Ozempic débarque au Maroc : entre avancée thérapeutique et dérives potentielles
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Le laboratoire danois Novo Nordisk vient d’introduire officiellement l’Ozempic au Maroc. Ce médicament à base de sémaglutide, administré par injection hebdomadaire, est destiné aux personnes atteintes de diabète de type 2. Son arrivée s’accompagne toutefois d’une controverse internationale liée à son utilisation détournée pour perdre du poids.
Le lancement a été annoncé à Marrakech lors d’un événement réunissant endocrinologues, diabétologues et professionnels de santé. Présent à cette occasion, le Dr. Jamal Belkhadir, président de la Ligue marocaine de lutte contre le diabète, précise que les spécialistes y ont été informés des protocoles d’usage et des profils de patients concernés. Selon lui, l’Ozempic sera disponible en pharmacie dans les prochains jours, à un coût d’environ 1.000 dirhams par mois. Le traitement ne sera couvert ni par la CNOPS, ni par l’AMO, ni par la CNSS, bien que certaines assurances privées pourraient en assurer la prise en charge.
Un traitement innovant mais strictement réservé au diabète
Déjà commercialisé dans plusieurs pays, l’Ozempic améliore le contrôle de la glycémie et réduit certains risques cardiovasculaires chez les diabétiques. Il représente une avancée importante dans la prise en charge du diabète de type 2, particulièrement répandu au Maroc.
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Le Dr. Belkhadir insiste cependant : ce médicament ne doit être prescrit qu’aux patients diabétiques, dans le cadre défini par son autorisation de mise sur le marché. « Ce n’est pas une vitamine, c’est un traitement nécessitant une surveillance médicale stricte », rappelle-t-il.
Pas d’autorisation pour la perte de poids
Si le sémaglutide est utilisé dans plusieurs pays comme traitement de l’obésité, ce n’est pas le cas au Maroc. Les médecins n’ont pas l’autorisation de prescrire l’Ozempic pour la perte de poids, malgré la tentation de certains patients. Une version spécifiquement dédiée au traitement de l’obésité devrait arriver sur le marché marocain en 2026.
L’engouement international pour l’Ozempic dépasse largement le cadre médical : aux États-Unis et en Europe, il est devenu un produit tendance, souvent utilisé par des non-diabétiques pour ses effets rapides sur la silhouette. Une pratique dangereuse, prévient la communauté médicale, rappelant les risques : pancréatites, déshydratation sévère, troubles gastro-intestinaux persistants, hypoglycémies ou complications cardiovasculaires en cas de mauvais dosage.
Face à ces dérives, plusieurs pays ont renforcé la surveillance des prescriptions ou restreint la délivrance du médicament. Certains font également face à des ruptures de stock, à une hausse des prix et à une multiplication de consultations liées à des effets secondaires.
L’arrivée de l’Ozempic au Maroc ouvre ainsi de nouvelles perspectives pour les personnes diabétiques, mais rappelle aussi les dangers d’une médicalisation de la perte de poids alimentée par les pressions sociales.
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