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Hausse des prix alimentaires : ce qu’en pense le CESE

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Dans un contexte d’inflation aggravé par une crise climatique, des pluies irrégulières et une sécheresse persistante, les prix des produits alimentaires ont flambé, touchant davantage les revenus modestes. D’autres facteurs jouent également un rôle dans cette hausse sans précédent et ils sont de natures structurelles. Les détails.

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La hausse des prix des produits alimentaires de base s’est vivement accélérée ces derniers mois et les raisons varient. Cette situation est en grande partie due aux dysfonctionnements enregistrés en matière de gestion des ressources hydriques, exacerbés par les sècheresses récurrentes, la crise sanitaire et les répercussions de la guerre en Ukraine sur le coût des facteurs de production. Mais ces facteurs seuls n’expliquent pas cette évolution spectaculaire des tarifs.

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a tenu à clarifier cette situation dans une alerte publiée mercredi 22 février. Le Conseil, présidé par Ahmed Réda Chami, a également livré une série de recommandations basées sur ses analyses.

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Hausse des prix : les raisons sont multiples

Pour le CESE, le système de commercialisation des produits agricoles reste marqué par de nombreuses lacunes organisationnelles et fonctionnelles, qui contribuent au renchérissement des prix des principaux produits alimentaires.

Le Conseil évoque tout d’abord l’absence d’un cadre de gouvernance global et intégré du processus de commercialisation des produits agricoles. Cela entraîne des insuffisances en matière d’organisation dans les marchés de gros et les souks hebdomadaires, qui s’ajoutent à la forte concurrence du secteur informel.

L’alerte souligne aussi la faible capacité des petits et moyens agriculteurs à s’organiser pour écouler leurs produits dans des conditions optimales. En outre, elle pointe du doigt la trop faible digitalisation du processus de commercialisation et de valorisation des produits agricoles. Un retard qui freine leur accès direct et fluide aux différents marchés et débouchés.

Autre raison qui aggrave cette situation : les intermédiaires. Selon le CESE, la présence excessive et peu contrôlée des intervenants rallonge les circuits de distribution. Cette problématique impacte la qualité des produits et provoque surtout une hausse injustifiée des prix. Des prix qui peuvent parfois quadrupler avant d’arriver au consommateur.

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Les recommandations du CESE

Le CESE a dressé certaines mesures pour aller de l’avant et améliorer les impacts de la crise des produits alimentaires. Parmi les actions recommandées, l’accélération de la réforme des marchés de gros. Il propose en effet d’adopter un dispositif ouvert à la concurrence, conditionné par le respect d’un cahier des charges. Il s’agit aussi de mettre en place une réglementation stricte pour un bon fonctionnement interne.

Dans son diagnostic, le conseil recommande également de développer les circuits courts de commercialisation à caractère coopératif. Il appelle ainsi à valoriser le commerce de proximité et à encourager les petits et moyens agriculteurs à se regrouper dans des coopératives, comme c’est le cas dans les filières sucrière et laitière.

La digitalisation est aussi un enjeu central selon le CESE, qui souligne que dans le contexte actuel, il est important de franchir le pas à travers la conception de plateformes digitales. Ces espaces permettront aux agriculteurs d’accéder instantanément aux données sur les prix réels pour mieux négocier avec tous les intervenants de la chaine de commercialisation. De plus, ils leur permettront d’écouler directement une partie de leurs produits.

Sur le stockage, le Conseil insiste sur l’importance d’avoir un cadre juridique encadrant les pratiques de sauvegarde des produits agricoles, dans le but de lutter contre l’entreposage spéculatif.

Il en ressort aussi de l’alerte la mise en place d’un cadre règlementaire précis et opposable pour déterminer les rôles et les missions des intermédiaires dans la chaine de commercialisation.

Enfin, le CESE estime qu’il faudrait renforcer encore plus la fréquence des opérations de contrôle des prix et du respect de la concurrence, menées par le gouvernement.

La mise en place d’un Observatoire des prix et des marges, abrité par le Conseil de la concurrence, est également souhaitable. Ce dernier aiderait à la détection de tout comportement d’accumulation non-justifiée des marges de profit au détriment du pouvoir d’achat des Marocains.

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