HCP : une croissance de 2,3% au deuxième trimestre

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Les disparités régionales s’accentuent, selon le HCPSiège du Haut-Commissariat au plan © DR

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Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient de publier son dernier arrêté des comptes nationaux, révélant des données économiques encourageantes pour le deuxième trimestre de l’année 2023. En effet, l’économie nationale a enregistré une croissance de 2,3%, surpassant ainsi le taux de croissance de 2,2% enregistré au même trimestre de l’année précédente. Cette performance économique remarquable a été soutenue par plusieurs facteurs clés.

Les activités non agricoles ont vu leur volume augmenter de 2,1%, tandis que le secteur agricole a enregistré une croissance exceptionnelle de 6,3%. Cette dernière a été particulièrement influencée par une demande extérieure vigoureuse, contribuant ainsi à la robustesse de l’économie nationale malgré des défis liés à une inflation soutenue et une amélioration de la capacité de financement.

Une croissance soutenue par l’activité agricole

Après une année difficile en 2022, où la valeur ajoutée du secteur primaire avait chuté de 13,5%, une reprise spectaculaire s’est opérée. En 2023, la valeur ajoutée du secteur primaire a augmenté de 6%, une performance impressionnante par rapport à l’année précédente. Cette relance s’explique en grande partie par la hausse de l’activité agricole, qui a connu une croissance de 6,3%, une amélioration significative par rapport à une année auparavant. De plus, le secteur de la pêche a également montré des signes de revitalisation avec une augmentation de 0,5%, comparé à une baisse de 14,6% l’année précédente.

En revanche, le secteur secondaire a connu une période difficile, avec une baisse de 2,8% de la valeur ajoutée, contrairement à une légère hausse de 0,1% enregistrée au même trimestre de l’année précédente. Cette diminution est attribuable à la réduction des valeurs ajoutées dans diverses branches, notamment une baisse de 9,4% dans l’industrie d’extraction, une baisse de 2,8% dans le bâtiment et les travaux publics, et une baisse de 2,1% dans les industries de transformation. Cependant, l’électricité et l’eau ont connu une hausse de 1,4%, inversant ainsi la tendance de l’année précédente.

Le secteur tertiaire a aussi montré des signes de ralentissement, avec un taux de croissance qui est passé de 6,2% au même trimestre de l’année précédente à 4,4%. Cette évolution a été caractérisée par une augmentation de 2,3% dans le secteur des services immobiliers, mais également par des ralentissements dans plusieurs autres domaines, tels que l’hébergement et la restauration (31,2% au lieu de 57,9%), le transport et entreposage (5,3% au lieu de 7,2%), les services de l’éducation, de la santé et de l’action sociale (5,1% au lieu de 6,1%), les services rendus par l’administration publique générale et la sécurité sociale (4,8% au lieu de 5,3%), la recherche et développement et les services rendus aux entreprises (2,2% au lieu de 6,6%), l’information et la communication (2% au lieu de 3,9%), les services financiers et assurances (1,2% au lieu de 6,6%), ainsi que le commerce et la réparation de véhicules (1% au lieu de 1,5%). Dans l’ensemble, la valeur ajoutée des activités non agricoles a nettement ralenti, atteignant 2,1% au deuxième trimestre 2023, contre 4% à la même période de l’année précédente.

Compte tenu de la diminution de 0,4% des impôts sur les produits nets des subventions, le Produit intérieur brut (PIB) en volume a enregistré une hausse de 2,3% au deuxième trimestre 2023, comparé à 2,2% l’année précédente. Aux prix courants, le PIB a également connu une augmentation significative de 6,8% au deuxième trimestre 2023, dépassant ainsi le taux de croissance de 4,9% enregistré à la même période de l’année précédente. Cela s’est traduit par une hausse du niveau général des prix de 4,5%, contre 2,7% enregistrés l’année précédente.

Demande intérieure en baisse

La demande intérieure continue de montrer des signes de faiblesse, avec une nouvelle baisse de 0,2% au T2 2023, après avoir enregistré une chute de 1,6% à la même période en 2022. Cette tendance à la baisse a eu un impact négatif sur la croissance économique nationale, contribuant à une diminution de 0,2 point. En revanche, les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une légère augmentation de 0,4%, par rapport à 0,3% précédemment, contribuant positivement à hauteur de 0,2 point à la croissance. De même, la consommation finale des administrations publiques a augmenté de 3,1%, par rapport à 4,9%, contribuant positivement avec 0,6 point à la croissance.

Contribution positive des échanges extérieurs

Selon le HCP, les échanges extérieurs de biens et services ont apporté une contribution positive à la croissance économique, contribuant à hauteur de 2,5 points au T2 2023, en comparaison à une contribution positive de 3,9 points au même trimestre de l’année précédente. Cependant, il est important de noter que les exportations de biens et services ont augmenté de 6,5% au deuxième trimestre 2023, en comparaison à une hausse impressionnante de 27,7% à la même période de l’année précédente, contribuant ainsi à la croissance à hauteur de 3 points, par rapport à 9 points auparavant.

De leur côté, les importations de biens et services ont augmenté de seulement 1%, en comparaison à une hausse de 12,2% précédemment, contribuant négativement avec 0,5 point à la croissance, en comparaison à une contribution négative de 5,1 points l’année précédente.

Amélioration de la capacité de financement de l’économie nationale

Au T2 2023, le revenu national brut disponible a augmenté de 6,4% par rapport à la même période de l’année précédente, grâce à la hausse de 6,8% du PIB aux prix courants et à une augmentation de 1,2% des revenus nets provenant du reste du monde. Cependant, malgré une augmentation de 6,8% de la consommation finale nationale en valeur, par rapport à l’année précédente, l’épargne nationale a légèrement diminué, passant de 29,9% à 29,5% du PIB. De plus, l’investissement brut a diminué, représentant 27,9% du PIB au lieu de 35% à la même période de l’année précédente. Cette situation a généré une capacité de financement de 1,5% du PIB au deuxième trimestre 2023, en contraste avec un besoin de financement de 5,2% du PIB à la même période de l’année précédente.

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