Pénurie de sang : un été critique

En plein été, alors que les plages se remplissent et que les villes touristiques vibrent au rythme des vacances, les centres de transfusion sanguine, eux, tirent la sonnette d’alarme. Le Royaume fait face à une pénurie sévère de sang, mettant en péril la vie de nombreux patients. Selon la Fédération marocaine pour le don de sang (FMDS), la situation est « très critique » et nécessite une mobilisation urgente.

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Moins de 48 heures de stock disponible

Selon nos sources, le pourcentage de donneurs de sang au Maroc ne dépasse pas 1% de la population, un chiffre largement en dessous du seuil requis pour assurer une couverture suffisante des besoins médicaux. À titre de comparaison, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un stock de sécurité équivalent à sept jours de consommation, mais au Maroc, les réserves peinent à couvrir 48 heures.

Cette pénurie, structurelle tout au long de l’année, atteint des niveaux alarmants en période estivale. Le rythme effréné des accidents de la route, la hausse des interventions chirurgicales et l’augmentation des cas d’anémies graves pèsent lourdement sur un système déjà fragilisé. En parallèle, les donneurs réguliers sont en vacances ou moins disponibles, ce qui aggrave la situation.

Des tentes de collecte pour séduire les estivants

Face à cette urgence, la FMDS a mis en place un dispositif exceptionnel. Des tentes de collecte de sang ont été installées dans plusieurs villes du Royaume, notamment dans les zones côtières où l’affluence touristique est importante. L’originalité de cette campagne tient à ses horaires adaptés : les collectes se déroulent chaque soir de 19h à minuit, une plage horaire qui coïncide avec les promenades des vacanciers.

En exemple, à Tétouan et Agadir, les opérations se poursuivent jusqu’au 20 août, tandis qu’à Martil, elles se prolongeront jusqu’au 26 août. À Saïdia, les équipes de la FMDS resteront en place jusqu’au 14 août, et Dakhla rejoindra cette mobilisation à partir du 14 août également.

Mais malgré ces efforts, les résultats restent mitigés. Dans les villes du nord, l’affluence est jugée « moyenne », tandis que dans le sud, à peine une trentaine de personnes se présentent chaque jour, contre une centaine lors des étés précédents. Une baisse inquiétante qui menace donc directement les patients en attente de transfusion.

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Les associations en renfort

La société civile n’est pas restée les bras croisés. Des associations locales, telles que l’Association Nakhil des donneurs de sang de Marrakech, se mobilisent pour soutenir les efforts des autorités sanitaires. Cette organisation a déjà organisé une collecte le 12 juillet et prévoit une autre le 21 août. En point d’orgue, une grande opération de don de sang couplée à un semi-marathon de 7 kilomètres est prévue le 7 septembre prochain, dans le but de sensibiliser et d’attirer un public plus large.

Ces initiatives citoyennes sont essentielles, mais elles ne suffisent pas à pallier un déficit structurel. La FMDS insiste sur la nécessité de créer une culture du don régulier et volontaire, loin des élans ponctuels liés aux appels d’urgence.

Cette pénurie de sang en cette période estivale n’est pas un simple problème logistique : elle met en jeu des vies humaines, chaque jour. Derrière les chiffres froids, il y a des malades, des accidentés, des femmes en couches, des enfants atteints de maladies chroniques… tous dépendants d’un geste simple, mais vital.

Face à cette réalité, la FMDS et les associations lancent un appel pressant à la solidarité nationale. Donner son sang ne prend que quelques minutes, mais peut sauver des vies. En cette période de vacances, où le temps libre est plus grand, c’est l’occasion de faire un geste de citoyenneté, un geste de cœur, et un acte de vie.