Triporteurs au Maroc : stop à l’anarchie sur les routes
Un triporteur transportant illégalement des passagers © DR
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Au Maroc, plus de 100.000 triporteurs circulent chaque jour, utilisés massivement dans le transport informel. Ces véhicules à trois roues, conçus pour le transport de marchandises, sont fréquemment détournés pour transporter des passagers, en totale violation du Code de la route.
Les conducteurs improvisent des modifications telles que l’ajout de sièges ou la structuration de toits rudimentaires, sans aucun contrôle technique, pour maximiser la capacité de chargement. Résultat : un engin mal conçu, surchargé et dangereux, circulant souvent à vive allure, sans ceinture, sans assurance convenable et sans respect des règles élémentaires de sécurité.
Selon les chiffres du ministère des Transports, les triporteurs ont été impliqués dans environ 3.000 accidents en 2021 (sur un total de 114.000 accidents routiers) causant quelque 80 décès. Bien que ce bilan puisse sembler moindre par rapport aux usagers de deux-roues (qui ont causé 70.000 accidents ayant entraîné 1.400 morts), cela illustre la vulnérabilité extrême des passagers transportés de manière informelle. La NARSA souligne que les motos et triporteurs représentent à eux seuls plus de 70% des accidents mortels, et que la mortalité dans cette catégorie a augmenté de plus de 30% entre 2015 et 2022.
Lire aussi : Code de la route : amendes, forfaits… qu’est-ce qui va changer ?
Le drame d’El Kelâa des Sraghna : l’étincelle qui change la donne
Le 8 juin dernier, un nouveau drame a ébranlé le pays : un triporteur transportant 14 personnes, dont des femmes et des enfants, s’est renversé à Sour El Azz, dans la province d’El Kelâa des Sraghna. Ce tragique accident a coûté la vie à 8 personnes. Le véhicule, initialement prévu pour les marchandises, était clairement en surcharge, circulant à vitesse excessive, ce qui a provoqué la perte de contrôle et le basculement. Parmi les victimes figuraient plusieurs enfants et des membres d’une même famille.
Ce drame a déclenché une réaction rapide des autorités : Nasser Boulaajoul, directeur de la NARSA, a annoncé l’interdiction totale du transport de passagers par triporteurs, assortie de nouvelles règles techniques strictes. À compter de cette décision, ces engins devront passer un contrôle technique, retirer toutes les modifications non conformes et se limiter exclusivement au transport de marchandises. Le but : réduire les accidents, dont les deux-roues motorisés sont responsables de plus de 70% des décès sur la route, dans un contexte où les morts de la route ont atteint plus de 4.000 en 2024, soit + 5,6% par rapport à 2023, et + 20% sur les cinq premiers mois de 2025.
Une réponse institutionnelle musclée
La mesure phare consiste à interdire explicitement le transport de passagers sur ces triporteurs, désormais classés strictement comme véhicules utilitaires. Le contrôle technique devra annuler les ajouts illégaux (sièges, toits, renforts). La NARSA envisage également de lier la délivrance de la vignette annuelle au paiement de toutes les amendes et toute vente de voiture deviendra impossible sans apurement des infractions antérieures.
Par ailleurs, d’autres mesures ont été mises en œuvre : renforcement des contrôles radars, limitation de puissance pour les motos, port du casque homologué obligatoire, lutte contre la modification et la surpuissance des deux-roues. À Nouaceur, le gouverneur a déjà sanctionné les propriétaires de triporteurs modifiés, avec fourrière immédiate des véhicules fautifs, preuve d’une volonté claire d’imposer l’ordre dans les périmètres urbains.
Toutefois, l’interdiction du transport de passagers par triporteurs pose un défi de mobilité : dans les zones rurales ou périurbaines, où l’offre de transport public est limitée, ces engins constituent souvent une solution économique de dernier recours. L’association marocaine pour la formation en sécurité routière rappelle que ces triporteurs ne disposent pas de siège pour chaque passager, ni de ceintures, ni d’assurance couvrant les passagers. Pour éviter une rupture d’accès à la mobilité, l’État devra proposer des alternatives concrètes : bus adaptés, minibus conviviaux, motos taxis réglementés, ou même triporteurs électriques homologués.
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