Fruits et légumes : entre défis climatiques et bonnes pratiques de conservation
Illustration de produits agricoles © DR
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Cette hausse des températures affecte profondément l’environnement, l’économie et la société marocains. L’agriculture, secteur vital du pays, en subit particulièrement les conséquences. Au-delà de la pression exercée sur les cultures en plein champ, un autre défi majeur se pose : la conservation des fruits et légumes en période de chaleur extrême. Comment garantir leur qualité, leur fraîcheur et leur sécurité alimentaire lorsque le mercure s’emballe ?
Conservation sous forte chaleur : analyse d’un expert en agronomie
Dans un contexte de canicules répétées, l’inquiétude grandit au sein du grand public. Certaines rumeurs circulent, évoquant des légumes qui se détérioreraient plus rapidement à cause de prétendus « poisons », ou encore des fruits mordus par des serpents. Abdelmoumen Guennouni, ingénieur agronome, balaie ces idées reçues et rappelle une évidence : « Tous les fruits et légumes, comme les humains, sont sensibles aux fortes températures ».
Selon lui, la vitesse de dégradation d’un produit dépend avant tout des conditions de stockage. Dans les circuits professionnels, producteurs et intermédiaires disposent de chambres froides ou de locaux climatisés, assurant un contrôle efficace de la température. Les problèmes apparaissent surtout une fois les denrées sorties de ces infrastructures, lorsqu’elles sont exposées à l’air libre ou au soleil sur les étals.
Certaines denrées légères et fragiles, comme les tomates, les bananes ou les courges, se détériorent rapidement si elles dépassent le délai normal de mise en vente. Toutefois, Guennouni souligne que les tomates actuelles, issues de sélections génétiques adaptées, sont conçues pour résister plusieurs jours sans réfrigération, afin de répondre aux contraintes de commercialisation. « Les chercheurs travaillent en tenant compte des régions de production, des conditions de stockage et de distribution, et introduisent ainsi dans l’ADN des plantes des facteurs de résistance », explique-t-il.
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Néanmoins, cette résistance n’est pas illimitée : après une semaine sur les étals, même les tomates les plus robustes finissent par se détériorer. Pour le consommateur, l’ingénieur recommande deux pratiques essentielles. Tout d’abord, bien choisir son point de vente : opter, par exemple, pour des commerçants qui s’approvisionnent quotidiennement au marché de gros permet de garantir des produits frais.
Il recommande également de bien stocker les produits à domicile, en précisant que la majorité des fruits et légumes se conservent quelques jours au réfrigérateur sans problème, à l’exception notable des tomates, qui perdent de leur saveur au froid.
Ainsi, la chaîne de conservation doit être envisagée dans sa globalité, depuis la sortie du champ jusqu’au réfrigérateur du consommateur. Dans un contexte de réchauffement climatique, cette vigilance devient encore plus cruciale.
Bonnes pratiques de conservation
Si les explications d’Abdelmoumen Guennouni mettent en lumière les enjeux globaux de la conservation, les experts en sciences alimentaires soulignent la nécessité d’adopter des gestes précis, adaptés à chaque type de produit.
Tout d’abord, il faut distinguer deux grandes catégories. D’un côté, les fruits et légumes périssables, comme les baies (fraises, framboises), les salades, les épinards, les brocolis ou encore les champignons. Ces derniers doivent être placés immédiatement au réfrigérateur pour prolonger leur fraîcheur.
D’autre part, certains fruits et légumes continuent de mûrir après la récolte, comme les tomates, les avocats ou les bananes. Ils doivent être conservés à température ambiante jusqu’à maturité, avant d’être éventuellement placés au réfrigérateur.
Certains produits, comme les pommes de terre, les oignons ou les courgettes, se conservent mieux dans des endroits frais et sombres, hors du réfrigérateur. En revanche, des fruits plus fragiles, tels que les pêches, les prunes ou les abricots, bénéficient d’un refroidissement rapide pour limiter les pertes.
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Il reste néanmoins important de rappeler quelques règles d’or. Par exemple, éviter le froid excessif : des légumes comme les tomates, les concombres et les courgettes perdent leur goût et leur texture s’ils sont conservés trop longtemps au réfrigérateur. Il convient également de contrôler l’humidité : les champignons et les asperges doivent être enveloppés dans du papier absorbant pour limiter la condensation et la formation de moisissures.
Sans oublier l’importance de soigner l’emballage : les légumes-feuilles (salades, herbes aromatiques, épinards) doivent être lavés, séchés et placés dans un sac ou une boîte hermétique pour prolonger leur durée de vie. Il faut également gérer la maturité des fruits : les fruits climactériques, comme les poires, les kiwis ou les mangues, doivent être surveillés et placés au réfrigérateur une fois mûrs afin de ralentir leur dégradation.
Ces recommandations s’inscrivent dans une logique de réduction du gaspillage alimentaire. Dans un pays comme le Maroc, où les températures extrêmes accélèrent la détérioration des denrées, ces gestes quotidiens revêtent une importance stratégique accrue.
Ainsi, les propos de l’ingénieur agronome Abdelmoumen Guennouni rappellent que la fraîcheur d’un produit dépend de l’ensemble de la chaîne, de la récolte jusqu’au domicile, et que la vigilance des consommateurs commence par le choix de commerçants fiables. Les recommandations techniques des experts offrent, quant à elles, un cadre pratique pour prolonger la durée de vie des denrées et limiter les pertes.
L'ANME réagit fermement aux récents articles du Monde concernant la monarchie marocaine, soulignant leur inexactitude.
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