Santé publique : Marrakech réunit les experts pour un avenir plus sain

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Rabat : réunion ministérielle pour la reconstitution du cheptel nationalMinistère de l'Intérieur, Rabat © DR

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Le 6e Congrès national d’hygiène et de salubrité publiques a ouvert ses portes à Marrakech, réunissant des experts et des professionnels de la santé publique autour du thème « Les Bureaux Communaux d’Hygiène, retour d’expérience et perspective 2030 ». Ce congrès marque une étape importante dans la réforme du système de santé publique au Maroc, visant à renforcer l’efficacité des bureaux communaux d’hygiène pour répondre aux défis sanitaires du pays à horizon 2030.

La ville ocre est le lieu de rassemblement de près de 300 experts, médecins, vétérinaires et techniciens de santé publique venus participer au 6e Congrès Congrès national d’hygiène et de salubrité publiques. Organisé par la Direction générale des collectivités territoriales (DGCT), cet événement de deux jours est centré sur les bureaux communaux d’hygiène (BCH), ces entités essentielles pour la santé publique locale. Enracinée dans un contexte sanitaire mondial de plus en plus complexe, cette édition vise à redéfinir les missions et les mécanismes d’action des BCH, afin d’en faire des instruments plus efficaces pour prévenir les maladies et promouvoir un environnement sain. Avec un regard tourné vers 2030, les discussions s’articulent autour de la nécessité d’adapter ces bureaux aux transformations sociales et environnementales du pays.

Les Bureaux communaux d’hygiène (BCH) jouent un rôle stratégique dans la gestion de la santé publique au Maroc. Chargés de prévenir les maladies, de gérer les crises sanitaires et de promouvoir l’hygiène publique, ils sont les principaux interlocuteurs entre les citoyens et les autorités locales. Cependant, à l’heure actuelle, ces bureaux font face à de nombreux défis, notamment en matière de ressources humaines, d’équipements et de gestion des risques sanitaires.

Renforcer les capacités des BCH pour répondre aux enjeux sanitaires contemporains

Le congrès a mis en lumière la nécessité de revoir les pratiques et les structures des BCH pour mieux répondre aux urgences sanitaires croissantes et aux défis liés à l’environnement. Lors de la séance d’ouverture, la gouverneure Leila Hammouchi, directrice des services publics locaux à la DGCT, a souligné l’importance d’une révision stratégique de ces bureaux. Elle a insisté sur l’importance de développer des mécanismes d’alerte précoce, de planifier des interventions adaptées et d’allouer les ressources nécessaires pour faire face aux crises sanitaires. Selon Hammouchi, les Bureaux Communaux d’Hygiène doivent devenir des instruments clés dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable du Maroc, notamment en matière de santé publique et d’environnement.

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Dans ce cadre, le renforcement des infrastructures et la formation des agents de santé sont devenus des priorités. La pandémie de Covid-19 a mis en évidence les faiblesses structurelles des BCH, notamment en ce qui concerne le manque d’équipements et de personnel formé pour faire face à des crises de grande envergure. Le renforcement des capacités des agents de santé, la mise à jour des équipements et la création de véritables équipes spécialisées en gestion de crise font partie des priorités afin de répondre plus efficacement aux défis sanitaires.

Le rôle des partenariats et de la coopération intersectorielle

Un autre point clé abordé lors de ce congrès a été la nécessité de renforcer la coopération entre les acteurs publics, privés et la société civile. Jamal Bkhat, président de l’Association marocaine des médecins de santé publique et de préservation de l’environnement, a insisté sur l’importance de ces partenariats pour renforcer les ressources des BCH. En effet, les défis sanitaires contemporains, tels que les pandémies, les épidémies et les crises environnementales, nécessitent une réponse collective. Bkhat a souligné que la collaboration entre les secteurs publics et privés pourrait améliorer l’efficience des Bureaux Communaux d’Hygiène, en fournissant des moyens financiers et des équipements adaptés.

Le rôle de la société civile dans cette dynamique a également été évoqué par Mounir Lymouri, président de l’Association marocaine des présidents des conseils communaux. Pour lui, une approche participative impliquant tous les acteurs de la société est indispensable pour améliorer la gestion de la santé et de l’hygiène publique. Selon Lymouri, la santé publique est une condition essentielle pour assurer un développement durable et garantir des conditions de vie dignes à tous les citoyens. Il a ainsi proposé d’élargir les échanges d’expériences et de bonnes pratiques entre les communes et les acteurs privés, afin de renforcer l’efficacité des BCH à l’échelle nationale.

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La digitalisation et l’innovation au service de l’hygiène publique

Le congrès a également mis en lumière les innovations technologiques comme leviers essentiels pour améliorer la gestion de la santé publique. Plusieurs sessions ont été consacrées à des sujets comme l’intelligence artificielle, la digitalisation des services de santé et l’utilisation de technologies avancées dans la gestion des risques sanitaires. Ces technologies, notamment l’IA et les outils numériques, permettent de collecter et d’analyser des données en temps réel, facilitant ainsi la prise de décision rapide et éclairée.

L’intégration de ces technologies dans les BCH pourrait améliorer considérablement la gestion des crises sanitaires. Par exemple, la digitalisation des processus administratifs permettrait de rationaliser les interventions, d’assurer une meilleure traçabilité des actions et de faciliter la coordination entre les différents acteurs impliqués dans la santé publique. L’intelligence artificielle pourrait également être utilisée pour prédire les épidémies ou pour analyser les tendances de propagation des maladies infectieuses, offrant ainsi aux BCH des outils puissants pour anticiper et gérer les crises de manière plus proactive.

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