Prix du carburant : le citoyen subit de plein fouet la flambée

Avatar de Khadija Shaqi
Temps de lecture :

Casablanca : flambée des prix des carburants

A
A
A
A
A

Dans un contexte marqué par de fortes pressions sur le pouvoir d’achat et par la hausse des prix des produits de première nécessité, le prix du diesel à la pompe a flambé. En franchissant la barre des 14 DH le litre, c’est pour la première fois que le prix du gasoil dépasse celui de l’essence sans plomb. Pourquoi y a-t-il un décalage tarifaire entre les prix international et national ? Le projet de loi sur l’indexation des prix du transport routier constitue-t-il une réponse adéquate ? Et qu’en est-il de la stratégie de stockage des carburants au Maroc ?

Alors que le prix des carburants au Maroc a augmenté à une vitesse vertigineuse pendant ces dernières semaines, les citoyens ont subi de plein fouet ses conséquences. Dépassant les 14 DH dans plusieurs stations-service, cette flambée a suscité les interrogations et la préoccupation des Marocains.

En effet, la conjoncture économique internationale, marquée par l’envolée des prix des matières premières et énergétiques et amplifiées par le conflit entre l’Ukraine et la Russie, a provoqué une instabilité économique aux échelles mondiale et nationale. Il s’agit du constat de la Direction des études et prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Économie et des finances, publié dans sa dernière note.

Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, a précisé lors d’une conférence de presse que «sur les marchés internationaux, le prix du gasoil s’est situé, au 30 mars, autour de 1.200 dollars la tonne, soit l’équivalent de 11 DH le litre. Sans la prise en compte des frais de transport et de stockage». Puis, il a ajouté que le prix ne comprend pas les marges bénéficiaires ni les taxes.

Ipso facto, la différence étonnante de prix,enregistrée dans les différentes stations est, en fait, corrélée à la gestion de stock de chaque distributeur et des politiques de marge adoptées par ces derniers.

Lire aussi :Prix du gasoil : les raisons de cette hausse tarifaire sans précédent

Les solutions adoptées ne couvrent qu’une catégorie des Marocains

Pour faire face à la flambée du prix du carburant, le gouvernement a décidé de soutenir financièrement les professionnels du transport routier. Un projet de loi sur l’indexation des prix a été élaboré pour répondre aux conséquences et, ainsi, distribuer des sommes, en faveur de cette catégorie, qui varient entre 1.600 DH et 7.000 DH, selon un communiqué du ministère du Transport.

Mustapha Baitas a souligné lors d’une conférence de presse que «c’est la première opération de ce genre réalisée par le gouvernement dans l’histoire de la gestion de ce dossier des carburants dans notre pays, depuis la libéralisation des prix des carburants. C’est la première fois que le gouvernement soutient les professionnels du transport».

À contrario, il ne suffit pas d’avoir une voiture pour bénéficier de l’aide du gouvernement,«le choix du gouvernement a été clair. Aider les professionnels du transport pour préserver les prix du transport des citoyens et de marchandises. Pour ceux qui circulent dans leur voiture, ils n’ont qu’à assumer les coûts», précise le porte-parole.

Les solutions adoptées représentent, aujourd’hui, une bouffée d’air pour une catégorie bien précise des Marocains, notamment les professionnels du transport. Néanmoins, cette solution ne couvre pas toutes les parties prenantes et des mesures concrètes et efficaces demeurent urgentes.

Lire aussi :Gasoil : le litre à la pompe atteint 15,56 DH

La Samir : la seule solution face aux circonstances actuelles?

En ce qui concerne la reprise des activités de raffinage et de stockage de la Samir, le porte-parole du gouvernement a écarté toute possibilité d’intervention pour relancer les activités de raffinerie et va réagir en fonction des décisions de justice.

La loi exige, au Maroc, un stock de sécurité équivalent à 60 jours de la moyenne de leurs ventes annuelles.

Selon le secrétaire général de l’Union syndicale du transport routier, affiliée à l’Union marocaine du travail, Aziz Daoudi, la relance des activités de la Samir permettrait au Royaume d’importer le pétrole brut d’un pays partenaire exportateur et le raffiner, ensuite, sur le sol. Il a indiqué au quotidien Le Matin: «nous avons appelé dès le début à un plafonnement des prix des carburants et à la réactivation de la raffinerie de Samir. Le Maroc peut compter sur ses solides alliances avec les pays exportateurs de pétrole brut, comme l’Arabie saoudite, pour s’approvisionner en pétrole brut à des prix intéressants et le raffiner ensuite sur le sol marocain».

Aujourd’hui, les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine sont de plus en plus présentes, remarquées notamment au niveau des prix à l’échelle internationale. Le décalage entre la demande et l’offre grandira de plus en plus si legouvernement n’adopte pas une stratégie de stockage de cette matière première, et rapidement.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Maroc-Japon : accord de prêt de 3,9 MMDH pour moderniser l’irrigation dans la plaine du Gharb

Économie - Le Maroc et le Japon signent un prêt de 3,9 MMDH pour moderniser l’irrigation de la plaine du Gharb, renforçant sécurité alimentaire et coopération bilatérale.

Hajar Toufik - 20 novembre 2025
COP30 : quand le Maroc tisse une transition climatique qui unit tourisme, sport, jeunesse et territoires

Économie - Au cœur de la COP30 à Belém, le Maroc multiplie les initiatives pour ancrer l’action climatique dans les territoires, renforcer l’éducation, verdir le tourisme, mobiliser le sport et consolider la coopération internationale, affirmant un modèle durable et inclusif.

Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2025
Budget citoyen 2026 : un guide clair pour comprendre les priorités nationales

Économie - Un document pédagogique du ministère des Finances présente les grandes lignes du Budget 2026 de manière simple et accessible, en éclairant les citoyens sur les priorités publiques, les choix fiscaux et les projets majeurs prévus pour l’année à venir.

Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2025
Vidéo – La SGTM franchit un cap stratégique avec son entrée en Bourse

Économie - La SGTM ouvre une nouvelle phase de son expansion avec une entrée en Bourse destinée à renforcer sa croissance, diversifier son actionnariat et consolider son rôle dans les grands projets d’infrastructures au Maroc et en Afrique.

Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2025
Investissement touristique : le Maroc renforce son positionnement comme hub continental

Économie - La deuxième édition du Morocco Showcase Summit 2025 renforce l'attractivité du Maroc pour les investisseurs touristiques.

Mouna Aghlal - 19 novembre 2025
Le Maroc signe un partenariat digital stratégique avec Keiretsu Forum

Le Maroc a signé un partenariat stratégique avec Keiretsu Forum afin de devenir un acteur majeur du numérique en Afrique et d’accélérer sa transition digitale.

Mahmoud Nafaa - 19 novembre 2025
Voir plus
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Régions : qui profite vraiment du Maroc des grands chantiers ?

Économie - Le Maroc construit partout, mais se développe-t-il partout ? Analyse région par région…

Sabrina El Faiz - 25 octobre 2025
Indemnités CNSS 2025 : nouveaux plafonds et conditions d’exonération

Économie - Un arrêté du 19 mai 2025 redéfinit les règles d’exonération des indemnités liées au transport, à la représentation ou aux aides sociales. La CNSS est désormais dotée d’un cadre harmonisé avec la fiscalité, garantissant plus de clarté pour les employeurs.

Ilyasse Rhamir - 20 octobre 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire