Le Maroc crée des emplois et c’est franchement un signe encourageant. Mais attention au vrai malaise qui se cache derrière ces chiffres.
Les bilans s’améliorent, les discours se veulent rassurants, pourtant le travail n’a jamais semblé aussi inatteignable. Le plein emploi devient un mirage statistique, pendant que le sous-emploi s’installe comme une réalité durable.
Les indicateurs progressent, pourtant la vie quotidienne raconte autre chose. Oui, des postes s’ouvrent, mais ils ferment vite. Les jeunes enchaînent les contrats précaires, les stages prolongés, les missions temporaires… L’économie crée, mais elle crée surtout des emplois sans trajectoire, où l’on travaille sans se projeter.
Le travail n’est plus un repère, mais une escale.
Longtemps, on a cru que la croissance suffirait à donner du sens. Mais la croissance n’a pas tenu ses promesses. Derrière la façade du progrès, le travail se fragmente. On cumule les statuts, on additionne les tâches, on s’adapte sans cesse. La flexibilité est devenue la norme et la stabilité, une exception.
Les jeunes diplômés découvrent que le mérite ne paie plus, car le diplôme, autrefois garantie de réussite, ne protège plus vraiment. Le marché du travail récompense moins la compétence que la disponibilité, aujourd’hui, on valorise la rapidité, et non la profondeur. Et dans cette course à l’adaptation, beaucoup finissent par douter de leur propre valeur.
Pourtant, la volonté est là, les jeunes travaillent, apprennent, essaient. Ils cherchent leur place dans un système qui, souvent, ne leur en laisse pas. Mais la reconnaissance se fait rare, les salaires stagnent, les perspectives s’amenuisent et la motivation devient une ressource qu’il faut préserver comme une énergie vitale.
Ce paradoxe n’est pas nouveau, mais il s’amplifie. Une génération suréduquée mais sous-employée tente d’exister dans une économie qui multiplie les opportunités sans garantir la stabilité. Le problème n’est plus de trouver un emploi, mais d’en trouver un qui ait du sens. Car un emploi sans avenir, c’est une promesse qui s’effrite.
Le Maroc n’est pas seul dans ce déséquilibre. Partout, les États célèbrent la création d’emplois, sans questionner leur qualité. On confond activité et prospérité, quantité et dignité. Et dans cette confusion, le travail perd sa fonction sociale, à savoir celle de construire des parcours et de donner à chacun une place dans le collectif.
Ce qu’on oublie souvent de souligner, ce sont ces jeunes qui retardent leurs projets, ces familles qui jonglent avec l’instabilité, ces ambitions qui s’usent avant d’avoir commencé. Le travail existe, mais il n’élève plus. Il nourrit, mais il n’émancipe pas.
Mais alors comment faire pour restaurer le sens de l’effort, redonner à la réussite une portée humaine, pas seulement comptable ?
Le Maroc crée des emplois, oui, mais il doit surtout recréer de la confiance. Car un pays ne se développe pas avec des chiffres, mais avec des chemins.
Et si le travail cesse d’être une promesse, alors c’est l’avenir qui devient provisoire.
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