Casablanca : le Maârif est-il prêt pour ses ambitions urbaines, la CAN et le Mondial ?
Quartier Maârif de Casablanca © LeBrief
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Ah Maârif ! Ce quartier qui a toujours été au cœur des plus belles histoires casablancaises. Aujourd’hui, il se trouve qu’il est le centre d’une double actualité. D’une part, un plan d’aménagement ambitieux en cours d’élaboration, censé redessiner les contours du quartier pour les décennies à venir. D’autre part, l’urgence des préparatifs pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations impose des travaux rapides et ciblés afin de donner une image moderne et accueillante de Casablanca au reste du continent. Entre vision à long terme et nécessité immédiate, les autorités locales doivent donc jongler avec deux temporalités.
Le plan de réaménagement du Maârif
Le document officiel consacré à l’urbanisme dans ce secteur met en lumière les principaux axes du plan de réaménagement du Maârif. Ce projet vise avant tout à repenser l’espace urbain pour répondre aux besoins d’une population croissante, tout en conciliant modernité et respect du tissu social existant.
L’un des principaux volets concerne la restructuration des voies principales et secondaires. Le plan prévoit notamment l’élargissement de certains axes afin de fluidifier la circulation et réduire les congestions qui paralysent régulièrement le quartier. Les rues attenantes au stade Mohammed V et les grandes artères comme le boulevard Bir Anzarane ou encore les avenues Socrate et Bachir El Ibrahimi sont au centre de cette reconfiguration. L’objectif est double, d’un côté faciliter la mobilité et d’un autre rendre les espaces plus accessibles aux piétons comme aux automobilistes.
Le réaménagement des espaces verts constitue également une priorité. Dans un quartier fortement urbanisé, la création et la valorisation de poches de verdure apparaissent comme une réponse aux besoins de respiration de la ville. Ces espaces seront pensés comme des lieux de convivialité, de rencontre et de loisirs, permettant de renforcer le lien social tout en améliorant la qualité de vie.
Le plan insiste en outre sur la modernisation de l’éclairage public et des trottoirs, éléments essentiels de la sécurité et du confort urbain. Il s’agit de rendre le quartier plus accueillant, notamment la nuit, et d’encourager les mobilités douces.
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Enfin, le volet participatif est au cœur de cette démarche. La législation impose en effet que tout plan d’aménagement soit soumis à l’avis des citoyens pendant une période déterminée. Le Maârif n’échappe pas à cette règle : des dizaines de requêtes ont été enregistrées, en particulier autour de projets sensibles comme l’aménagement des rues L18 et L19 à Derb Ghallef. Cette dynamique témoigne de l’intérêt et parfois des inquiétudes des habitants, soucieux de préserver l’identité de leur quartier tout en accompagnant son développement.
« Une nouvelle version du Maârif »
Si le plan d’aménagement constitue le socle, des travaux d’urgence ont parallèlement été engagés dans le cadre d’un calendrier serré : l’organisation prochaine de la Coupe d’Afrique des Nations. Comme l’explique Abdessadeq Mourchid, porte-parole du Conseil de la ville de Casablanca, ces initiatives répondent à une nécessité immédiate : « Étant donné que le stade Mohammed V se trouve sur le territoire du Maârif, c’est ce quartier qui va accueillir l’Afrique ».
À ce titre, les autorités locales, en tête desquelles la mairesse de Casablanca et le gouverneur de l’arrondissement d’Anfa, ont débloqué un budget spécial pour le réaménagement des alentours du stade. L’éclairage public, la réfection des trottoirs et de la chaussée, ainsi que la mise à niveau des espaces verts figurent parmi les priorités. L’ambition est d’offrir une image moderne et accueillante du quartier aux milliers de visiteurs attendus lors de la compétition.
Mais au-delà de l’événement sportif, Mourchid insiste sur une « nouvelle vision » du Maârif. Pour lui, les travaux entrepris doivent s’inscrire dans la durée, afin de transformer durablement le visage du quartier. C’est dans ce sens que la concertation citoyenne joue un rôle central. Le porte-parole rappelle que la loi impose la mise en place d’un guichet de propositions : « Nous sommes maintenant à 60 requêtes, sur quelques équipements ». Les habitants de Derb Ghallef, par exemple, se sont opposés à certaines voies nouvelles proposées dans le plan.
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En parlant de Derb Ghallef, l’un des dossiers qui refait toujours surface est justement celui de Joutia. Depuis près d’un an, le Conseil a adopté une motion visant à réhabiliter le site sans le déplacer. « Le maintien de Joutia Derb Ghallef sur la même place avec une nouvelle organisation » est désormais une option validée dans le plan d’aménagement. Ce choix, qui repose sur la reconnaissance de l’utilité publique du terrain, permettra d’engager des procédures d’expropriation et d’ouvrir la voie à une réhabilitation en profondeur.
Pour les commerçants, cette perspective est lourde de conséquences, notamment en matière fiscale. Mais Mourchid se veut rassurant : « Nous avons adopté un principe important depuis le début, c’est la concertation permanente ». Des réunions régulières ont lieu avec les associations professionnelles afin d’assurer une transition harmonieuse et éviter toute rupture brutale dans l’activité économique du quartier.
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La temporalité reste toutefois un défi. Le plan d’aménagement doit encore franchir plusieurs étapes administratives avant son adoption définitive. Comme l’explique Mourchid, une session extraordinaire du Conseil est prévue pour débattre du texte, avant son transfert au Conseil de la ville puis à la Commission nationale. Ce processus, encore en cours, laisse en suspens la question du budget global qui sera alloué à l’ensemble du projet.
Ainsi, entre l’urgence des chantiers liés à la CAN et la vision à long terme portée par le plan d’aménagement, le Maârif se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Symbole du dynamisme casablancais, il concentre toutes les attentes : celles des habitants, attachés à leur cadre de vie, celles des autorités, désireuses de donner une nouvelle image à la ville et celles du Maroc tout entier, qui s’apprête à accueillir le continent africain.
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