Le Maroc rural : plus de 13 millions d’habitants dans 33.189 douars
Des douars dans la commune rurale d'Imintanout, dans la province de Chichaoua, sur les flancs du Haut Atlas © DR
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Le Haut-commissariat au plan (HCP) vient de publier les résultats détaillés du Recensement général de la population et de l’habitat de 2024 (RGPH 2024), offrant un panorama inédit du monde rural marocain à travers une base de données couvrant 33.189 douars. Ce document, publié en octobre 2025, dresse un portrait précis des dynamiques démographiques, sociales et territoriales qui façonnent les campagnes du Royaume.
Une cartographie complète du monde rural
Le RGPH 2024 s’appuie sur le découpage administratif mis en place dans le cadre de la régionalisation avancée. Il distingue trois types de douars : groupés (57,5%), éclatés (25,5%) et dispersés (16,9%). Ces derniers reflètent la diversité spatiale du peuplement rural marocain, où cohabitent des noyaux d’habitat concentré et des zones à habitat épars. Globalement, la population rurale représente 37,2% du total national, soit près de 13,6 millions d’habitants, regroupés dans un peu plus de 3 millions de ménages.
Les disparités régionales restent profondes. Les régions à forte ruralité telles que Drâa-Tafilalet (63,3% de population rurale) et Marrakech-Safi (54,1%) contrastent avec les régions du Sud comme Laâyoune-Sakia El Hamra (2,7%) ou Dakhla-Oued Ed-Dahab (9,2%), où l’urbanisation domine. La taille moyenne des douars varie également : Souss-Massa compte en moyenne 35,5 douars par commune, contre seulement 1,9 dans Laâyoune-Sakia El Hamra.
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Le rapport souligne un vieillissement progressif de la population rurale. La part des moins de 15 ans a reculé à 29,6% en 2024, contre 31,4% dix ans plus tôt, tandis que celle des personnes âgées de 60 ans et plus a grimpé à 13,2%. Ces changements traduisent une transformation profonde de la structure démographique, conséquence de l’exode rural et de l’amélioration de l’espérance de vie.
Une féminisation croissante
Le rapport de masculinité, estimé à 103,3 hommes pour 100 femmes, cache une réalité plus complexe : plus d’un tiers des douars (36,6%) sont majoritairement féminins, conséquence directe de la migration masculine vers les villes et l’étranger. Cette féminisation influence la composition des ménages et les dynamiques économiques locales.
L’étude révèle un progrès notable dans la couverture de l’état civil, avec un taux d’enregistrement de 99,3% en milieu rural, contre 90% dix ans auparavant. Ce bond traduit une meilleure intégration des populations rurales dans les dispositifs administratifs et constitue un levier pour la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable, notamment l’accès à une identité légale et aux services publics essentiels.
Parallèlement, le logement rural se modernise : plus de 75% des ménages vivent dans des habitations en dur ou de type moderne, reflet d’une amélioration continue du cadre de vie. Cependant, près de 30% des douars accusent encore un retard dans la modernisation du bâti.
Le paradoxe rural : routes accessibles, services éloignés
Si 90% des douars sont désormais reliés par des routes carrossables, les infrastructures sociales restent inégalement réparties. Près de 64% des douars se trouvent à plus de 5 km d’un établissement de santé, et seulement 8,4% disposent d’un collège à proximité immédiate. L’accès au lycée reste encore plus restreint, avec plus de 40% des douars situés à plus de 10 km d’un établissement qualifiant. Ces écarts territoriaux continuent d’alimenter les inégalités d’accès à l’éducation et aux soins.
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