Guide touristique : une profession face à des défis variés
Un guide avec des touristes à Marrakech @ DR
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En offrant une formation adaptée aux enjeux actuels, la nouvelle plateforme, Tourisme.academy, officialisée par un récent arrêté ministériel, constitue une avancée vers une professionnalisation accrue. Toutefois, elle ne saurait suffire à elle seule à régler l’ensemble des problématiques du secteur des guides touristiques.
En effet, avec environ 5.000 guides touristiques dans le pays, dont 60% à 70% sont sollicités par les touristes étrangers, la profession demeure confrontée à des défis structurels plus larges. Marrakech concentre à elle seule plus de 50% de cette activité, soulignant la nécessité de professionnaliser davantage les acteurs du secteur pour répondre aux attentes croissantes d’un marché en constante évolution.

L’arrêté ministériel annonçant le lancement de tourisme.academy
Une digitalisation de la formation
S’inscrivant pleinement dans la feuille de route 2023-2026 du ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, Tourisme.academy vise à offrir aux guides des outils pédagogiques modernes et adaptés aux réalités actuelles du marché. La plateforme propose un parcours de formation entièrement digitalisé, accessible à distance, permettant ainsi aux professionnels de se former à leur propre rythme tout en conciliant apprentissage et obligations professionnelles.
Pour garantir une expérience fluide, un guide d’utilisation complet accompagne les utilisateurs dès leur inscription. En complément, des sessions en présentiel sont également proposées pour ceux qui préfèrent une approche plus interactive et traditionnelle de l’apprentissage.
Le programme de formation met l’accent sur plusieurs compétences essentielles : la médiation culturelle, la gestion de groupes et l’utilisation des nouvelles technologies dans l’accompagnement des touristes. Toutefois, certains professionnels jugent que le contenu reste limité et ne répond pas toujours aux attentes d’un secteur en perpétuelle évolution. «Pour un guide expérimenté, cette formation n’apporte pas de véritable valeur ajoutée, elle est considérée comme dépassée», estime Abdessadek Kadimi, ancien président de l’Association marocaine des guides touristiques.
Cette critique met en lumière un débat plus large sur la reconnaissance et l’accompagnement institutionnel des guides. Si le niveau global des guides marocains est jugé satisfaisant, la profession souffre d’un manque de suivi de la part des autorités. «Il n’y a pas de véritable accompagnement du ministère de tutelle pour améliorer ce qui est déjà bon et corriger ce qui doit l’être», regrette notre interlocuteur.
Le guide, un acteur clé mais marginalisé
Malgré son rôle essentiel dans l’accueil et l’encadrement des visiteurs, le guide touristique est trop souvent perçu comme un acteur secondaire. «On ne consulte jamais le guide, alors qu’il est l’œil du tourisme. Il est sur le terrain, proche des touristes, et connaît parfaitement les réalités du secteur», explique ce connaisseur du métier.
Par ailleurs, si Tourisme.academy ambitionne de structurer le secteur et d’élever le niveau de compétence des professionnels, certains acteurs pointent du doigt un problème plus profond : la présence des faux guides. Ces derniers ne se limitent pas aux jeunes chômeurs ou aux individus profitant de l’afflux touristique pour arrondir leurs fins de mois. «Les faux guides, ce sont aussi des hôteliers, des chauffeurs de taxi qui s’improvisent guides sans avoir les qualifications requises», précise Kadimi.
Ce phénomène, bien que régulièrement dénoncé, reste difficile à enrayer sans un renforcement des contrôles et une reconnaissance accrue du rôle des guides professionnels. Tourisme.academy, si elle répond à un besoin de formation et de modernisation, ne résout pas à elle seule ce problème structurel.
Pour que cette modernisation soit pleinement efficace, il est donc nécessaire d’associer davantage les guides à la conception des formations, de renforcer le suivi institutionnel et de lutter plus activement contre le phénomène des faux guides. Autant de chantiers qui restent ouverts pour faire du Maroc une destination où le guidage touristique est valorisé.
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