Chaque année, le gouverneur de Bank Al-Maghrib monte en chaire, vêtu de ses indicateurs, prêt à réciter le nouveau catéchisme économique. Croissance. Inflation. Déficit. Loué soit le PIB. Que demande le peuple ? Peut-être… un emploi. Ou, attendez, mieux encore, un avenir !
Mais pour cela, encore faudrait-il que nous passions du constat à la recherche de solutions… Nous dire année après année ce que nous savons déjà, merci, mais nous n’avions nul besoin d’un rappel pour constater ce taux de chômage que vous ne sauriez voir.
Toutes ces mères qui regardent leurs enfants diplômés faire la queue devant l’ambassade de n’importe où, pourvu qu’il y ait du travail. Troublons la messe ! Osons déranger le constat conjoncturel. Pourquoi utiliser un thermomètre quand la maison brûle ? Et on nous parle d’ « inflation ciblée ». Parce que ces grands mots techniques de la finance rendent le pain moins cher.
Pourtant, les questions les plus évidentes n’ont nullement besoin de grands mots. Pourquoi nos jeunes ne trouvent-ils pas leur place ? Pourquoi les études coûtent-elles de plus en plus chères ? Pourquoi nos formations publiques ne sont plus aussi alléchantes ? Pourquoi l’école a démissionné ?
Le Maroc n’a pas besoin d’un thermomètre. Il a besoin d’une opération à cœur ouvert. Et de chirurgiens courageux. Pas de spécialistes en chirurgie plastique, s’il vous plaît, le maquillage et les faux semblants, on en a déjà pour notre grade et celui des trois prochaines générations.
Alors ? Qui osera brandir le scalpel ? Qui dira enfin que ce n’est pas la croissance qui manque, mais l’action ? Une vision pour produire, pour instruire, pour nourrir. Pas une stratégie powerpointée, pas un rapport de plus sur l’étagère poussiéreuse du ministère. L’on se prend parfois à rêver de rapport de terrain, d’usines qui tournent et d’écoles qui enseignent.
Faut-il vraiment attendre que l’exode devienne tsunami pour se demander pourquoi les cerveaux fuient ?
Encore faut-il arrêter de regarder les chiffres et commencer à regarder les gens.
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