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Cherté de la vie : colère après l’interdiction des manifestations

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À l’appel de la Confédération démocratique du travail (CDT), de nouvelles manifestations ont eu lieu hier, soit à la veille d’une date hautement symbolique qui commémore le 12e anniversaire du Mouvement du 20-Février, sur fond d’accélération de l’inflation et de la flambée des prix des produits alimentaires et de grandes consommations. Détails.

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Face à la hausse exceptionnelle des denrées alimentaires de base, des manifestations ont investi les rues de certaines villes. D’autres ont dû se contenter de sit-in organisés devant les sièges locaux de la CDT, à la suite de la décision des autorités d’interdire les marches. Dans leur viseur, la politique menée par le gouvernement Akhannouch.

Les manifestants tiennent l’exécutif pour responsable de la détérioration du pouvoir d’achat. Pour beaucoup d’entre eux, les mesures prises par l’exécutif s’avèrent insuffisante et ils ne font pas de différence dans la vie des ménages à faibles revenus qui, avec cette hausse des prix, n’arrivent plus à couvrir leurs besoins de base.

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Les raisons d’une interdiction

Programmés depuis plusieurs jours, les défilés contre la vie chère ont été finalement tous interdits, nous confirme le coordinateur national du Front social marocain (FSM), Younes Firachine, contacté par LeBrief.

Interrogé sur le motif de cette interdiction, le syndicaliste explique que les autorités ont justifié leur décision par deux raisons : le maintien de l’ordre public et l’état d’urgence sanitaire, toujours en vigueur depuis mars 2020.

Des raisons que le syndicaliste CDT, Mustapha Chennaoui, dit ne pas comprendre. «Ni la Constitution ni les textes législatives n’interdisent le droit de manifester, d’autant plus que cette marche a été organisée par un syndicat crédible», rappelle-t-il.

Pour lui, les raisons avancées par les autorités ne tiennent pas la route. «Le motif lié à l’état d’urgence sanitaire n’est pas valable et il est inacceptable, surtout quand on voit le nombre de personnes qui sont dans les stades de football chaque semaine, sous la supervision du ministère de l’Intérieur», se désole-t-il.

Lire aussi : Inflation et salaires : le citoyen en difficulté 

Ils ont fait entendre leur voix

Malgré l’interdiction, plusieurs dizaines de manifestants, pourtant encerclés par les forces de l’ordre, ont scandé des slogans contre « la dégradation du pouvoir d’achat », appelant le gouvernement de Aziz Akhannouch d’agir pour mettre fin à cette tendance haussière des prix, qui s’est installée alors que le mois sacré de Ramadan s’approche à grand pas.

C’était le cas notamment à Casablanca, où les manifestants se sont donnés rendez-vous comme d’habitude près de la section de la CDT à Derb Omar. L’importante mobilisation des forces de l’ordre a privé participants à la marche à avancer encore plus.

Même chose à Rabat. Les personnes, qui ont répondu à l’appel de la CDT, ont été empêchées de s’approcher au siège du parlement. Dans la grande avenue de Allal Ben Abdellah, ils ont appelé au changement, protestant contre « les prix trop élevés, le non-respect par le gouvernement de ses engagements et le bafouement des acquis des systèmes de retraites ».

Des sit-in similaires ont eu lieu dans les autres villes, notamment à El Jadida, à Meknès, à Mohammedia entre autres. Le tout s’est déroulé sans incidents.

Pour l’heure, le nombre de participants à ces manifestations n’a pas été communiqué. Mais aux yeux des syndicalistes, c’était une réussite malgré l’interdiction. «Nous ne disposons pas encore du nombre de manifestations qui a varié en fonction de la taille de la ville», affirme Mustapha Chennaoui.

Enfin, les syndicats ne sont pas prêts à lâcher leurs revendications. Les manifestations d’hier ne sont d’ailleurs qu’une étape d’un vaste programme de contestations.

Les syndicats devront monter au créneau dans les prochaines semaines avec l’annonce d’autres formes de protestations, témoignant du ras-le-bol des Marocains.

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