Il m’arrive souvent de relire des tribunes sur des médias étrangers. Un PDG qui s’exprime sur le climat. Une dirigeante qui prend position sur le droit des femmes. Un fondateur qui partage ses doutes, ses erreurs, ses visions. Et je me pose la question, pourquoi si peu de patrons marocains osent prendre la parole ?
Ils dirigent des entreprises qui font vivre des milliers de familles. Influencent des pans entiers de notre économie. Mais dès qu’il s’agit de sujets sociétaux, politiques ou même stratégiques pour le pays, c’est le silence complet. Gênant !
Je comprends cette prudence. Le Maroc n’est pas la Silicon Valley. La parole publique peut coûter cher. On peut perdre un appel d’offre, s’attirer des foudres, être mal interprété… Mais à force de tout réduire au calcul, on finit par oublier à quoi sert une voix : à transmettre une vision.
Vous l’aurez compris, ailleurs, les patrons parlent. Ils savent qu’à défaut d’être aimés, ils peuvent être compris. Ils prennent des coups, parfois. Mais ils avancent, ils existent. Ils ne laissent pas le vide s’installer. Parce que le vide, lui, se remplit toujours, que ce soit par l’intelligence ou la bêtise.
Malheureusement, au Maroc, le mutisme est devenu une norme. Pourtant, nos jeunes attendent de la transparence, les salariés du sens, les citoyens de l’engagement… ce silence devient fatiguant.
J’ai moi-même longtemps évité ce terrain. Par confort. Par peur de l’étiquette. Par envie de rester efficace, opérationnel, utile. Mais aujourd’hui, je ressens le besoin d’écrire. Pas pour donner des leçons. Mais parce que je suis fatigué de ce vide. Parce que si même ceux qui construisent des choses ne parlent plus, alors on laisse le champ libre à ceux qui ne créent rien et parlent fort.
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