Alors que l’ONU redonne de l’élan au dossier du Sahara en plaçant le plan d’autonomie marocain au cœur des futures négociations, une autre question, plus discrète mais tout aussi cruciale, s’invite à l’intérieur du Royaume : que faire de la région de Guelmim-Oued Noun ? Autonomie ou régionalisation avancée ? La question semble administrative, elle est en réalité politique. Très politique.
Guelmim-Oued Noun, c’est la charnière. Une région saharienne par son identité, mais qui échappe au champ onusien, contrairement à Laâyoune-Sakia El Hamra ou Dakhla-Oued Eddahab. Elle n’apparaît pas sur la carte du conflit, mais elle en partage les horizons. Elle est à la fois dedans et dehors, spectatrice et actrice. Et c’est précisément ce statut ambigu qui en fait un test grandeur nature pour le Maroc.
Sur le plan diplomatique, le dossier avance. L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, attend “avec impatience” la version actualisée du plan marocain. À Rabat, ce texte se prépare dans un travail conjoint entre les ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur — alliance rare entre les architectes de la diplomatie et les ingénieurs du territoire. Les uns pensent la stratégie, les autres la traduisent en dispositifs concrets. L’objectif est clair : présenter à l’ONU une offre crédible, cohérente et tenable, politiquement comme administrativement.
Mais un plan, aussi bien ficelé soit-il, ne vaut rien s’il ne s’incarne pas dans la pratique. On ne peut pas défendre l’autonomie au Sahara tout en gardant, ailleurs, une régionalisation timide. À Guelmim-Oued Noun, les compétences transférées dans le cadre de la régionalisation avancée sont limitées, les marges de manœuvre économiques étroites. Le développement avance, certes, mais sous pilotage central. Or, la régionalisation — même partielle — suppose confiance, délégation et responsabilité. Bref, de la respiration institutionnelle.
Et c’est là que le débat prend une autre dimension. Un lecteur nous a écrit pour dire haut et fort : « Il sera insensé, contre productif voire très dangereux de dessiner un Royaume du Maroc totalement bancal, boîteux et déséquilibré ». Autrement dit : si le Maroc veut donner tout son sens à l’autonomie saharienne, il doit concevoir une architecture institutionnelle cohérente avec un cadre constitutionnel harmonisé. Il ne s’agirait plus d’un simple ajustement du Sud, mais d’une refondation équilibrée de l’État territorial.
Ce chantier est complexe, certes. Il suppose de repenser les rapports entre centre et régions, d’oser un vrai transfert de pouvoir et de moyens. Et surtout, d’écouter les territoires — pas seulement leurs institutions, mais leurs citoyens, leurs entrepreneurs, leurs jeunes. Car c’est là que se joue la crédibilité du projet marocain : dans la vie quotidienne, pas dans les communiqués.
Le tandem Affaires étrangères / Intérieur aura ici un rôle clé. Les premiers doivent convaincre le monde. Les seconds doivent convaincre le pays. Si ces deux logiques se rejoignent, alors le Maroc aura réussi à transformer un vieux différend territorial en moteur de modernisation interne. Au fond, la question n’est pas “autonomie ou régionalisation ?” La vraie question est plus simple, mais plus exigeante : le Maroc est-il prêt à devenir un État réellement décentralisé ?
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