Mbaye Gueye Publié le 16/04/25 à 10:33
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Un produit du système

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C’est fait, le putschiste du 30 août 2023 est devenu le quatrième président de la République du Gabon. Brice Oligui Nguema, ancien commandant de la Garde républicaine d’élite sous la présidence d’Ali Bongo, qui a dirigé la transition depuis qu’il a mené le coup d’État contre ce dernier, est le nouveau président du Gabon à la suite de l’élection présidentielle du 12 avril.

Contrairement à ses collègues militaires, le général Brice Oligui Nguema a respecté ses engagements en mettant fin à la transition militaire, faisant entrer le Gabon dans sa Cinquième République, 19 mois après s’être emparé du pouvoir.

Ainsi, il troque ses tenues militaires contre un costume présidentiel. Élu avec un score soviétique de 90,35%, selon le ministre de l’Intérieur gabonais, Hermann Immongault, le général s’est engagé à débarrasser son pays de la corruption. Au lendemain de son coup d’État, plusieurs hauts fonctionnaires ont été accusés de s’être enrichis illégalement, notamment Noureddin et Sylvia Bongo, le fils et l’épouse du dirigeant déchu. Effet d’annonce ou volonté réelle de libérer ce pays d’Afrique ?

Sous la dynastie Bongo, le Gabon était souvent cité dans des scandales de corruption, de mauvaise gouvernance, de détournement de fonds et d’autres maux.

Ce petit pays, riche en pétrole et en bois, ne compte que 2,5 millions d’habitants. Malgré ses ressources, environ 35% de la population vit encore en dessous du seuil de pauvreté de 2 dollars par jour.

Le président Brice Oligui Nguema aura du pain sur la planche. Au-delà de ses promesses électorales, l’ancien commandant de la Garde républicaine doit encore prouver à la population gabonaise qu’il est l’homme de la rupture. Puisqu’il est un produit du système, rappelons qu’il a été l’assistant d’Omar Bongo jusqu’à sa mort en 2009 avant de servir Ali Bongo.

Comme si cela ne suffisait pas, plusieurs candidats retenus pour la présidentielle, remportée par le général, faisaient partie de l’ancien système. À l’image de l’ancien Premier ministre sous Ali Bongo, Alain Claude Bilie-By-Nze, qui est arrivé deuxième. Toutes ces accointances interrogent sur la rupture annoncée par le nouveau président.