SIAM 2025 : une vitrine agricole africaine en pleine évolution

La 17e édition du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), organisée à Meknès, s’est une fois de plus affirmée comme une plateforme incontournable pour le développement agricole en Afrique. À travers la richesse de ses exposants, ses innovations et ses rencontres de haut niveau, cet événement rassemble professionnels, institutions et grand public autour d’une ambition partagée : l’agriculture durable et innovante.
Cette édition s’est distinguée par une organisation en deux temps. Avec une première phase dédiée exclusivement aux professionnels et une seconde ouverte au grand public. Cette séparation a permis aux exposants et partenaires de nouer des relations B2B dans un cadre serein, propice aux échanges constructifs. La deuxième phase a, quant à elle, mis en lumière la diversité des produits locaux et le savoir-faire des terroirs, permettant ainsi aux visiteurs de découvrir l’étendue du patrimoine agricole du continent.
Selon Kouassi Flore Lago, secrétaire Exécutive de la Chambre nationale de l’Agriculture de la Côte d’Ivoire, ce format est un véritable atout. Il facilite non seulement les partenariats commerciaux, mais crée aussi un espace de valorisation pour les produits locaux, tout en renforçant la visibilité des initiatives nationales et régionales. Elle a souligné que le SIAM est une « belle expérience de longue haleine », une manifestation qui ne cesse de prendre de l’ampleur au fil des années.
Une forte délégation ivoirienne : entre échanges et ambition
Placée sous l’égide du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, la représentation ivoirienne a su mettre en avant le potentiel agricole de son pays. Le stand a regroupé plusieurs structures sous tutelle, dont le Conseil national du coton et de l’anacarde, l’Institut national de la formation professionnelle agricole, ainsi que diverses directions centrales du ministère de l’Agriculture.
Les autorités ivoiriennes ont tenu à souligner l’importance de la formation dans le développement de l’agriculture. Pour elles, il est impossible de parler d’avenir agricole sans investir dans la formation des jeunes et des professionnels du secteur. À travers leur présence, elles ont également voulu promouvoir les opportunités d’investissement en matière de production, de transformation et de commercialisation.
L’un des points forts de leur participation réside dans la présence de la Boutique paysanne de Côte d’Ivoire, un incubateur de l’agro transformation. Cette structure met en lumière les produits du terroir ivoirien, allant de l’anacarde (dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial) à des produits transformés tels que le beurre de karité, le café certifié, ou encore des produits innovants issus de coopératives locales, a expliqué la responsable du stand ivoirien.
La participation ivoirienne ne s’est pas limitée à l’exposition. Elle veut également s’inspirer de l’expérience marocaine en matière de valorisation des produits du terroir. Kouassi Flore Lago soutient que la délégation a eu à échanger avec les agences marocaines spécialisées. De ce fait, les délégués ivoiriens ont pu envisager des pistes de collaboration concrètes. Ils ont pour objectif de mettre à niveau l’incubateur ivoirien afin d’en faire un véritable hub africain pour la valorisation des produits locaux, dans la logique de la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine).
Une treizième participation pour l’Association Afrique agro-export
De son côté, l’association Africa agro export, fidèle au SIAM depuis treize ans, était également de la partie. Malgré une affluence moindre par rapport aux éditions précédentes, la diversité et la qualité des produits exposés ont été au rendez-vous. Selon le représentant de l’Aafex, Maurice Michel Sambou, les produits présentés témoignent de la richesse du continent.
Il s’agit notamment de farines infantiles, infusions naturelles, miel malien, petits colas, piment du Sénégal, céréales transformées, et bien d’autres. Le secteur le plus représenté était celui de la transformation agroalimentaire, reflet d’une forte tendance vers la valorisation locale et la montée en gamme des produits africains.
Concernant les opportunités de partenariat, il souligne que chaque entreprise présente a participé individuellement, et qu’une évaluation post-salon permettra de mesurer l’impact en termes de partenariats et de ventes. Mais déjà, les perspectives sont positives, avec un intérêt croissant pour les produits naturels, bio et transformés selon des savoir-faire traditionnels modernisés.