Bank Al-Maghrib : maintien du taux directeur à 2,25%

Avatar de Hajar Toufik
Temps de lecture :

Financement des PME : Bank Al-Maghrib plaide pour des systèmes de garantie solidesLe siège de Bank Al-Maghrib (BAM) à Rabat © DR

A
A
A
A
A

À l’issue de sa troisième réunion trimestrielle de l’année, tenue ce mardi, le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir le taux directeur à 2,25%, tout en poursuivant le renforcement des mesures visant à assouplir les conditions de financement des entreprises, en particulier les TPE. Cette décision intervient dans un contexte marqué par des incertitudes tant sur le plan international que national.

Conjoncture internationale : ralentissement mondial modéré

Sur le plan externe, le Conseil a examiné les récentes évolutions de la politique commerciale américaine, marquées par la conclusion de quelques accords bilatéraux, sans que les incertitudes économiques mondiales ne se dissipent. L’économie mondiale devrait poursuivre son ralentissement, mais à un rythme moins rapide que prévu, favorisée par le recul des prix de l’énergie.

La croissance mondiale est estimée à 3% en 2025, contre 3,2% en 2024, avant de ralentir à 2,6% en 2026. Dans les économies avancées, la croissance américaine devrait décélérer à 1,7% en 2025 et à 1,6% en 2026, tandis que la zone euro progresserait légèrement à 1,3% sur les deux prochaines années. Du côté des principales économies émergentes, la Chine viserait 5% en 2025 avant un ralentissement à 4,2% en 2026, et l’Inde resterait vigoureuse avec 7,1% en 2025 puis 6,2% en 2026.

Parallèlement, l’inflation mondiale devrait poursuivre son ralentissement, revenant globalement de 3,7% en 2024 à 2,9% en 2025, avant une légère hausse à 3,1% en 2026. Les économies avancées devraient voir leur inflation se stabiliser autour de 2,2% dans la zone euro et à 2,7%-3,1% aux États-Unis.

Conjoncture nationale : croissance solide et inflation modérée

Au niveau interne, les données du premier trimestre 2025 confirment la dynamique favorable observée en 2024, notamment dans les secteurs non agricoles. Cette tendance a soutenu la création d’emplois à partir du troisième trimestre 2024, mais le deuxième trimestre 2025 révèle un ralentissement, surtout dans les services.

L’inflation reste modérée, avec un taux moyen de 1,1% sur les huit premiers mois de 2025. Bank Al-Maghrib prévoit une inflation de 1% en 2025, quasi-stable par rapport à 2024, avant un redressement à 1,9% en 2026. Les anticipations d’inflation demeurent bien ancrées, avec des taux attendus de 2,1% à huit trimestres et de 2,2% à douze trimestres.

La baisse des taux débiteurs sur les crédits bancaires au secteur non financier se poursuit, le recul cumulé depuis le début de l’assouplissement monétaire en juin 2024 s’élevant à 59 points de base au deuxième trimestre 2025, contre 75 points pour le taux directeur.

Lire aussi : Bank Al-Maghrib : nouvelle baisse du taux directeur 

Perspectives économiques et financières

Bank Al-Maghrib anticipe une accélération de la croissance économique nationale à 4,6% en 2025, avant une consolidation à 4,4% en 2026. La valeur ajoutée agricole devrait croître de 5% cette année, avec une récolte céréalière estimée à 41,3 millions de quintaux, puis de 3,2% en 2026 sous l’hypothèse d’une production de 50 millions de quintaux. Les secteurs non agricoles devraient progresser de 4,5% en 2025 et 2026, soutenus par les investissements dans les infrastructures.

Les exportations devraient croître de 6,2% en 2025, portées par le phosphate et ses dérivés, puis de 9,4% en 2026 grâce au rebond de l’industrie automobile. Les importations augmenteraient de 7,4% en 2025 et de 7,1% en 2026, en lien avec les biens d’équipement, tandis que la facture énergétique continuerait de s’alléger. Le déficit du compte courant resterait contenu autour de 2,3% du PIB en 2025 et de 2% en 2026, après 1,2% en 2024. Les avoirs officiels de réserve de Bank Al-Maghrib continueraient de se renforcer, atteignant 418 milliards de dirhams à fin 2025 et 434,5 milliards à fin 2026, équivalents à près de cinq mois et demi d’importations.

Sur le plan budgétaire, les recettes ordinaires ont progressé de 14,5% à fin août 2025, tandis que les dépenses globales ont augmenté de 12,6%. Le déficit budgétaire attendu resterait stable à 3,9% du PIB cette année, avant un recul à 3,4% en 2026.

Enfin, dans le cadre de son ouverture au secteur privé et afin de mieux appréhender les performances économiques, Bank Al-Maghrib rencontrera le 24 septembre 2025 le Groupe OCP pour échanger sur les perspectives sectorielles.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Ayam Immo démarre aujourd’hui à Tanger

Économie - Après avoir fait escale dans plusieurs villes, la tournée nationale d’Ayam Immo 2025 pose aujourd’hui ses valises à Tanger.

Article sponsorisé - 14 novembre 2025
L’IA au cœur de la nouvelle dynamique économique marocaine

L’IA, la transparence financière et la formation des talents émergent comme des leviers essentiels pour renforcer la compétitivité du Maroc face aux mutations économiques mondiales.

Rédaction LeBrief - 14 novembre 2025
Aide directe aux éleveurs : 580.000 bénéficiaires et plus de 2,4 MMDH versés

Économie - Quelque 580.000 éleveurs de bétail ont bénéficié à ce jour d’une aide directe d’un montant global de 2,42 milliards de dirhams.

Rédaction LeBrief - 13 novembre 2025
PLF 2026 : quels amendements pour quelles réactions ?

Économie - Il aura fallu près de 16 heures de débat pour que la Commission des finances adopte la première partie du PLF 2026. Quels sont les amendements ?

Rédaction LeBrief - 13 novembre 2025
Tarik Senhaji : bâtir un marché des capitaux robuste, efficient et inclusif

Économie - Le nouveau président de l'AMMC, Tarik Senhaji, a réaffirmé son engagement à bâtir un marché des capitaux solide et inclusif.

Rédaction LeBrief - 13 novembre 2025
L’épargne des Marocains au service du Maroc ? Kesako ?

Economie - Et si la clé du développement se trouvait dans nos comptes d’épargne ? Le Maroc veut transformer l’argent qui dort en moteur de croissance, en mobilisant l’épargne nationale pour financer ses grands projets.

Sabrina El Faiz - 13 novembre 2025
Voir plus
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Régions : qui profite vraiment du Maroc des grands chantiers ?

Économie - Le Maroc construit partout, mais se développe-t-il partout ? Analyse région par région…

Sabrina El Faiz - 25 octobre 2025
Indemnités CNSS 2025 : nouveaux plafonds et conditions d’exonération

Économie - Un arrêté du 19 mai 2025 redéfinit les règles d’exonération des indemnités liées au transport, à la représentation ou aux aides sociales. La CNSS est désormais dotée d’un cadre harmonisé avec la fiscalité, garantissant plus de clarté pour les employeurs.

Ilyasse Rhamir - 20 octobre 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire