Lutte contre le tabagisme : taxer pour moins consommer
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Le tabagisme reste l’une des principales causes de mortalité évitable dans le monde, avec plus de 8,5 millions de décès annuels liés à des cancers, des maladies cardiovasculaires et respiratoires. Face à ce fléau, les acteurs publics déploient diverses stratégies, dont la taxation, pour réduire la consommation de tabac, bien qu’il soit une épidémie complexe, alimentée par une dépendance multifactorielle et une industrie puissante. La fiscalité est un levier essentiel, mais elle doit s’intégrer à une stratégie globale incluant prévention, régulation et soutien aux fumeurs. En comprenant les mécanismes de la nicotine et en agissant sur tous les fronts, il est possible de réduire significativement le nombre de victimes du tabac.
La fiscalité comme levier puissant
L’un des moyens les plus efficaces pour réduire la consommation de tabac est l’augmentation des prix via la fiscalité. En effet, « l’augmentation des prix de produits toxiques pour la santé est un moyen très puissant », juge Tayeb Hamdi, le médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. Dans ce sens, il révèle que pour une taxation de 10% les initiatives précédentes de ce type ont noté une baisse de 4% la consommation du tabac dans les pays à revenu élevé, contre 5% dans les pays à faible revenue. Autrement dit, la prévalence du tabagisme diminue deux fois plus rapidement avec des mesures fiscales. D’autre part, le spécialiste ajoute que cette taxe, en plus de décourager les gens de fumer, permet aux parties concernées de gagner de l’argent et donc d’investir dans la prise en charge des maladies causées par le tabac. Toutefois, il reste nécessaire d’agir sur d’autres volets tels que l’interdiction de la vente de cigarette aux mineurs, l’interdiction de fumer dans les espaces publics, la sensibilisation de la population ainsi que la réglementation de la vente.
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Tabac : l’ennemie à abattre
Le tabac, dont le nom scientifique est « Nicotiana tabacum », est une plante originaire des Amériques, où elle était utilisée depuis des millénaires par les populations indigènes à des fins rituelles, médicinales et sociales. Celle-ci a, par la suite, été introduite en Europe par Christophe Colomb comme plante médicinale puis comme source de plaisir. Cependant, malgré son histoire et son importance économique, le tabac est aujourd’hui reconnu comme l’une des principales causes de mortalité évitable au niveau mondial.
La combustion des feuilles de tabac libère des substances cancérigènes. Parmi les plus dangereuses figurent les goudrons, le monoxyde de carbone, des métaux lourds comme le cadmium et le plomb, ainsi que des actifs irritants et toxiques. Ces composants sont responsables d’une vaste gamme de maladies graves. Le cancer du poumon est la maladie la plus emblématique liée au tabagisme, mais il augmente également considérablement le risque d’accidents vasculaires cérébrales (AVC), l’athérosclérose et l’hypertension artérielle. De plus, le tabagisme est une cause principale de maladies respiratoires chroniques, notamment la bronchite et l’emphysème.
Les effets néfastes du tabac ne se limitent pas au fumeur actif. L’exposition à la fumée secondaire, également appelée tabagisme passif, est dangereuse pour les non-fumeurs, en particulier les enfants, les femmes enceintes et les personnes souffrant déjà de problèmes de santé. Elle augmente le risque de maladies respiratoires, de crises d’asthme, d’infections de l’oreille et de mort subite du nourrisson.
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Nicotine : cheval de Troie du tabagisme
Contrairement aux idées reçues, la nicotine n’est pas la principale cause des maladies associées au tabac, souligne Tayeb Hamdi. Son rôle est plus insidieux, puisqu’elle crée la dépendance au tabac, qui expose les fumeurs à plus de 4.000 substances toxiques présentes dans une cigarette.
En réalité, la nicotine atteint le cerveau en 10 secondes après inhalation, stimulant les récepteurs nicotiniques et activant le circuit de la récompense. Par la suite, ce circuit libère de la dopamine, « l’hormone du plaisir », et pousse donc le cerveau à rechercher répétitivement cette stimulation.
Avec le temps, l’accoutumance s’installe et le fumeur ne consomme pas pour le plaisir, mais pour éviter les symptômes de sevrage. En parallèle, l’addiction aux tabac peut se manifester par plusieurs comportements, comme l’action de la nicotine sur le cerveau. L’association du tabac à des moments de plaisir ou de socialisation, ainsi que des gestes répétitifs tels que porter la cigarette à la bouche ou manipuler un briquet, expliquent pourquoi arrêter de fumer est si difficile. Les substituts nicotiniques (patchs, gommes) aident à combattre la dépendance physique, mais ne suffisent pas à eux seuls. « Donc la cause principale de tout ce drame du tabac, c’est la nicotine. Cette substance crée l’addiction, ce qui fait que le tabac ne renfermait pas la nicotine, les personnes ne seraient pas addicts au tabac, et le fait de s’en sevrer serait très facile », conclu l’expert. Toutefois, il est important de noter que malgré l’aspect addictif de la nicotine, certains comportements et état psychique sont aussi pointés du doigt, souligne-t-il
En somme, la fiscalité devient un cercle vertueux, puisqu’elle dissuade les consommateurs potentiels et fait office de rappel pour les consommateurs actuels. D’ailleurs, il faut noter que les fonds collectés peuvent être réinvestis dans des programmes de prévention, la prise en charge des maladies liées au tabac ou la promotion de modes de vie sains.
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