Bonne dynamique de l’activité économique nationale en 2023

Avatar de Hajar Toufik
Temps de lecture :

Les signaux économiques du Maroc au deuxième trimestre 2025Image d'illustration © DR

A
A
A
A
A

La conjoncture économique nationale en 2023 indique un climat globalement favorable, selon la dernière note du Haut-Commissariat au Plan. En dépit de défis économiques notables, l’année dernière a été marquée par une croissance soutenue, impulsée par une demande intérieure vigoureuse et des performances sectorielles variées. Les détails.

L’arrêté des comptes nationaux pour l’année 2023 met en lumière une croissance robuste de l’économie nationale, atteignant 3,4% contre 1,5% l’année précédente. Cette performance est principalement due à l’essor des activités non agricoles, qui ont affiché une augmentation en volume de 3,5%. En parallèle, le secteur agricole a également contribué de manière positive, avec une hausse de 1,4%.

Lire aussi : Résilience économique : un bilan de robustesse face aux secousses mondiales

Une croissance économique soutenue par les activités non agricoles

La valeur ajoutée du secteur primaire, en volume, a augmenté de 1,6% en 2023 après une forte baisse de 11,8% l’année précédente. Cette reprise s’explique par la croissance de l’activité agricole de 1,4%, en contraste avec une baisse de 11,3% l’année précédente, et par une hausse spectaculaire de l’activité de la pêche, qui a bondi de 7% après une baisse de 20,8%.

Le secteur secondaire a enregistré une augmentation de 1,3% de sa valeur ajoutée, contre une baisse de 2,7% l’année précédente. Cette amélioration est le résultat de plusieurs facteurs. Il s’agit notamment la hausse des valeurs ajoutées de l’industrie manufacturière de 2,7% (contre une hausse de 0,6% l’année précédente) et de l’électricité, du gaz, de l’eau, de l’assainissement et des déchets, qui ont enregistré une croissance de 0,7% après une baisse de 4,4%. Toutefois, certaines industries ont continué de décliner. C’est le cas de l’industrie d’extraction, qui a vu sa valeur ajoutée diminuer de 2,7% après une baisse de 23% l’année précédente. Aussi, le secteur du bâtiment et des travaux publics a connu une baisse de 0,4% contre une diminution de 3,7% en 2022.

Le secteur tertiaire, bien que toujours en croissance, a montré des signes de ralentissement. Son taux de croissance est passé de 6,8% en 2022 à 4,4% en 2023. Ce ralentissement a été marqué par une diminution des taux de croissance dans plusieurs sous-secteurs clés. Par exemple, le secteur de l’hébergement et de la restauration a vu son taux de croissance chuter à 23,5% contre 68% l’année précédente.

De même, la recherche et le développement, ainsi que les services rendus aux entreprises, ont enregistré une croissance de 5,1%, en baisse par rapport aux 10,8% de l’année précédente. Les services financiers et les assurances ont également ralenti, avec une croissance de 5% contre 10,2% l’année précédente. Cependant, certains sous-secteurs ont montré des signes positifs, comme le transport et l’entreposage, qui ont accéléré leur croissance à 5,9% contre 3,9%, et les services immobiliers, qui ont enregistré une croissance de 3% après une stagnation l’année précédente.

Au total, la valeur ajoutée des activités non agricoles a légèrement augmenté, passant de 3,4% en 2022 à 3,5% en 2023. Cette croissance a été réalisée dans un contexte de forte inflation, avec une augmentation de 6,4% du niveau général des prix contre 2,7% l’année précédente.

Lire aussi : Le FMI projette une croissance économique pour le Maroc à 3,5%

Hausse des prix et amélioration de la demande intérieure

En termes de prix courants, le produit intérieur brut (PIB) a connu une augmentation de 10% en 2023, contre 4,2% en 2022. Cette hausse a été soutenue par une forte demande intérieure, qui a augmenté de 3,3% en 2023 après une baisse de 1,2% l’année précédente.

Les dépenses de consommation finale des ménages et des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) ont augmenté de 3,9% après une stagnation en 2022, contribuant ainsi positivement à la croissance économique. Cette hausse des dépenses de consommation a apporté une contribution positive de 2,4 points à la croissance. De plus, l’investissement brut, comprenant la formation brute de capital fixe, la variation des stocks et l’acquisition nette d’objets de valeurs, a enregistré un taux de croissance de 1,5%, contre une baisse de 6% en 2022. Cette augmentation a contribué positivement à la croissance économique, avec une contribution de 0,5 point, en contraste avec une contribution négative de 1,9 points l’année précédente.

La consommation finale des administrations publiques a également augmenté, affichant une hausse de 4,1% contre 3% en 2022. Cette augmentation a apporté une contribution positive de 0,8 point à la croissance, contre 0,6 point l’année précédente.

Contribution négative des échanges extérieurs

Sur le plan des échanges extérieurs, les exportations de biens et services ont affiché une hausse de 8,8% en 2023, contre 20,5% l’année précédente. Cette croissance plus modérée a contribué à la croissance économique à hauteur de 3,9 points, contre une contribution de 6,8 points l’année précédente. En revanche, les importations ont augmenté de 7,4%, contre 9,5% en 2022, apportant une contribution négative de 4,2 points à la croissance économique, légèrement supérieure à la contribution négative de 4 points enregistrée l’année précédente.

En conséquence, les échanges extérieurs de biens et services ont eu une contribution négative de 0,3 point à la croissance économique en 2023, contre une contribution positive de 2,8 points en 2022.

Lire aussi : DEPF : la résilience de l’économie marocaine en 2024

Allègement du besoin de financement

Avec la hausse de 10% du PIB aux prix courants, contre 4,2% en 2022, et l’augmentation de 7,5% des revenus nets reçus du reste du monde, contre 10,5% l’année précédente, le revenu national brut disponible a connu une forte accélération. Il a enregistré un taux d’accroissement de 9,7% en 2023, contre 5,2% en 2022, atteignant 1576 milliards de dirhams.

Cette croissance a été accompagnée par une augmentation de 7,6% de la consommation finale nationale en valeur, contre 7,7% l’année précédente. En conséquence, l’épargne nationale a représenté 28,2% du PIB, contre 26,7% en 2022.

Le niveau d’investissement brut a représenté 28,8% du PIB, contre 30,3% l’année précédente. Par conséquent, le besoin de financement de l’économie nationale s’est allégé, passant de 3,6% du PIB en 2022 à 0,6% en 2023.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Manifestations de la « GenZ 212 » : la Confédération des TPE-PME réclame l’indemnisation des entrepreneurs sinistrés

Économie - La Confédération des TPE-PME réclame l’indemnisation urgente des petits entrepreneurs victimes des violences ayant émaillé les manifestations de la « GenZ 212 », alertant sur les lourdes pertes matérielles et leurs répercussions économiques et sociales.

Hajar Toufik - 5 octobre 2025
Bourse de Casablanca : un nouveau programme pour propulser les industries

Economie - La Bourse de Casablanca lance un programme stratégique pour booster les industries marocaines avec ses partenaires clés.

Mouna Aghlal - 3 octobre 2025
Saham Bank reçoit sa première notation internationale

Une notation internationale pour Saham Bank, symbole de confiance et de solidité dans le paysage bancaire marocain.

Rédaction LeBrief - 3 octobre 2025
Aéronautique au Maroc : quel manque à gagner face aux investissements ?

Economie - Plongée dans une table ronde sur la culture industrielle aéronautique et ses défis stratégiques.

Mouna Aghlal - 3 octobre 2025
OMPIC : plus de 65.000 entreprises créées en sept mois 

Economie - Le tissu entrepreneurial marocain s'élargit avec 65.754 nouvelles entreprises selon l'OMPIC en seulement sept mois.

Mouna Aghlal - 2 octobre 2025
Salon du Cheval d’El Jadida : SOREC et EXPASA concluent un partenariat

Économie - La SOREC a conclu un partenariat stratégique avec l’entreprise publique espagnole EXPASA, visant à renforcer la coopération dans l’élevage équin, la recherche et la formation.

Ilyasse Rhamir - 2 octobre 2025
Voir plus
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Ces Marocains qui s’endettent pour les vacances

L’endettement pour les vacances est devenu, chez beaucoup, une évidence presque banale. On ne s’en vante pas forcément, mais on ne s’en cache plus.

Sabrina El Faiz - 2 août 2025
Pourquoi le Maroc ne croit pas en son tourisme rural ?

Dossier - La vérité, c’est que le tourisme rural n’a jamais été considéré comme un projet national. Il n’est ni stratégique, ni prioritaire. Et pourtant, il concentre tout ce que le Maroc pourrait offrir de plus noble.

Sabrina El Faiz - 30 août 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire