La rentrée scolaire, ça se finance comment au Maroc ?
DR : Pixabay/ flockine
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Fournitures scolaires, paiement des frais d’inscription, gestion des dépenses liées aux uniformes… l’été est vraiment fini ? Il faut croire que oui ! On ne l’aura pas senti passer ! La rentrée, par contre, on l’a bien sentie. Lui ayant offert tout le salaire du mois de septembre, elle nous fera grincer des dents longtemps.
Si chacun adopte sa propre méthode pour s’en sortir (des fournitures moins chères, économiser tout au long de l’année…), d’autres se trouvent au pied du mur dès le 1ᵉʳ septembre. Dans leur dernière enquête «Financement de la rentrée scolaire : comment font les Marocains ?», L’Économiste et Sunergia nous révèlent que 40% des Marocains ont des enfants en âge d’être scolarisés. La plupart de ces familles comptent en moyenne deux enfants inscrits à l’école. Cela signifie que la majorité des foyers concernés par la rentrée doivent préparer un budget pour un enfant, mais bien souvent pour deux voire plus.
Parmi ces enfants, 69% ont moins de 12 ans, ce qui signifie qu’une grande partie des dépenses est orientée vers le primaire. Les familles avec des enfants âgés de 12 à 15 ans représentent 34%. Et 24% ont des adolescents entre 15 et 18 ans. Enfin, 18% des familles ont des enfants âgés de 19 ans et plus. Ces derniers sont souvent inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur.
L’école publique en tête de peloton
La question du type d’établissement fréquenté par les enfants est cruciale dans la manière dont les parents appréhendent les dépenses de la rentrée. 70% des familles marocaines choisissent de scolariser leurs enfants dans des établissements publics, qu’il s’agisse de l’école primaire, du collège ou du lycée. Cette préférence pour l’école publique est encore plus marquée en milieu rural, où 80% des parents y inscrivent leurs enfants. Le choix de l’école publique est également largement influencé par le statut socio-économique des parents. En effet, 90% des familles appartenant aux catégories socio-professionnelles D et E (les moins aisées) optent pour cette solution.
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En revanche, l’enseignement privé séduit principalement les familles des centres urbains et celles disposant de revenus plus élevés. 36% des citadins scolarisent leurs enfants dans des établissements privés. Et ce pourcentage atteint 66% chez les familles appartenant aux catégories socio-professionnelles A et B, c’est-à-dire les plus favorisées.
Pour les études supérieures, 12% des Marocains inscrivent leurs enfants dans une université ou une école publique. Ce choix est particulièrement courant chez les familles dont les parents sont âgés de 55 à 64 ans (avec un taux de 29%), et chez les plus de 65 ans, où le taux grimpe à 54%. En revanche, l’enseignement supérieur privé ne concerne qu’une petite minorité, soit 3% des familles.
Alors, comment paye-t-on ?
L’une des questions centrales de l’enquête portait sur la manière dont les familles marocaines prévoient de financer la rentrée scolaire de leurs enfants. Les réponses varient selon que l’enfant fréquente une école publique ou privée. Les coûts sont, bien entendu, très différents d’un type d’établissement à l’autre.
Pour les familles ayant opté pour l’école publique, une majorité d’entre elles, soit 43%, prévoient de financer les frais de rentrée en utilisant une partie de leur salaire du mois de septembre. Ce mode de financement direct à partir du revenu mensuel montre à quel point la rentrée scolaire pèse sur les budgets familiaux. 30% des parents comptent sur leur épargne pour couvrir ces frais. Ce qui traduit une volonté d’anticipation des dépenses. En revanche, 7% des parents devront emprunter de l’argent à des membres de leur famille pour financer cette période cruciale. Ceux-ci sont principalement issus des catégories les plus modestes.
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Dans le secteur privé, où les frais de scolarité sont beaucoup plus élevés, la stratégie de financement diffère quelque peu. 56% des parents d’enfants inscrits dans des établissements privés comptent également sur une part de leur salaire de septembre pour couvrir les coûts. Toutefois, 41% d’entre eux puisent dans leurs économies. Ce qui montre une dépendance encore plus importante à l’épargne par rapport aux parents d’enfants inscrits dans le public. Enfin, 3% des parents d’élèves du privé envisagent de souscrire à un crédit à la consommation pour financer la rentrée.
L’analyse des résultats de l’enquête souligne une pression financière généralisée sur les familles marocaines, qu’elles optent pour l’enseignement public ou privé. Même si le coût de la scolarité est bien moindre dans le secteur public, la rentrée représente une période de dépenses significatives, particulièrement dans les foyers à faibles revenus. Pour les familles ayant plusieurs enfants, cette pression s’accentue, nécessitant des stratégies de financement multiples et parfois l’endettement.
Les disparités sociales sont particulièrement visibles dans le choix des écoles et dans la manière de financer les frais de rentrée. Les familles les plus aisées peuvent compter sur leurs revenus et leurs économies pour assurer la rentrée de leurs enfants dans les établissements privés, tandis que les familles moins favorisées. C’est particulièrement vrai en milieu rural, où les ménages doivent souvent faire des sacrifices importants pour assurer une scolarisation de base dans les écoles publiques.
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