Cover chronique HARMONIE
Anass Hajoui Publié le 09/10/25 à 10:38
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A contre-rythme

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Tous les projets s’élancent avec ambition et beaucoup d’enthousiasme. Mais très vite, une réalité s’installe. Eh bien oui, tout le monde ne court pas à la même vitesse.

Certains avancent avec l’énergie de la conviction. D’autres préfèrent observer, attendre que les résultats valident l’effort. Entre les deux, la cadence se rompt. Et c’est souvent à ce moment-là que les meilleures intentions s’éteignent, non pas faute de moyens, mais de rythme partagé.

Dans le monde des affaires, l’investissement en temps et en énergie est aussi important que l’investissement financier. Pourtant, il reste le plus mal compris. On exige la performance sans mesurer la fatigue qu’impose le désalignement.

Car courir seul, même dans la bonne direction, finit toujours par user.

Cette fatigue, aucune grille d’évaluation ne la mesure. Elle se cache derrière les « on verra plus tard », les validations repoussées, les projets ajournés pour « priorités du moment ». A force, l’élan s’étiole. Les idées ne meurent pas d’un manque d’argent, mais d’un manque d’accompagnement.

Une entreprise ne progresse pas au rythme de ses composants les plus rapides, mais à celui de sa coordination. Ce n’est pas la vitesse individuelle qui crée la réussite, mais la cohérence collective. Quand chacun avance selon son propre tempo, le projet se fragmente, les efforts se dispersent et la motivation s’évapore.

Savoir doser sa course, ce n’est pas renoncer à l’ambition. C’est reconnaître que la performance durable naît de l’alignement des vitesses. Qu’il ne sert à rien d’aller vite si personne ne suit, ni d’attendre trop longtemps ceux qui hésitent encore.

Les entreprises qui réussissent ne sont pas celles qui ont les meilleures idées, mais celles qui savent courir ensemble, sans laisser personne s’épuiser

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