Avenue royale : les détails d’un projet urbain relancé après 30 ans d’attente
Vue aérienne de l'Avenue royale menant à la mosquée Hassan II © DR
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La métropole de Casablanca s’apprête à vivre une transformation urbaine majeure avec la relance du projet de l’Avenue royale. Longtemps enlisé, ce chantier emblématique reprend vie grâce à une convention de partenariat qui redéfinit les responsabilités et sécurise le financement. Prévu depuis plus de trois décennies, il revient aujourd’hui au premier plan, à l’approche de la Coupe du monde 2030, avec une ambition claire : moderniser la capitale économique et renforcer son rayonnement.
Conçue à l’origine comme une artère prestigieuse reliant la mosquée Hassan II au centre-ville, l’Avenue royale était restée à l’état de projet sur papier. Les contraintes foncières, les difficultés de relogement des familles et la complexité administrative avaient bloqué sa réalisation. La convention adoptée cette semaine marque donc un tournant décisif.
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Un projet urbain structurant et un parc inédit
L’un des points phares de cette relance est la création d’un vaste parc écologique de près de 50 hectares, appelé à devenir l’un des plus grands espaces verts urbains du continent. Véritable poumon pour la ville, il offrira aux habitants un lieu de détente, de sport et de culture. L’Avenue royale, longue d’environ 1,5 km entre la mosquée Hassan II et la place Mohammed V, sera bordée par ce parc, redéfinissant le paysage urbain.
La dimension sociale n’est pas en reste. Le projet concerne directement près de 16.000 ménages et 2.500 locaux commerciaux actuellement installés dans le périmètre. Leur relogement et leur indemnisation ont longtemps constitué le principal obstacle au lancement du chantier. La nouvelle organisation confie cette mission à Casa Iskane & Équipements (CIE), chargée de la démolition, du relogement et de l’aménagement du parc. Les familles seront transférées vers le nouveau quartier Nassim II, un vaste pôle urbain prévu à Hay Hassani, sur une superficie d’environ 320 hectares. Ce quartier proposera des logements sociaux, des équipements publics et des infrastructures de transport modernes, incluant une gare TGV, une station de RER et une gare routière.
La logique est donc double : libérer le tracé de l’Avenue royale pour aménager une artère moderne et un parc de grande envergure, tout en offrant aux populations concernées un cadre de vie amélioré dans un nouveau pôle résidentiel intégré. L’objectif est de concilier transformation urbaine et justice sociale, un équilibre que les tentatives précédentes n’avaient pas réussi à atteindre.
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Gouvernance, financement et calendrier
Le budget alloué au projet est estimé à deux milliards de DH, financés en grande partie par la SONADAC via des versements échelonnés jusqu’en 2029. Cette visibilité financière constitue l’une des grandes avancées de la convention, car elle garantit la disponibilité des fonds nécessaires au relogement, aux indemnités et aux aménagements urbains.
La gouvernance du projet a été clarifiée afin d’éviter toute confusion entre les acteurs. La commune de Casablanca est désormais responsable de la récupération du foncier et agit comme autorité expropriante. La SONADAC, qui avait porté le projet par le passé, conserve un rôle technique pour les études et la mise à disposition des lots de logements sociaux. La CIE assure l’exécution opérationnelle sur le terrain, tandis que la Wilaya veille à la coordination générale et au respect des délais. La Caisse de Dépôt et de Gestion apporte, pour sa part, un soutien financier et structurel.
Pour renforcer le pilotage, deux comités ont été institués. Le premier, présidé par le ministère de l’Intérieur, sera chargé du pilotage stratégique. Le second, placé sous l’autorité du wali de Casablanca-Settat, suivra l’avancement technique et opérationnel. Ce double dispositif vise à garantir transparence, réactivité et efficacité.
Le calendrier, désormais resserré, prévoit le transfert des actifs fonciers dans un délai de trois mois après l’adoption de la convention. Les premières phases de relogement et de démolition suivront rapidement, afin que la livraison complète intervienne avant la fin de la décennie. Cette échéance coïncide avec la Coupe du monde 2030, que le Maroc accueillera en partie et pour laquelle Casablanca entend se présenter sous son meilleur jour.
Après trente ans d’attente et de blocages, les conditions semblent enfin réunies pour concrétiser ce chantier historique. Si les engagements sont respectés, Casablanca disposera dans quelques années d’une artère emblématique et d’un parc urbain inédit, capables de redéfinir son image et d’inscrire une nouvelle étape dans son développement.
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