Chronique CADENCE
Sabrina El Faiz Publié le 03/10/25 à 10:36
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Gen Z : signalement anthropométrique

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Dossier ouvert le… : depuis que leurs parents ont décidé qu’ils feraient dans l’éducation positive.

Description de l’individu recherché 

Espèce rare, née entre la fin des années 90 et les années 2010, évoluant majoritairement dans un habitat urbain connecté, armée d’un smartphone et d’un esprit critique très affûté. Type de personnage rebelle, sous abonnement Wi-Fi.

Antécédents familiaux 

Contrairement aux générations précédentes, la Gen Z marocaine a grandi sans la pédagogie de la « claque pédagogique » ni le fameux « ramène la ceinture, tu vas voir ». (Non, non la génération Y n’est pas du tout terrorisée). Ces jeunes ont été élevés avec l’option négociation permanente. Leurs parents ont remplacé le « fais ce que je te dis » par le « explique-moi comment tu te sens », en réponse à la ceinture qui les a justement terrorisés dans leur enfance. Bilan, une génération qui ne comprend pas pourquoi il faudrait obéir si ce n’est pas marqué noir sur blanc dans un règlement.

Rapport à l’autorité 

ADN incompatible avec toute hiérarchie. Parent, professeur, directeur d’école, policier, tout le monde passe par le même tamis. Dans la tête d’un Gen Z, l’autorité, ça se discute, car tout est relatif. Et parfois, ça se conteste devant un public TikTok. La « 7chouma », n’est pas dans leur lexique, et parfois, on les envie pour ça !

Traits distinctifs 

Philosophie appliquée au quotidien. Ils citent Nietzsche dans des débats sur… l’obligation de réciter une leçon. Bien-être comme religion. Energies positives, good vibes et autres mots disparus depuis mai 68. Hyper-contractuels. Pour eux, tout est une transaction, l’école, le travail, parfois même l’amitié. Tu donnes, je prends. Tu abuses, je bloque.

Dangerosité sociale 

Non violents, mais redoutables à l’oral. Ils maîtrisent la punchline comme personne. Un professeur de maths ose lever la voix ? « De toute façon, vous êtes payé grâce aux chèques de mes parents ». Silence. KO. Génération X traumatisée.

Motivation profonde 

Pas de rêve révolutionnaire, mais une belle utopie d’une société qui a juste ce qu’elle mérite. Pas question de sacrifier la santé mentale pour une entreprise, il ne s’agit que d’un job (Là, encore, l’envie de la génération Y est à peine voilée, elle qui ne sait se détacher émotionnellement de son identité professionnelle). Ils veulent un contrat clair, une reconnaissance immédiate (mais alors là très immédiate) et le droit inaliénable d’être eux-mêmes, casquette vissée sur la tête, qu’ils soient en classe ou en famille.

Bilan du rapport

La Gen Z marocaine est une nouvelle équation. 1+1 ne font plus forcément 2, car qui a dit que 2 était la solution absolue ? Pas Kant ! Ils questionnent tout par principe et ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Et franchement, face à eux, les parents et les profs n’ont qu’une seule arme. Relire le règlement intérieur, page par page et s’y adapter.

Dossier clos. Jusqu’à la prochaine confrontation entre un proviseur et une casquette.