MRE, qui ne veut pas de vous ? 2è partie
Illustration du dossier LeBrief : MRE, qui ne veut pas de vous ? © LeBrief
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Le tribunal d’appel d’Oujda a enfin rendu son verdict, ce mardi soir, dans une affaire qui aura mis à nu les fissures profondes de la justice. Deux ans de prison ferme et une amende de 200.000 dirhams ont été prononcés contre l’un des agresseurs dans l’affaire tragique impliquant un couple de Marocains résidant à l’étranger (MRE). Une décision qui, loin d’être perçue comme une victoire, ravive le sentiment d’injustice et d’abandon ressenti par les victimes et leur famille.
«Nous ne sommes pas contents de ce verdict encore une fois», confie Karim Bousseddane, le fils des victimes à LeBrief. Ses mots résonnent comme un écho à l’amertume partagée par tant de MRE, ces citoyens à cheval entre deux mondes. Cette réalité, c’est celle d’une justice qui peine à convaincre, d’un système où l’équilibre des forces semble souvent accuser les plus vulnérables.
Les victimes n’ont pas baissé les bras. Elles ont toqué à d’innombrables portes, appelé à l’aide des associations, sollicité des soutiens. Mais elles se sont heurtées à un mur d’indifférence, symbolisé par le silence assourdissant des associations pourtant dédiées aux MRE. «On ouvre des dossiers pour soigner les statistiques, mais on ne creuse pas plus loin», déplore Bousseddane. Ces paroles révèlent un puits sans fonds entre le discours institutionnel et la réalité vécue.
Un passé qui refait surface
Dans cette affaire, le poids du passé ne s’arrête pas aux individus. Il imprègne les structures, les habitudes, et même les perceptions. La Hogra, un mot si souvent utilisé dans notre précédent dossier, s’invite dans chaque détail de ce récit. Le couple de retraités, frappé par une violence inouïe sur sa propre terre, ne peut que se résoudre à continuer le combat. ll s’agit d’une agression d’une violence extrême qui a visé deux personnes âgées de 70 ans. Le fils du couple relatait les faits pour LeBrief. Des hommes et des femmes, armés de matraques et de pierres, ont d’abord intimidé leurs victimes avant de les frapper brutalement. L’homme agressé a subi la perte immédiate de son œil droit, gravement mutilé sur le coup, ainsi que de multiples fractures au visage. «Il a eu son œil droit crevé et en morceaux sur le coup, puis diverses fractures sur son visage», détaillait le fils des victimes. Quant à la femme agressée, le sombrero qu’elle portait pour se protéger du soleil a, fort heureusement, atténué les coups portés à sa tête. Toutefois, son corps n’a pas échappé aux sévices infligés.
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Les blessures des victimes ont nécessité une interruption de travail de plus de trois mois pour l’un et d’un mois pour l’autre. Après un rapatriement d’urgence en France, une opération de plus de trois heures a été réalisée dans une tentative désespérée de sauver l’œil endommagé. Malheureusement, l’état de celui-ci était si critique qu’il a été déclaré cliniquement mort, rendant toute vision définitivement impossible.
Suite aux faits, qui se sont déroulés au Maroc, près de Taourirt, une plainte a été déposée, appuyée dès le début de l’enquête par les témoignages de deux témoins ayant signalé plusieurs agresseurs à la gendarmerie.
Pourtant, plusieurs semaines après les faits, un mystérieux témoignage est venu disculper une partie des agresseurs identifiés par les MRE. Ce témoignage émanerait, selon notre source, d’une femme employeuse des accusés, affirmant qu’ils se trouvaient ailleurs au moment des faits. Curieusement, ce seul témoignage semble avoir prévalu sur les deux autres, concordants et enregistrés dès le début de l’affaire.
Un dernier recours pour les MRE
La Cour de cassation représente leur ultime recours. Mais déjà, une logique se déploie sous nos yeux : éviter que cette affaire ne soit à nouveau jugée à Oujda. Trop de passifs entre ces victimes et cette juridiction.
L’histoire de ce couple de retraités, agressés sur leur propre terre, est bien plus qu’un simple fait divers. Pour Karim Bousseddane, pour ses parents et pour tant d’autres victimes anonymes, la lutte continue.
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