Où en est le projet de loi sur la grève ?
Lors d'une marche de la CDT. DR
A
A
A
A
Syndicalistes, associations, partis politiques et une partie de société sont vent debout contre le projet de loi organique n°97.15 portant sur le droit de grève proposé par le gouvernement. Le texte est actuellement en examen à la Chambre des représentants. Tous se sont réunis autour d’une coalition appelée «Front de défense du droit de grève». Elle regroupe 18 entités syndicales, politiques et des droits humains.
Pour les membres du front, cette initiative constitue une réponse au projet de loi qui limite sévèrement leur droit constitutionnel de grève. Ils estiment que les dispositions de ce texte ne respectent pas la Constitution dans la mesure où seuls les syndicats et les salariés sont concernés.
Lire aussi : CDT : une mobilisation nationale pour défendre les droits sociaux
Par ailleurs, le front explique que le texte interdit plusieurs types de grève, notamment la grève politique et la grève de solidarité. En plus de cela, les conditions requises pour mener une grève sont irréalisables dans le secteur privé, ainsi que dans le secteur public, en raison de la lenteur du processus dans ce dernier.
Le front critique la méthode entreprise dans l’élaboration du projet de loi. Ils déplorent l’absence d’une démarche participative avec les acteurs sociaux et autres forces vives concernées. Ils soulignent l’importance de ce texte législatif qui touche l’ensemble des citoyens marocains. Selon eux, durant la dernière session du dialogue social, ils avaient convenu de la reprise des discussions autour de cette loi, à condition qu’elle fasse l’objet d’un dialogue élargi, et d’arriver au consensus avant qu’elle ne soit présentée au Parlement. Mais, le gouvernement en a décidé autrement, marquant ainsi une rupture avec l’engagement qu’il avait pris.
Une atteinte flagrante aux droits des travailleurs
Pour sa part, l’Union marocaine du travail (UMT) dénonce une atteinte flagrante aux droits des travailleurs. Le groupement syndicaliste reproche également au gouvernement d’avoir avancé ce projet sans un dialogue approfondi avec les partenaires sociaux. L’UMT considère ce texte comme une tentative de vider le droit de grève de son essence, en le transformant en un processus bureaucratique contraignant. Même si l’UMT n’a pas encore adhéré au front, le syndicat s’inscrit dans la même logique.
Pourtant les parlementaires avaient invité le gouvernement à tenir compte des recommandations du Conseil économique social et environnemental (CESE) et du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) sur le projet de loi encadrant le droit de grève. Ces institutions critiquent des mesures jugées restrictives, telles que l’interdiction des grèves de solidarité, des grèves tournantes ou encore de l’occupation des lieux de travail. En réponse, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a exprimé sa volonté d’intégrer les observations des élus, suggérant que des amendements pourraient être apportés.
Lire aussi : Les avocats reprennent le chemin des tribunaux
Le gouvernement, lui, vise à encadrer le droit de grève pour garantir la continuité des services essentiels. Mais cette loi est jugée restrictive par les syndicats et soulève de sérieuses inquiétudes sociales. Le texte propose de nouvelles mesures, notamment l’obligation pour les syndicats de notifier à l’avance les autorités et les employeurs en cas de grève, et d’épuiser les voies de résolution des conflits avant de recourir à ce droit. De plus, des sanctions sévères, incluant des amendes et des peines d’emprisonnement, sont prévues en cas de non-respect des règles. Les grèves dites «sauvages» seraient déclarées illégales, accentuant les tensions.
En dépit des recommandations émises de part et d’entre, l’exécutif semble déterminer à mener à bout ce projet de loi.
Dans un contexte économique tendu, marqué par l’inflation et le chômage, cette réforme est perçue comme un signal de défiance envers les revendications des travailleurs. Les syndicats appellent à un retrait immédiat du projet et à un retour à la table des négociations. Ils insistent sur la nécessité d’un équilibre entre les droits des salariés et les exigences de l’État, tout en préservant le cadre démocratique. Ce désaccord illustre la fracture croissante entre le gouvernement et les syndicats, mettant en lumière la complexité de réconcilier réforme législative et justice sociale.
Société - Plusieurs barrages à travers le Maroc ont connu une hausse de leurs volumes, confirmant l’impact direct des pluies sur les réserves d’eau.
Rédaction LeBrief - 14 novembre 2025Société - Reconnu par l’OMS comme pays maîtrisant l’hépatite B, le Maroc franchit une étape sanitaire majeure, fruit d’efforts soutenus en prévention, dépistage et prise en charge.
Hajar Toufik - 14 novembre 2025Société - Entre 2002 et 2022, la criminalité au Maroc s’est intensifiée et diversifiée : violence, fraude, corruption et nouvelles formes de délinquance numérique.
Hajar Toufik - 14 novembre 2025Société - La FST Fès se distingue au Caire lors de la YEC 2025, récompensée pour son engagement en faveur du développement durable.
Mouna Aghlal - 14 novembre 2025Société - Découvrez la nouvelle liaison Transavia entre Amsterdam et Rabat, qui répond à une demande croissante pour cette destination.
Mouna Aghlal - 14 novembre 2025Société - La nouvelle branche du nœud autoroutier de Sidi Maarouf ouvre ses voies, offrant sécurité, fluidité et modernité aux usagers en direction de l’aéroport et Marrakech.
Hajar Toufik - 14 novembre 2025Société - Soixante figures marocaines appellent le roi Mohammed VI à lancer des réformes profondes en phase avec les revendications de la jeunesse.
Hajar Toufik - 8 octobre 2025Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.
Sabrina El Faiz - 12 avril 2025Société - Les manifestations de la « GenZ 212 », poursuivent leur mobilisation à travers un appel au boycott des entreprises liées à Aziz Akhannouch.
Ilyasse Rhamir - 7 octobre 2025Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !
Sabrina El Faiz - 23 août 2025Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.
Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.
Sabrina El Faiz - 24 mai 2025