Baisser le thermostat terrestre
Image d’illustration. © Fabrice Coffrini / AFP
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«Refroidir» la planète grâce à la technologie … «refroidir» la planète grâce à des particules capables de renvoyer une partie de la chaleur solaire dans l’atmosphère ? L’idée peut paraître peut-être totalement farfelue, mais elle est développée aux États-Unis, et fait son chemin dans la tête des décideurs et des intellectuels, avec un objectif : contrôler un jour le thermostat mondial… Au risque de bouleverser les équilibres géopolitiques.
En octobre dernier, le gouvernement américain a annoncé le financement d’un programme sur cinq ans destiné à évaluer l’impact – et le coût – d’interventions humaines pouvant avoir un effet rapide sur le climat. «Le temps de la géo-ingénierie est arrivé», prévient un article récent publié dans la très sérieuse revue Foreign Affairs.
Pour son auteur Robert E. Litan, ancien directeur des études économiques du think tank Brooking institution, l’heure n’est plus aux demi-mesures. Le monde subit les effets délétères du changement climatique bien plus tôt que prévu. Il faut donc se pencher sérieusement sur la géo-ingénierie solaire, à savoir, les techniques dites de «gestion du rayonnement solaire» (SRM). Et notamment sur celle visant à répandre dans l’atmosphère de grandes quantités de particules capables de renvoyer vers l’espace une partie de la chaleur que la Terre reçoit.
Mais ces projets seraient potentiellement dangereux et devraient être bloqués par les gouvernements, plaident 60 experts et scientifiques dans une lettre publiée dans la revue WIREs Climate Change. Injecter des milliards de particules de soufre dans la couche supérieure de l’atmosphère – un des projets les plus controversés de modification intentionnelle des rayonnements solaires – pourrait renvoyer une partie des rayons du soleil, mais les effets secondaires risquent de dépasser les bénéfices, insiste cette lettre ouverte.
«Le déploiement de la géo-ingénierie solaire ne peut pas être géré au niveau mondial de manière juste, inclusive et efficace. Nous appelons donc les gouvernements, l’ONU et autres acteurs à prendre des mesures politiques immédiates pour empêcher la normalisation de la géo-ingénierie solaire en tant qu’option contre le réchauffement», écrivent les signataires.
Mais la lettre ouverte met surtout en avant les risques : une modification intentionnelle des rayonnements solaires pourrait par exemple perturber le régime des moussons en Asie du Sud et dans l’ouest de l’Afrique et pourrait ainsi détruire les cultures dont des centaines de millions de personnes dépendent, selon des études déjà publiées. Et si la modification des rayonnements prenait fin «pour une raison quelconque, il est très probable que la température de la surface augmenterait rapidement», estime pour sa part le GIEC.
Les signataires s’inquiètent du risque de créer un faux espoir de solution face au réchauffement, ce qui pourrait «dissuader les gouvernements, les entreprises et les sociétés de faire tout leur possible pour parvenir à la neutralité carbone dès que possible». Enfin, les experts soulignent l’absence de gouvernance pour surveiller ces projets, appelant à un «accord international de non-utilisation» qui bloquerait le financement, l’expérimentation et l’octroi de brevets à ces technologies, sans pour autant mettre un terme aux recherches scientifiques.
Dans cet épisode de La Loupe, Xavier Yvon explique les enjeux scientifiques et géopolitiques autour du refroidissement de la planète avec Sébastien Julian, journaliste au service Sciences de L’Express.
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