Comprendre l’affaire Saad Lamjarred

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Saad Lamjarred

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La pop star marocaine controversée Saad Lamjarred doit retourner devant la Cour d’appel de Paris pour le viol présumé de la ressortissante française Laura Prioul. Suite à la réouverture de cette affaire, qui remonte à 2016, on revient sur les multiples déboires judiciaires qui ont terni l’image publique du crooner.

Ce jeudi 4 mars, la cour d’appel de Paris a de nouveau renvoyé aux assises le chanteur marocain Saad Lamjarred pour le viol aggravé d’une jeune femme en 2016. Ceci intervient après que l’artiste a été renvoyé en correctionnelle en avril 2019, lorsqu’un juge d’instruction a décidé de requalifier les faits en «agression sexuelle» et «violences aggravées». Toutefois, la chambre de l’instruction avait ordonné en janvier 2020 son renvoi aux assises pour viol. Il avait alors obtenu de la Cour de cassation l’annulation de cette décision. Les faits que la cour dénonce se seraient déroulés dans la chambre d’un hôtel, en octobre 2016, quelques jours avant un concert de l’artiste à Paris.

Lire aussi :Agression sexuelle : Saad Lamjarred risque jusqu’à 20 ans de prison

Originaire de Rabat, Saad Lamjarred, fils de Nezha Regragui et de Bachir Abdou, a grandi dans une famille d’artistes renommés. Il a commencé à se faire connaître en 2007 en participant à l’émission libanaise SuperStar. Il est devenu une célébrité en 2013 après que ses chansons aient battu des records d’audience sur YouTube, le rendant une figure majeure de la Pop arabe. Il est également le premier chanteur ayant popularisé la Musique Pop en Dialecte marocain, qui était jusque là réputé être difficile à comprendre par les pays du Moyen-Orient. Toutefois, en raison de ses multiples déboires judiciaires, dont des accusations de viol et de violences aggravés, qui auraient été commis entre 2010 et 2018, son image publique a été ternie.

Inconduite sexuelle en France

Tout a commencé il y a cinq ans, lorsque la victime présumée de Lamjarred, Laura Prioul, a affirmé avoir été agressée à l’âge de 20 ans par le chanteur dans la chambre d’un hôtel, dénonçant qu’il «avait ruiné sa vie». Cette affaire avait déclenché les problèmes juridiques de Lamjarred. En effet, Prioul, qui a rompu son silence un an après les faits, avait déposé une plainte pour viol contre la pop star marocaine en octobre 2016. Après sa plainte contre le chanteur marocain, sa victime présumée, qui n’avait encore jamais pris la parole publiquement, avait partagé une confession d’un quart d’heure sur YouTube. Dans cette vidéo, la jeune femme évoque les circonstances qui ont entraîné la mise en examen du chanteur pour viol aggravé et violences volontaires aggravées le 28 octobre 2016.

La police avait arrêté Lamjarred, qui a ensuite passé six mois à la prison du Marriott Champs Élysées à Paris. Il a été libéré en avril 2018 sous caution et sous surveillance électronique. L’artiste avait aussi été mis en examen en avril 2017. Une jeune Franco-Marocaine avait alors déclaré à la police parisienne avoir été violée par le chanteur à Casablanca en 2015, mais ne pas avoir porté plainte à l’époque des faits par «honte». Cette dernière avait ensuite retiré sa plainte et le juge avait ordonné un non-lieu dans cette affaire.

La police a de nouveau arrêté le chanteur en août 2018 à Saint-Tropez, dans le sud-est de la France, cette fois après la plainte d’une autre jeune femme. Il avait ensuite été incarcéré en septembre 2018 avant d’être libéré trois mois plus tard sous contrôle judiciaire assorti d’une assignation à résidence à Paris pour complément d’enquête.

Des allégations remontant à 2010

L’inconduite sexuelle du chanteur en France fait suite à une longue liste d’allégations. Lamjarred a été accusé pour la première fois de viol en 2010 à New York. Il était poursuivi par la justice des États-Unis et incarcéré en mars de cette année. Il était entendu deux fois par la cour. Après avoir payé une caution, il avait quitté les États-Unis, où il risque jusqu’à 25 ans de prison, avant son jugement. En mai 2016, cette plainte est réactivée après que la victime présumée a reconnu son agresseur en voyant un de ses clips. Toutefois, les procureurs américains ont par la suite abandonné l’affaire lorsque la plaignante a accepté un règlement à l’amiable en dehors du tribunal.

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