Les milliardaires du monde ne se sont jamais enrichis qu'en 2024, les chiffres sont astronomiques © OXFAM
En 2025, les inégalités économiques mondiales n’ont jamais été aussi criantes. Alors que les milliardaires voient leur fortune atteindre des sommets, près de la moitié de l’humanité vit sous le seuil de pauvreté. Un rapport publié par OXFAM il y a quelques jours explore les causes historiques et contemporaines de ces disparités, mettant en lumière le rôle fondamental du colonialisme dans la persistance des inégalités mondiales.
Un monde à deux vitesses
Les chiffres sont monstrueux! En 2024, la fortune des milliardaires a augmenté trois fois plus vite qu’en 2023. En effet, selon le rapport, chaque milliardaire a vu sa richesse croître de 2 millions de dollars par jour en moyenne, alors que pour les dix plus riches, ce montant s’élève à 100 millions de dollars par jour. Pendant ce temps, 3,6 milliards de personnes dans le monde vivent toujours avec moins de 6,85 dollars par jour, un niveau de pauvreté qui n’a pas changé depuis 1990, indique la même source.
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Selon OXFAM, cette disparité est alimentée par des systèmes économiques favorisant une oligarchie mondiale, où 60% des richesses des milliardaires proviennent d’héritages, de connivences ou de monopoles, plutôt que de mérite ou d’innovation. Ce transfert de richesse intergénérationnel sans précédent menace de cimenter une nouvelle aristocratie mondiale.
Source; Rapport OXFAM
Un lourd héritage colonial
Dans un deuxième temps, le rapport souligne que les inégalités actuelles trouvent leurs racines dans le colonialisme historique. Entre 1765 et 1900, le Royaume-Uni a privé l’Inde de 33.800 milliards de dollars, une somme qui suffirait à recouvrir quatre fois la superficie de Londres de billets de 50 livres sterling. « Ce schéma de spoliation s’est répété à travers le monde, enrichissant les puissances coloniales et leurs élites au détriment des populations colonisées« , s’alarme la source.
Par ailleurs, le passé colonial des pays du sud continue d’avoir des conséquences profondes, notamment par les inégalités de revenus, d’accès aux terres et aux ressources naturelles. Sans oublier, les divisions raciales et de genres qui sont des vestiges du colonialisme. Par exemple, les femmes racisées des pays du Sud effectuent chaque jour 12,5 milliards d’heures de travail de soin non rémunérées, une contribution économique évaluée à 10.800 milliards de dollars, soit trois fois la valeur du secteur mondial de la technologie, indique l’OXFAM dans son rapport.
Un système économique inégalitaire
Les institutions internationales, souvent héritées du colonialisme, perpétuent les inégalités. Dans ce sens, le rapport de l’OXFAM explique que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), dominés par les pays du Nord, imposent des politiques d’austérité aux pays du Sud, réduisant leurs budgets pour la santé et l’éducation. En moyenne, les pays à revenu faible ou intermédiaire consacrent 48% de leur budget au remboursement de la dette, souvent au détriment des services publics essentiels.
Parallèlement, les multinationales modernes, issues de modèles d’exploitation coloniale, continuent de siphonner les richesses des pays du Sud. Entre 1995 et 2015, une étude estime que 242.000 milliards de dollars ont été extraits de ces pays par des échanges inégaux, enrichissant les actionnaires des économies du nord.
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Les solutions préconisées par OXFAM
Dans ce contexte, le rapport appelle à des mesures « radicales pour réduire les inégalités et décoloniser l’économie mondiale », notamment par la taxation des ultrariches en introduisant des impôts progressifs sur les fortunes héritées et les profits des grandes entreprises. Ces mesures incluent aussi la possibilité d’offrir des réparations au profit des pays anciennement colonisés, de réformer les institutions internationales en transformant la gouvernance du FMI, de la Banque mondiale et des Nations Unies pour garantir une représentation équitable des pays du Sud, mais aussi de promouvoir la souveraineté économique des pays du Sud et mettre fin aux accords commerciaux inéquitables et renforcer les coopérations Sud-Sud.
En somme, l’OXFAM rappelle que les inégalités ne sont pas une fatalité. Des politiques audacieuses et une volonté collective peuvent renverser la tendance. L’objectif est clair : éradiquer la pauvreté, garantir une répartition équitable des ressources et établir un système économique mondial plus juste. D’ailleurs, l’année 2025 pourrait marquer un tournant décisif, si nous faisons le choix de la solidarité et de la justice.
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