Le ministre du Transport dévoile son plan à l’horizon 2030

Mbaye Gueye
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La panne d’électricité : 40 vols impactés entre l'Espagne, le Portugal et le MarocAbdessamad Kayouh, ministre du Transport et de la Logistique. © DR

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En investissant massivement dans le transport ferroviaire, aérien et maritime, le Maroc se prépare à une révolution de ses infrastructures. Voici les grandes lignes de ce plan ambitieux qui promet de changer la mobilité du pays.

Le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, a annoncé qu’un investissement d’un montant de 53 milliards de dirham (MMDH) a été effectué pour la construction de la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech et le développement du transport ferroviaire régional sur le réseau existant. Sur ce montant, 29 MMDH sont destinés à l’acquisition de 18 trains à grande vitesse et 150 trains multiservices et 14 milliards de dirhams pour la construction et la réhabilitation d’une quarantaine de gares dans le but de maintenir l’efficacité du réseau national.

Durant son exposé devant la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines, de l’environnement et du développement durable de la Chambre des représentants, Abdessamad Kayouh, a réaffirmé que le Maroc s’est engagé dans une vaste réforme du transport urbain avec un programme d’investissement de 11 milliards de dirhams. Cette enveloppe vise à moderniser les infrastructures et à améliorer la qualité des services de transport public dans toutes les villes du Royaume, en prélude de la Coupe du monde 2030. Il a ajouté que cette initiative lancée par le ministère de l’Intérieur, s’étendra sur la période 2025-2029 et devrait transformer en profondeur le secteur, essentiel pour la vie quotidienne des citoyens.

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Le ministre du Transports a, en outre, détaillés les projets qui s’inscrivent dans le plan de développement du réseau de transport ferroviaire du Royaume. Celui-ci prévoit de relier 43 villes d’ici 2040, contre 23 actuellement. Ces projets permettront de desservir 87% de la population, contre 51% aujourd’hui, et de connecter 12 aéroports internationaux et 12 ports par voie ferroviaire. Actuellement, seul un aéroport et six ports sont reliés. Ce plan devrait également créer 300.000 emplois.

La connexion ferroviaire avec le Port Nador West Med est indispensable pour le succès de ce projet, similaire à Tanger Med. Un investissement de 4,3 MMDH est prévu, et le projet est déjà avancé à 17%, avec des études détaillées réalisées et des procédures d’acquisition de terrains en cours, a déclaré Abdessamad Kayouh.

Le ministre a également souligné que l’augmentation des besoins en wagons de l’Office national des chemins de fer (ONCF) représente une opportunité pour développer un écosystème industriel ferroviaire. Cela renforcerait l’indépendance du Maroc dans le secteur du transport ferroviaire. Des initiatives incluent la création d’une unité locale de fabrication de trains, le développement d’un réseau de fournisseurs et de sous-traitants, et une joint-venture avec l’ONCF pour la maintenance et l’exportation vers l’Afrique et l’Europe.

Modernisation et expansion des aéroports

Dans le secteur aérien, Abdessamad Kayouh a annoncé que les investissements pour l’extension des aéroports atteindront 42 MMDH d’ici 2030. Cette vision vise à renforcer la position de l’aéroport de Casablanca comme porte d’entrée internationale, à étendre la flotte de Royal Air Maroc, et à moderniser plusieurs grands aéroports marocains. L’objectif est aussi de soutenir le transport intérieur en ouvrant de nouvelles lignes pour désenclaver les zones éloignées.

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Des projets spécifiques incluent l’agrandissement de l’aéroport de Casablanca pour accueillir 44 millions de passagers par an, et la construction d’un nouveau terminal à l’aéroport de Rabat-Salé pour 4 millions de passagers. D’autres aéroports, comme ceux de Tanger, Marrakech, Fès, Tétouan et Agadir, verront aussi leur capacité augmentée.

Vers une flotte nationale commerciale

Par ailleurs, une étude stratégique a été lancée pour créer une flotte maritime commerciale nationale. Cette initiative vise à renforcer la compétitivité économique, l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest, et la souveraineté nationale dans le transport maritime.

Les membres de la commission parlementaire ont salué les efforts du ministère pour développer le secteur des transports. Ils estiment que ces projets montrent la volonté du gouvernement d’améliorer les performances du secteur, essentiel pour le développement économique et social du pays.

Les parlementaires ont également appelé à des réformes globales du système de transport, notamment sur le plan législatif et organisationnel, pour renforcer la compétitivité et répondre aux défis des grandes manifestations sportives prévues au Maroc. Ils ont insisté sur l’importance de connecter les régions non desservies par le réseau ferroviaire actuel pour favoriser le développement économique et social.

Les membres de la Commission ont souligné la nécessité de renforcer les vols domestiques, notamment entre les provinces du centre et du sud du Maroc, et de réhabiliter les aéroports de ces régions.

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