Cela fait deux ans que la Confédération Alliance des États du Sahel (AES) a vu le jour. Elle regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois pays ayant tous quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le 16 septembre 2023, les « frères d’armes » ont ratifié la charte du Liptako-Gourma, qui a officialisé la création de l’AES.
Ce projet est porté par le général nigérien Abdurrahman Djani, le colonel Assimi Goïta au Mali et le capitaine Ibrahim Traoré au Burkina Faso. Animés par la volonté de retrouver une souveraineté perdue, ils ont chassé les forces étrangères de leurs pays respectifs, avec pour objectif de reprendre en main leur destin, sécuriser leurs territoires et maîtriser leurs ressources. Mais qu’en est-il réellement des résultats ?
Sur le plan sécuritaire, il serait injuste de nier certaines avancées. Le Mali a repris Kidal, longtemps bastion des rebelles. Le Burkina Faso affirme contrôler 73% de son territoire, contre 60% auparavant. Le Niger a neutralisé des chefs de Boko Haram. Les trois armées coopèrent désormais en matière de renseignement et mènent des opérations coordonnées.
Diplomatiquement, l’unité est palpable. L’AES parle d’une seule voix, se retire collectivement des instances jugées inféodées à l’Occident et adopte des symboles communs, comme un passeport. Cette cohésion tranche avec l’isolement dont ces États souffraient encore récemment.
Sur le plan économique, ils ont imposé leur vision en reprenant le contrôle des ressources minières. Uranium au Niger, or au Mali et au Burkina Faso : les gouvernements affichent leur volonté de rompre avec des décennies d’exploitation dominée par les multinationales. La création de raffineries nationales et de sociétés publiques illustre cette volonté de rupture.
Il est encore très tôt pour tirer un bilan, mais une chose est sûre : tout n’est pas rose. Le terrorisme n’est pas vaincu, loin de là. Les violations des droits humains et la répression politique entachent l’image de ces régimes, et la presse reste muselée. La démocratie est reléguée au second plan, jugée moins prioritaire face à l’urgence sécuritaire. Quant à la monnaie commune, elle demeure un horizon lointain.
En dépit de tous ces manquements, l’AES a réussi, en deux ans d’existence, à poser les jalons d’une véritable confédération, suscitant l’admiration de certains voisins qui envisagent déjà de rejoindre l’organisation. Sur la scène internationale, elle peine toutefois à imposer sa légitimité. Reste à savoir si elle saura transformer ces acquis fragiles en un projet fédéral durable.
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