C’est une colère qui monte depuis plusieurs mois dans différentes régions du pays. Dans les montagnes reculées comme dans les grandes villes, les mêmes griefs reviennent : services de santé défaillants, marginalisation persistante, accès aux droits fondamentaux compromis. Dimanche à Agadir, l’hôpital régional est devenu le symbole d’une détresse collective avec une manifestation ayant rassemblé des centaines de citoyens. «À bas la prévarication», scandaient les protestataires. Le périmètre de l’hôpital a été quadrillé par les forces de l’ordre. L’institution, déjà sous pression, a vu ses limites exploser ces derniers mois : afflux massif de patients, files d’attente interminables, urgences saturées. Des décès enregistrés dans le service de maternité ont déclenché une onde d’indignation.
Alerté, le ministère de la Santé a dépêché une commission centrale chargée d’évaluer la situation. Ses membres, venus des services centraux, ont entamé une série de consultations avec les équipes médicales locales. Objectif affiché : identifier les manques criants en personnel et en matériel, améliorer les conditions de travail et accélérer la prise en charge des patients. Cette initiative intervient sous l’impulsion directe du chef de l’exécutif, également maire de la capitale du Souss, qui a pressé son ministre de la Santé et fidèle collaborateur d’agir rapidement. Une délégation officielle s’est donc rendue sur place, signe que la crise dépasse désormais le simple cadre régional.
Mais le malaise ne se limite pas au Souss. Dans un communiqué récemment rendu public, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a dénoncé le «déclin alarmant» de la situation sanitaire à l’échelle nationale. L’organisation met en avant des manques chroniques : pénurie de personnel, équipements insuffisants, absence de soins adaptés. Elle cite le cas édifiant d’une patiente à Taza, à qui l’on a fixé un rendez-vous pour une radiographie… en avril 2027. Un délai jugé inacceptable, qui illustre, selon l’association, «le mépris de la vie des citoyens et la profondeur de la crise sanitaire». L’AMDH appelle à des mesures urgentes : accélération des délais, amélioration du système de rendez-vous et surtout réforme en profondeur du secteur.
La critique déborde d’ailleurs le champ médical. Sur le plan social, l’association pointe la répétition des interdictions de manifestations pacifiques. Ces dernières concernent souvent des revendications essentielles comme l’accès à l’eau potable, dans un contexte marqué par la sécheresse et les coupures récurrentes. L’exploitation des ressources hydriques par certaines entreprises est dénoncée avec force.
Ces signaux, qui s’additionnent, disent beaucoup de l’état de la relation entre gouvernés et gouvernants. Dans les zones montagneuses, au nord comme au sud, les habitants de plusieurs villages ont dernièrement organisé des marches pour dénoncer leur isolement et l’absence de services de base. Routes, eau, santé, éducation : leurs doléances ne sont pas nouvelles, mais elles prennent une résonance particulière à l’approche des législatives de 2026. Car au-delà des promesses électorales, ce qui transparaît, c’est une fracture de plus en plus profonde entre une population en quête de droits élémentaires et une classe dirigeante perçue comme distante, sinon indifférente.
La question est donc moins de savoir si les autorités entendent ces cris d’alarme que de comprendre pourquoi elles tardent à y répondre. Les réformes annoncées existent, les commissions se succèdent, mais la réalité quotidienne reste inchangée pour beaucoup. Dans un climat de méfiance, chaque décès évitable, chaque rendez-vous médical repoussé, chaque coupure d’eau prolongée devient un symbole d’abandon. L’histoire récente a montré qu’ignorer ces signaux reviendrait à sous-estimer la portée de la colère qui gronde. Car derrière les chiffres et les rapports, c’est une demande simple qui s’exprime : être traité avec dignité et accéder, enfin, à des droits considérés ailleurs comme acquis.
Encore une gamine massacrée. Cinq ans. A peine le temps d’apprendre à écrire son prénom, déjà réduite en chair à coups de ceinture, de briquet, ou que sait-on ? Par qui ? Par sa propre…
Les chiffres sont tombés. Des millions d’arrivées, des records de nuitées, des classements qui flattent l’égo et les caisses. Le Maroc brille dans les palmarès, s’affiche en vitrine, se raconte en slogans. Mais que vaut…
C’était dans l’air du temps : l’éviction du ministre sénégalais de la Justice, Ousmane Diagne, était pressentie depuis longtemps. Selon le Premier ministre Ousmane Sonko, le garde des Sceaux, en tant que membre du gouvernement,…
Le Maroc s’est qualifié pour le Mondial 2026 dans un décor flambant neuf : le stade Moulay Abdellah, fraîchement rénové, a accueilli un festival offensif face au Niger (5-0). Double satisfaction donc : un billet…
Et ça continue… Depuis deux semaines, on assiste à une drôle de manie. Des journaux étrangers, souvent mal renseignés, parfois franchement mal intentionnés, s’autorisent des dissertations sur le Maroc et sur sa monarchie. Les articles…
On les appelle Cellule 10. Comme un code secret. En vrai, ce n’est qu’une case dans un bulletin de paie, une case qui emprisonne des milliers de profs dans l’injustice. Ils sont bloqués là depuis…
Il semblerait que l’on appelle ça une enquête. Un récit qui se déploie en épisodes, avec des titres choc et des phrases calibrées pour marquer les esprits. On dit que c’est du « journalisme ».…
Depuis plusieurs décennies, l’Afrique lutte contre la corruption en adoptant des conventions et des stratégies dédiées. Il y a deux ans, l’Union africaine s’est réunie au Mozambique pour dresser un état des lieux, vingt ans…
Depuis l’arrivée de Fouzi Lekjaâ à la tête de la FRMF, le football national a connu une véritable métamorphose. Un travail énorme a été mené en termes d’accompagnement et de suivi, tant au niveau des…