Diaspora marocaine : où vit-elle ? que fait-elle ?

Mbaye Gueye
Temps de lecture :

Immigration: top 5 des pays préférés des MarocainsIllustration ©DR

A
A
A
A
A

La diaspora marocaine se distingue aujourd’hui par une grande diversité et une dynamique en plein essor, avec des flux migratoires qui se sont mondialement diversifiés. Selon une étude sur la contribution des Marocains résidant à l’étranger (MRE) au développement économique et social du Maroc, les migrations marocaines ont évolué au-delà des anciennes relations privilégiées avec la France pour inclure des destinations en Europe, en Amérique du Nord, au Proche-Orient et en Afrique.

Aujourd’hui, la diaspora marocaine est marquée par une grande diversité et une dynamique croissante. Les flux migratoires se sont mondialisés, entraînant une diversification des destinations des migrants marocains et une montée en puissance des actions transnationales au sein de ces communautés. Les relations qui tournaient autrefois autour de la France ont évolué, donnant place à de nouvelles destinations en Europe, en Amérique du Nord, au Proche-Orient et en Afrique, rapporte l’étude sur la contribution des Marocains résidant à l’étranger au développement économique et social du Maroc.

Parmi les principaux pays d’accueil des migrants marocains, cinq se distinguent particulièrement par leur importance dans la diaspora marocaine. L’Espagne est l’un des principaux foyers de la diaspora marocaine en Europe. Depuis le début des années 2000, le nombre de Marocains résidant en Espagne a considérablement augmenté. La majorité de ces migrants travaillent dans le secteur agricole, contribuant de manière significative à ce domaine. Les Marocains basés en Espagne représentent 22,4% des MRE.

Lire aussiQuelles opportunités d’investissement pour les MRE ?

L’Italie est également une destination privilégiée pour les migrants marocains. 14,2% d’entre eux choisissent ce pays où ils occupent souvent des postes dans les services, notamment dans les secteurs de la restauration et du nettoyage. Cette présence a renforcé les liens entre les deux pays au fil des ans.

La France en tête

Même si les liens entre le Maroc et la France se sont diversifiés, l’Hexagone demeure un lieu d’accueil important pour la diaspora marocaine avec 31,7%. De nombreux Marocains y sont installés depuis plusieurs générations et continuent de jouer un rôle essentiel dans divers secteurs professionnels. La Belgique et les Pays-Bas font également partie des cinq pays les plus prisés par les Marocains avec des pourcentages respectifs de 8,6% et 6,4%.  Il convient de préciser de 83,3% des MRE sont établis sur le vieux continent.

MREEE

Répartition des Marocains résidant à l’étranger dans les principaux pays d’accueil en septembre 2020. © DR

De l’autre côté de l’Atlantique, le Canada est devenu une destination de choix pour les Marocains, attirant une communauté de plus en plus qualifiée. Les migrants marocains au Canada occupent des postes variés, allant des professions libérales aux cadres supérieurs, et contribuent activement à la diversité économique et culturelle du pays.

Le rapport souligne que le pays de l’oncle Sam compte également une communauté marocaine croissante. Cette diaspora est essentiellement constituée de migrants hautement qualifiés. Les Marocains aux États-Unis sont souvent impliqués dans des secteurs tels que la technologie, la finance et l’éducation, et apportent une contribution précieuse à l’économie américaine.

Lire aussiMRE : 56,72 MMDH de transferts de fonds au S1-2024

L’Europe occupe une place de choix chez les Marocains. Néanmoins, ils sont aussi présents en Afrique subsaharienne, notamment au Sénégal, en Côte d’Ivoire et en Afrique du Sud aussi dans le Proche-Orient.

Cependant, le document signale que cette diversification des destinations a suivi une évolution historique spécifique, accompagnée d’une montée en qualifications parmi les migrants marocains. Cette variété montre que les migrants marocains occupent des rôles diversifiés et s’intègrent dans différents niveaux sociaux dans leurs sociétés d’accueil. Parallèlement, ils contribuent à ce que l’on appelle les « classes globales », reflétant leur impact croissant à l’échelle internationale.

Une diversification des profils

Contrairement aux années 60 et 70 où la migration était la résultante d’un accord entre le Maroc et certains pays de l’Europe en besoin de main d’œuvre, cette nouvelle vague migratoire est essentiellement composée de personnes qualifiées. Ce constat pousse certains observateurs à parler de fuite des cerveaux. Selon le document, le départ de ces derniers est motivé par des raisons économiques certes, mais aussi culturelles : le désir de vivre dans une culture de l’autorité différente, dépourvue de clientélisme, une culture managériale différente à laquelle ils s’identifieraient et qui correspondrait à leurs études et à leur besoin d’être reconnus comme méritants. Une société dynamique, ouverte, dans laquelle ils trouveraient leur place et pourraient voir leurs enfants grandir.

Lire aussi : Top 10 des villes les plus sûres : pas de trace du Maroc

Les personnes concernées exercent des fonctions libérales. Elles sont souvent cadre supérieur ou encore enseignant de l’enseignement supérieur. Cependant, depuis quelque temps, les institutions marocaines font face à un problème majeur : l’hémorragie des compétences dans les niveaux intermédiaires.

Un autre aspect notable de la dernière décennie est l’augmentation significative de la présence des femmes sur le marché du travail en Europe et en Amérique du Nord. Le pourcentage de femmes parmi les migrants marocains a fortement augmenté, rapprochant ainsi les niveaux de participation des deux sexes, comme observé au Canada.

Dernier articles
Les articles les plus lu
GenZ : reprise des manifestations et démenti de rumeurs

Société - Après plus d’une semaine de calme, le mouvement GenZ est de retour dans les rues.

Rédaction LeBrief - 18 octobre 2025
Casablanca : un policier tire sur une femme et tente de se suicider

Société - Selon les premières constatations de l'enquête, le policier avait un mobile d'ordre personnel ou sentimental.

Rédaction LeBrief - 18 octobre 2025
Rentrée universitaire sur fond de chaos organisé

Société - L’année universitaire débute sur les chapeaux de roues ! Masters sans concours, risque d’année blanche en médecine, campus saturés… C’est trop !

Sabrina El Faiz - 18 octobre 2025
Mendicité 2.0 : la face cachée des lives sur TikTok

Société - TikTok voit émerger la mendicité électronique : des lives incitent des abonnés, souvent jeunes, à envoyer des cadeaux virtuels transformés en revenus non déclarés, au détriment de la dignité.

Hajar Toufik - 17 octobre 2025
La Coalition marocaine pour l’éducation pour tous alerte sur la crise de l’école publique

Société - Face à la dégradation du système éducatif, la Coalition marocaine pour l’éducation pour tous appelle à une réforme urgente garantissant un enseignement public gratuit, inclusif et de qualité, dénonçant la domination croissante du secteur privé.

Ilyasse Rhamir - 17 octobre 2025
La CNSS applique de nouvelles règles sur l’assiette des cotisations sociales

Société - Depuis le 1er octobre 2025, la CNSS met en œuvre un arrêté clarifiant les éléments soumis aux cotisations sociales. L’objectif est de simplifier les déclarations, harmoniser les pratiques et accompagner les employeurs dans cette transition.

Ilyasse Rhamir - 17 octobre 2025
Voir plus
Manifestations de la « GenZ 212 » : 60 personnalités marocaines exhortent le Roi à engager des réformes profondes

Société - Soixante figures marocaines appellent le roi Mohammed VI à lancer des réformes profondes en phase avec les revendications de la jeunesse.

Hajar Toufik - 8 octobre 2025
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
Manifestations de la « GenZ 212 » : appel à boycotter les entreprises liées à Akhannouch

Société - Les manifestations de la « GenZ 212 », poursuivent leur mobilisation à travers un appel au boycott des entreprises liées à Aziz Akhannouch.

Ilyasse Rhamir - 7 octobre 2025
Mariages marocains : l’amour au prix fort

Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !

Sabrina El Faiz - 23 août 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire