Quand on a un père qui a passé une trentaine d’années au pouvoir, ça donne des idées. Le président Mahamat Idriss Itno a proposé une modification constitutionnelle. Le 15 septembre, l’Assemblée nationale tchadienne a adopté à l’unanimité le projet de loi et, le 13 octobre, le Sénat devrait logiquement suivre. Une trentaine d’articles sont amendés, mais un seul retient toutes les attentions : la prolongation du mandat présidentiel de cinq à sept ans, sans aucune limite dans le temps.
Autrement dit, Mahamat Idriss Déby pourra rester au pouvoir aussi longtemps qu’il le souhaitera. Arrivé à la tête du pays dans des circonstances exceptionnelles, après la mort de son père en 2021, il a déjà consolidé son autorité : trois ans de transition militaire, une présidentielle contestée en mai 2024, puis une majorité parlementaire obtenue en décembre. La réforme parachève cette séquence en offrant au chef de l’État un véritable boulevard institutionnel.
Les militants du Mouvement patriotique du salut (MPS), parti au pouvoir, saluent une clarification. Selon eux, l’ancienne Constitution ne permettait pas au président d’exercer pleinement ses pouvoirs ni de déployer son programme politique. Pour eux, la création d’un poste de vice-Premier ministre, l’allongement des mandats parlementaires ou encore la levée de l’immunité pour les responsables poursuivis pour crimes financiers relèvent d’un renforcement de l’efficacité institutionnelle.
Mais ses détracteurs y voient surtout une manœuvre classique : verrouiller les règles du jeu au profit d’une élite installée. Le spectre d’un régime pérennisé, bâti sur un modèle dynastique, plane sur N’Djamena. L’argument d’une modernisation institutionnelle peine à masquer la réalité : la suppression de la limite des mandats s’inscrit dans la longue tradition africaine des révisions opportunistes, qui transforment la Constitution en outil de légitimation personnelle.
L’ironie veut que cette réforme, censée tourner la page de la transition, risque au contraire de figer le Tchad dans une logique de pouvoir sans partage. Les institutions s’adaptent au président, et non l’inverse.
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