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Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) profite de l’approche de la Journée internationale de la femme pour réitérer ses recommandations quant à l’inclusion et l’émancipation des Marocaines. Dans une alerte publiée ce jeudi 4 mars, le CESE a avancé qu’il est temps de briser les «barrières sociétales et psychologiques» qui favorisent «l’immobilisme» des femmes et les réduisent à «une position d’infériorité et de subordination». Pour le Conseil, tant que la moitié des forces vives du Royaume, à savoir « les femmes », sont marginalisées, le pays ne peut prétendre à aucun développementni progrès majeurs. Et de relever qu’il est inadmissible de chercher à adopter un nouveau modèle de développement plus inclusif, alors que la gent féminine marocaine continue de subir des agressions, des violences et une discrimination au niveau des «sphères de la vie socio-économique et civique».
La même source reconnait que d’importants progrès ont été réalisés ces dernières années en termes de lutte pour les droits de la femme au Maroc, toutefois elle déplore que de graves problématiques persistent. Le CESE regrette la faible implication et inclusiondes Marocaines dans les programmes de développement du pays, ainsi que les violations de droits et les discriminations qu’elles subissent encore.
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Les trois grands changements préconisés par le CESE
Afin d’assurer une émancipation optimale de la femme marocaine, et en se basant sur les données de ses précédents rapports, le CESE préconise trois changements majeurs, notamment au niveau institutionnel et juridique, opérationnel et socio-culturel.Ainsi, afin de promouvoirl’égalité des sexes et la lutte contre toutes les formes de discrimination, le Conseil souligne qu’il faut réviser, voire supprimer, certains textes de loi qui portent préjudice aux mères célibataires et à leurs enfants ainsi qu’aux victimes de viol et d’agressions sexuelles. L’instance évoque dans ce sens l’abrogation du trèscontroversé article 490 du Code pénal, mais aussi celle des articles 21, 20 et 22 du Code de la famille, pour mettre fin aux mariages des mineurs.
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De plus, l’alerte exige «d’ériger la promotion de l’égalité et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles (tolérance zéro), en cause nationale prioritaire traduite dans une politique publique globale et transversale». Ladite politique devrait bénéficier d’un budget «identifié et sanctuarisé», tout en garantissant le respect de la dignité et de l’intimité de la femme, même au niveau des procédures judiciaires et médico-légales. Aussi, pour assurer l’inclusion des femmes dans les instances politiques dirigeantes, le CESE recommande que l’octroi d’une partie de la subvention publique devienne conditionné par «l’atteinte d’un niveau minimum de représentativité de 30% des femmes» au seindes partis politiques, des syndicats et des associations.
Par ailleurs, le Conseil estime que la sécurité des femmes dans les transports et les lieux publics doit être au cœur des préoccupations des politiques de la ville et de la sécurité publique, des plans d’aménagement urbains ainsi que des programmes de logements.Il souligne aussi qu’il faut promouvoir l’accès de la femme rurale au travail rémunéré afind’améliorer son autonomie financière.
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Enfin, s’agissantdu voletsocio-culturel, le CESE juge qu’il faut raviver le débat portant sur l’évolution des mentalités archaïques favorisant le mariage des enfants, l’interruption volontaire de grossesseet les problèmes des procédures successorales. Pour les auteurs de l’alerte, il est temps d’introduire l’éducation sexuelle dans les écoles afin d’apprendre aux générations futures les principes de l’égalité entre les femmes et les hommes, et leur démonter la gravitédes stéréotypes discriminatoires et ceux tolérant la violence à l’égard des femmes. L’objet est de sensibiliser les enfants quant aux notions d’intégrité physique et de santé sexuelle, et ce par le biais d’outils pédagogiques adéquats.
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