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Maroc Telecom : La vache à lait de l’État

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Le groupe télécom est une entreprise particulière dans le paysage économique marocain. Valorisée à 120 milliards de DH en Bourse, elle compte plus de 61 millions clients au Maroc et en Afrique subsaharienne et a réalisé un chiffre d’affaires de 38 milliards DH. Actionnaire de référence au côté d’Etisalat, le Trésor va céder 8% du capital prochainement et ramener sa participation dans le tour de table à 22%. Cette transaction générerait au moins une recette de 9,5 milliards de DH si l’on s’en tient au cours en Bourse. Entre 2001 et 2007, la cession de 70% de Maroc Telecom a rapporté 49,2 milliards de DH. Au-delà des enjeux budgétaires, l’option retenue par l’État pour réduire à nouveau son périmètre dans le capital vise à dynamiser une Bourse atone. En 2004, l’introduction en Bourse de Maroc Telecom par cession de 14,9% du capital avait créé un électrochoc qui allait animer le marché pendant cinq ans. Depuis, les responsables de la Place recherchent d’autres opérations du même calibre. Reste à savoir si ce nouvel acte aura le même effet d’entrainement.

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En son temps, l’introduction en Bourse de Maroc Telecom en 2004 par cession de 14,9% avait dynamisé la Bourse comme jamais auparavant. Sur les 8,9 milliards de DH demandés, les investisseurs avaient souscrit 192 milliards de DH, soit 21,5 fois l’opération. Aucune autre entreprise sur le marché casablancais ne peut se prévaloir d’un tel succès. Il est difficile de ne pas faire le lien avec cette période euphorique en Bourse (2004-2008), alors que l’État vient d’annoncer la cession de 8% du capital de l’opérateur télécom. Sur la base du cours actuel, cette transaction rapporterait 9,5 milliards de DH. La cession de 70% du capital en plusieurs opérations entre 2001 et 2007 avait rapporté 49,2 milliards de DH. Cette nouvelle réduction de périmètre ramènera la participation de l’État dans le tour de table à 22%.

Le choix d’ouvrir une nouvelle fois le capital de Maroc Telecom en Bourse vise entre autres à relancer un marché apathique. Les introductions sont rares et les volumes sont anémiques depuis quelques années. Les dirigeants de la Bourse ont toujours rêvé d’avoir plusieurs autres opérations du type Maroc Telecom. À défaut, ils pourraient avoir un remake de la même entreprise. Il faut espérer que cette opération ait le même effet d’entrainement qu’en 2004. Rien n’est sûr.

Il y a 75 entreprises listées à la Bourse de Casablanca, mais seulement une vingtaine présente un véritable intérêt pour les investisseurs. La présence en Bourse requiert des exigences particulières en matière de qualité et de délais de communication financière. Sur ces critères, les bons élèves sont peu nombreux. Parmi les meilleurs de la classe figure Maroc Telecom. L’opérateur télécom est sous le contrôle de l’Autorité des marchés financiers (AMF) en France puisqu’il est également côté à Paris. Sachant que les exigences de l’AMF sont bien plus strictes que celles du régulateur marocain.

37 milliards de DH de dividendes versés à l’État depuis 2001

Avec un parc de 61 millions de clients, 1,7 fois la population marocaine, le groupe télécom a réalisé un chiffre d’affaires de 38 milliards de DH en 2018 et a dégagé un bénéfice de 6 milliards de DH. Au-delà de la performance de la filiale d’Etisalat, l’attractivité de Maroc Telecom se trouve aussi dans la récurrence des dividendes. Le groupe a pour coutume de distribuer la totalité de son résultat. Depuis 2001, l’État a perçu 37 milliards de DH de dividendes. Plus globalement, le groupe est l’un des gros pourvoyeurs aux recettes de l’État. Sur la période 2001-2015, il a payé 91 milliards de DH d’impôts et taxes, soit en moyenne 6 milliards de DH par an.

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