tant qu’incarnation de l’effectivité du droit à la vie et de sa préservation et du droit d’accès aux soins et traitements médicaux, les citoyens méritent un service de qualité.
Il s’agit de droits fondamentaux consacrés par la Constitution, non seulement parce qu’ils font partie des bases de la pleine citoyenneté, mais aussi parce que la santé constitue un pilier indispensable pour réaliser la promotion sociale et le progrès économique, a-t-il expliqué.
Ainsi, Chami a recommandé d’élaborer des cahiers de charges. Ils constitueraient un référentiel normatif opposable aux secteurs public et privé concernant les bâtiments, les équipements, le personnel et l’organisation des services hospitaliers d’urgence.
De plus, il a appelé à œuvrer en faveur d’un investissement optimal dans la technologie numérique pour l’organisation de la prise en charge des urgences médicales (téléconsultation, téléexpertise, etc).
Le CESE organise une rencontre pour présenter les conclusions de son avis « Améliorer la prise en charge des urgences médicales pour préserver et sauver des vies et contribuer à assurer des soins de qualité pour tous», le 21 juin 2023 à partir de 10H30 au siège du CESE à Rabat. pic.twitter.com/yoxsp6d6Ly
— CESE Maroc (@CESEMaroc) June 19, 2023
Plus de 79.000 interactions
L’avis du CESE s’appuie sur les résultats de la consultation citoyenne lancée par le Conseil autour de ce sujet sur sa plateforme numérique participative (ouchariko.ma), a souligné Ahmed Reda Chami. Il a précisé que le nombre d’interactions a atteint 79.233, dont 621 réponses au questionnaire.
Près de 93% des participants ont déclaré avoir eu recours au système des urgences médicales et 12% ont dit que la prise en charge a été instantanée, a soutenu Chami. Il a ajouté que plus de la moitié des cas ont été pris en charge au bout d’une heure, tandis que 12% ont dû attendre quatre heures.
Enfin, parmi les recommandations émises par le CESE dans son avis, on trouve notamment l’incitation des dirigeants d’établissements de soins à s’inscrire dans une démarche d’accréditation par des organismes d’évaluation indépendants. Il est également mentionné la mise en place des mécanismes de suivi, de contrôle et d’évaluation de la qualité de prise en charge médicale dans tous les établissements publics ou privés ayant des services d’urgence, ainsi que le développement de filières d’urgences spécialisées au sein de chaque région.
Temps de lecture : 5 minutes
ICF Maroc : un regard exclusif sur l’évolution du coaching professionnelLa Fédération internationale du coaching professionnel (ICF), présente dans plus de 140 pays et regroupant environ 60.000 coachs certifiés à… |
Migration : le Maroc, point de départ… et de chute ! (Rapport)La migration en Afrique n’est pas toujours celle que l’on croit. Elle ne se fait pas que dans un seul sens. Si le Maroc a accueilli bon nomb… |
Le CESE trace une voie d’inclusion pour les jeunes NEET MarocainsDans le cadre d'une récente rencontre dédiée à la présentation des résultats de son avis intitulé "Les jeunes NEET : Quelles perspectives d'… |
Surpopulation carcérale : le malaise des prisons marocainesLa situation des prisons au Maroc suscite de plus en plus d'inquiétudes en raison d'une surpopulation carcérale persistante. Malgré les effo… |
Secteur immobilier : bilan et critiques du programme «Daam Sakan»Dans le contexte économique tendu qui affecte le Maroc, le secteur immobilier montre des signes de ralentissement. Néanmoins, le gouvernemen… |
Étude : la perception avancée de l’IA chez les consommateursUne récente étude intitulée «Les consommateurs ont une connaissance de l’IA plus approfondie que ne l’imaginent les chefs d’entreprise», pub… |
Aïd Al-Adha : entre préparatifs accélérés et flambée des prixQuelques semaines seulement nous séparent de Aïd Al-Adha et les familles font déjà face à un dilemme aggravé par une situation économique pr… |
Islam : la France, tu l’aimes mais tu la quittesLa France c'est liberté, égalité, fraternité… laïcité… enfin parfois, et encore, ça dépend pour qui. La première trinité est entonnée fièrem… |