Les offensives se poursuivent en Ukraine, Zelensky et Poutine regrettent la mort d’Elizabeth II, «une lourde perte pour le monde entier»

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Les offensives se poursuivent en Ukraine, Zelensky et Poutine regrettent la mort d’Elizabeth II, «une lourde perte pour le monde entier»La reine Elizabeth II et Vladimir Poutine dans une calèche escortée par des gardes royaux jusqu'au palais de Buckingham, Londres, en Grande-Bretagne, le 24 juin 2003. © Grigory Dukor / REUTERS

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Les autorités ukrainiennes affirment avoir récupéré plusieurs localités dans l’est du pays. «Cette semaine, nous avons de bonnes nouvelles de la région de Kharkiv», a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne. Il a évoqué des «localités où le drapeau ukrainien est revenu», refusant toutefois de les nommer.

Le chef d’État a de plus affirmé que les forces ukrainiennes avaient repris à l’armée russe la ville de Balakliïa, dans la région de Kharkiv (Est). «Le drapeau ukrainien flotte sur une ville ukrainienne libérée, sous le ciel d’Ukraine», a-t-il écrit sur Instagram, accompagnant le texte d’une vidéo montrant des forces armées de Kiev marchant dans cette ville de 27.000 habitants, conquise par l’armée russe au début de mars. Dans la même zone, les forces ukrainiennes affirment avoir percé les défenses russes sur 50 km de profondeur.

Alors que la guerre en est à son 198e jour et se poursuit en Ukraine, tous les regards sont, aujourd’hui, tournés vers le Royaume-Uni. Dès l’annonce du décès de la reine Elizabeth II, «le “rocher” sur lequel la Grande-Bretagne moderne a été construite», les dirigeants du monde entier, de Zelensky à Poutine, lui ont rendu hommage.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié le décès de la monarque de «lourde perte pour l’Europe et le monde entier.» Soulignant qu’il avait appris le décès de la reine avec «une profonde tristesse», il poursuit «au nom du peuple ukrainien, nous adressons nos sincères condoléances à la famille royale, à l’ensemble du Royaume-Uni et au Commonwealth pour cette perte irréparable».

De son côté, le président russe Vladimir Poutine exprimé, jeudi, ses condoléances au roi Charles III de Grande-Bretagne, commentant que «pendant de nombreuses décennies, Elizabeth II jouissait à juste titre de l’amour et du respect de ses sujets, de même qu’elle a eu un statut prestigieux sur la scène internationale». «Les événements les plus importants de l’histoire moderne du Royaume-Uni sont étroitement liés au nom de la reine Elizabeth II», poursuit le Kremlin dans un communiqué. «Je vous souhaite du courage et de la résilience face à cette perte difficile et irréparable. Je vous prie de transmettre mes paroles de sympathie et de soutien sincères aux membres de la famille royale et à tout le peuple britannique», a conclu Vladimir Poutine.

Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, le président russe Vladimir Poutine ne prévoit pas d’assister aux funérailles d’Elizabeth II, attendues dans une dizaine de jours à Londres. «L’option (de son déplacement) n’est pas envisagée», a-t-il simplement indiqué lors d’un point de presse. Le président russe fait, depuis l’offensive lancée le 24 février dernier contre l’Ukraine, figure de paria en Occident.

Si les Windsor n’ont pas le droit d’exprimer leur avis sur la politique intérieure ou internationale, la reine Elizabeth II a, dans une déclaration rare, tenu à marquer, le 24 août dernier, les 31 ans de l’indépendance ukrainienne et les six mois du début du conflit avec la Russie. La reine a tenu à réitérer le soutien du Royaume-Uni au peuple martyrisé par Vladimir Poutine.

Dans une série de tweets, le compte officiel de l’Ambassade du Royaume-Uni à Kiev a déclaré?: «Sa Majesté la Reine félicite les Ukrainiens. Dans son message à [Volodymyr Zelensky], elle a dit?: ‘Je suis très heureuse d’adresser à Votre Excellence et au peuple ukrainien mes salutations les plus cordiales à l’occasion de la célébration de votre Jour de l’Indépendance’», a-t-elle d’abord salué avant de poursuivre sur des notes optimistes.

«En cette année des plus difficiles, j’espère qu’aujourd’hui sera l’occasion pour le peuple ukrainien, en Ukraine et dans le monde entier, de célébrer sa culture, son histoire et son identité. Puissions-nous nous tourner vers des temps meilleurs à l’avenir. Elizabeth R.», a finalement conclu la monarque, avec sa signature habituelle.

Dès le mois de mars 2022, la mère du Roi Charles III avait déjà manifesté son soutien en faisant un don qualifié de «généreux» à l’association caritative Disasters Emergency Committee, afin de venir en aide aux réfugiés ukrainiens. Elle a de plus, par un geste fort et symbolique, boycotté l’ancien agent du KGB. Selon les informations du journal The Guardian, la collection d’art de la reine a retiré, en mars dernier, son autorisation d’exposer certaines de ses pièces au musée du Kremlin, pour y être montrés dans le cadre de l’exposition The Duel : from Trial by Combat to a Noble Crime. Le porte-parole de la collection de la reine a indiqué qu’«en raison de l’escalade de la situation en Ukraine, les armureries royales ont rappelé les articles prêtés». La reine a fait savoir, par l’intermédiaire de la Royal Collection qui gère son patrimoine historique, que sa «décision de suspendre le prêt de trois épées de la Royal Collection au Kremlin Museums de Moscou a été prise mi-février».

Une histoire datant de 2003, décrirait la position réelle de la souveraine au sujet du président russe. C’est David Blunkett, ancien ministre de l’Intérieur, qui a relaté l’anecdote à la BBC. En juin 2003, alors que Vladimir Poutine était à Londres, l’ancien ministre de l’Intérieur le rencontre. L’homme politique, aveugle de naissance, s’était rendu à la cérémonie londonienne avec son chien-guide. L’animal se serait montré particulièrement méfiant à la vue de Vladimir Poutine. «La seule fois où j’ai rencontré Vladimir Poutine, c’était en 2003 lors d’une visite officielle et mon chien de l’époque a aboyé très fort». Blunkett s’est alors confondu en excuses, ce à quoi Elizabeth II aurait répondu : «Les chiens ont des instincts intéressants, n’est-ce pas ?».

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