Réseau d’écoles AEFE : deux heures d’arabe par semaine en plus

Avatar de Mouna Aghlal
Temps de lecture :

Deux heures d'arabe de plus par semaine dans une école de mission française à RabatEcole André Chénier Crédit:

A
A
A
A
A

Des parents d’élèves résidant au Maroc se sont opposés à l’augmentation du nombre d’heures d’enseignement de la langue arabe pour leurs enfants à l’école élémentaire André Chénier à Rabat, une école dépendant de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Face à cette contestation, le Conseil d’État français a statué sur la légitimité de l’ajout de deux heures hebdomadaires supplémentaires à cet enseignement.

Dans sa décision, le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative de France, s’est appuyé sur la Constitution française, un traité de partenariat culturel entre la France et le Maroc, une déclaration d’intention concernant les établissements français au Maroc, ainsi que diverses lois locales. La mesure validée porte l’enseignement de la langue arabe à cinq heures par semaine, au lieu des trois heures initiales, pour les élèves des classes de CE1 et CE2. Certains parents avaient pourtant contesté cette décision, affirmant que leurs enfants n’étaient pas de nationalité marocaine.

Concernant l’école élémentaire André Chénier de Rabat, affiliée à l’AEFE, le Conseil d’État a annulé une décision judiciaire rendue en 2023 qui avait donné raison aux parents opposés à l’ajout des deux heures. L’annulation de ce jugement confirme donc l’application de la nouvelle mesure.

Lire aussi: AEFE, cette machine à sous qui inquiète les parents

Le statut particulier des établissements français au Maroc a été déterminant dans cette décision. Les élèves marocains doivent recevoir un minimum de cinq heures hebdomadaires d’enseignement en langue et culture arabes, l’arabe étant l’une des langues officielles du Royaume. En revanche, les élèves de nationalité étrangère bénéficient d’un minimum de trois heures d’enseignement de l’arabe, conformément au cadre éducatif français pour les langues étrangères. Ces élèves peuvent également suivre des cours dans une langue étrangère pour des matières non linguistiques, en adéquation avec les spécificités des établissements français à l’étranger et la coopération éducative entre les deux pays.

Dans ce contexte, Khalid Samadi, ancien secrétaire d’État au ministère de l’Éducation, a salué cette décision en déclarant : « La justice française se prononce en faveur de la langue arabe. Enfin, la plus haute juridiction en France a validé l’ajout de deux heures d’enseignement de l’arabe à l’école André Chénier, relevant de la mission française à Rabat. Cette décision repose sur l’accord de partenariat signé entre le Maroc et la France, un accord que j’ai eu l’honneur de parapher au nom du gouvernement marocain. »

Lire aussi: L’éducation, ce nouveau luxe

Selon lui, ce jugement s’inscrit dans la mise en œuvre des dispositions de la loi-cadre 51-17 relative au système éducatif marocain. Cette loi impose l’enseignement de la langue arabe et des matières liées à l’identité nationale pour les enfants marocains inscrits dans des écoles relevant de missions étrangères. Il s’est également dit surpris qu’une telle affaire ait été portée devant la justice française par des parents marocains en 2019, alors qu’ils demandaient eux-mêmes l’annulation de la mesure.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Migration : comment les ONG internationales redessinent la politique marocaine

Société - Entre financements européens et domination des ONG internationales, la gouvernance migratoire au Maroc révèle un partenariat déséquilibré. Une enquête montre comment les acteurs locaux restent marginalisés malgré leur rôle décisif sur le terrain.

Ilyasse Rhamir - 21 novembre 2025
Lancement de la plateforme nationale de surveillance des décès maternels

Société - Découvrez la nouvelle plateforme pour le suivi des décès maternels, lancée par le ministère de la Santé à Rabat.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
Le Procureur général du Roi communique sur les nouvelles dispositions du Code de procédure pénale

Politique - Le Procureur général du Roi présente des changements clés pour les parquets du Royaume. Découvrez les implications essentielles.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
CNSS : lancement du contrôle de scolarité 2025-2026 pour les enfants bénéficiaires

Société - Les parents ou tuteurs doivent impérativement déposer un certificat de scolarité dans un délai d’un mois via le service en ligne « Taawidaty ».

Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025
Vidéo virale d’un enfant agressé : le démenti de la DGSN

Société - La DGSN dément une vidéo montrant un enfant agressé, faussement attribuée à une école marocaine, et confirme qu’elle provient d’un pays asiatique.

Hajar Toufik - 20 novembre 2025
Affaire chlorure de potassium : carte de la transparence… ou diversion ?

Société - La tutelle plaide la pénurie de chlorure de potassium, l'opposition veut les détails de chaque appel d'offre octroyé par l'AMMPS.

Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025
Voir plus
Manifestations de la « GenZ 212 » : 60 personnalités marocaines exhortent le Roi à engager des réformes profondes

Société - Soixante figures marocaines appellent le roi Mohammed VI à lancer des réformes profondes en phase avec les revendications de la jeunesse.

Hajar Toufik - 8 octobre 2025
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
Manifestations de la « GenZ 212 » : appel à boycotter les entreprises liées à Akhannouch

Société - Les manifestations de la « GenZ 212 », poursuivent leur mobilisation à travers un appel au boycott des entreprises liées à Aziz Akhannouch.

Ilyasse Rhamir - 7 octobre 2025
Mariages marocains : l’amour au prix fort

Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !

Sabrina El Faiz - 23 août 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire