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Instauré principalement dans le but de réaliser des économies d’énergie, le changement d’heure est de plus en plus contesté. Entrée en vigueur au Maroc il y a quatre ans de façon permanente, cette pratique n’a jamais fait l’unanimité, surtout auprès des parents d’élèves.
Comme l’accoutumée et à chaque rentrée scolaire, le débat reprend. Une question écrite a été d’ailleurs adressée dans ce sens par une députée du Parti du progrès et du socialisme (PPS) au ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa. Elle l’a appelé à prendre en compte les préoccupations des parents pour mettre en place des horaires scolaires adaptés, notamment dans le monde rural.
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Un intérêt pour le Maroc ?
Parler du GMT+1 nécessite un retour à son origine, et les raisons qui ont motivé certains pays à l’adopter, comme la France. Un rituel qui date des années 70 avec la crise énergétique de l’époque. L’idée était de réduire d’une heure la consommation relative à l’éclairage et de maximiser ainsi la durée d’exposition à l’ensoleillement naturel. Une économie qui s’est ensuite avérée difficilement chiffrable et souvent remise en cause.
Au Maroc, l’argument énergétique a toujours été le plus avancé par l’Exécutif. En 2019, Le département de la Réforme de l’Administration avait fait état d’une économie de 37,6 Gwh durant la période entre octobre 2018 et mars 2019 avec une baisse des émissions de CO2 d’un total de 11.444 tonnes. Il s’agit des derniers chiffres communiqués, car ceux de 2020 et 2021 n’ont pas été révélés.
La logique n’est pas seulement de réaliser une efficacité énergétique, mais aussi de rétablir une cohérence géographique, dans le but d’opérer pour une intégration économique avec les partenaires traditionnels du Maroc, plus particulièrement avec la France et l’Espagne. Les répercussions seraient positives pour certains secteurs, mais, toutefois, aucune étude n’est encore venue confirmer ce postulat.
Quels impacts ?
Il faut d’abord souligner que le Maroc réalise deux changements d’heures par an. GMT pour le Ramadan et GMT+1 pour le reste de l’année. Ce qui perturbe donc le sommeil et, par conséquent, bouscule l’équilibre hormonal. Contrairement à l’heure d’été, l’heure d’hiver semble être bénéfique, car elle correspond davantage au rythme du soleil et de la lumière sur lequel notre organisme se régule. L’heure de sommeil supplémentaire de l’automne pourrait ainsi avoir un effet protecteur.
Les premières victimes sont les écoliers et les fonctionnaires, contraints de sortir dans l’obscurité tôt le matin, ce qui peut constituer un danger pour leur sécurité. De plus, le manque de luminosité entraînerait des symptômes de dépression et de grandes fatigues, selon plusieurs études scientifiques réalisées à ce sujet.
Le changement d’heure aurait également un impact négatif sur plusieurs secteurs, comme le bâtiment, où les heures les plus chaudes de la journée sont à éviter. De même pour le secteur agricole. Avec GMT+1, l’activité démarre tôt, soit en décalage avec le soleil. Conséquence : plusieurs pratiques sont perturbées.
Lire aussi : Le retour à l’heure GMT examiné par le gouvernement
Les Marocains et GMT+1, un rejet total
Craignant l’impact négatif sur leur santé, les Marocains ont toujours été majoritairement contre l’heure d’été. Menée par le cabinet d’étude PricewaterhouseCoopers (PwC), l’étude réalisée en 2018 par le ministère de la Réforme de l’administration et de la Fonction publique avait conclu que 68% des citoyens et 63% des entreprises s’y opposent.
Dans le détail, 77% des Marocains interrogés confirment que le changement de l’heure légale entraîne des perturbations de sommeil durant les premiers jours suivants chaque changement. 70% perdent une à deux heures de sommeil. 54% affirment que leur niveau de concentration est négativement affecté. Chez les entreprises, 57% d’entre elles observent une réduction de la productivité, alors que 64% mentionnent des retards de leurs collaborateurs.
Conclusion, si aujourd’hui les économies en énergie sont moins flagrantes, il faudrait probablement penser à mettre fin aux changements d’heures et appliquer à la place une politique visant à réduire la consommation, avec une attitude responsable des citoyens pour avoir des gains en énergie concluants à long terme.
Si l’initiative de mettre fin au changement d’heure a été prise au niveau européen, au Maroc, les discussions sont au point mort. En s’exprimant l’année dernière sur le sujet, le porte-parole du gouvernement Mustapha Baitas a déclaré que «l’annulation de l’heure supplémentaire nécessite une étude globale».
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