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«Les banques ont été relativement résilientes face à la pandémie, grâce à leurs niveaux initiaux relativement élevés de fonds propres et de liquidité», a indiqué le Fonds monétaire international (FMI) après sa nouvelle évaluation de l’économie marocaine. Si la solidité du secteur bancaire marocain est régulièrement mise en avant, l’on pourrait tenir le même discours pour le secteur des assurances à quelques exceptions près. Comme les banques, les compagnies d’assurances affichent des ratios de solvabilité confortables, très confortables même dira-t-on, soit 413% en 2019. C’est justement à ce niveau que se situe la différence fondamentale avec les banques, puisque le ratio de solvabilité publié par les compagnies d’assurances n’intègre pas tous les risques auxquels elles sont exposées. Seul le risque de souscription est pris en compte. Or, le secteur fait face à de nombreux autres risques: contrepartie, liquidité ou encore celui lié à leurs investissements.
Réforme du régime prudentiel de solvabilité
Pour renvoyer une image fidèle de la solidité du secteur, l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (Acaps) a entamé la réforme du régime prudentiel de solvabilité. Le nouveau dispositif tiendra compte de l’ensemble des risques encourus par les compagnies. «L’excédent de marge devrait baisser de manière significative avec le passage à un régime prudentiel de solvabilité basésur les risques qui couvre l’ensemble des risques dans le calcul du capital minimum requis», note l’Acaps. La réforme ne concerne pas que le calcul de la solvabilité et touche aussi aux aspects de gouvernance et de communication. C’est donc un chantier immense sur lequel travaille le secteur depuis quelques années déjà. Sur les nouvelles règles de calcul, le régulateur a lancé une deuxième étude d’impact et attend les résultats en janvier 2021, a-t-il indiqué dans la presse.
Le changement du régime prudentiel de solvabilité pourrait affecter la politique d’investissement des assureurs. Rappelons juste que l’encours des placements des assureurs dépasse 170 milliards de DH. Ce portefeuille est exposé pour 51,7% sur les actifs de taux et 42,5% sur les actifs actions. Une petite poche (3,6%) est investie en immobilier et le reste sur d’autres actifs.
Si le sujet est très technique, il ne manque pas d’intérêt pour le grand public puisque l’un des objectifs principaux de la réforme de la solvabilité est de renforcer la protection des assurés via la gestion des risques. De quoi peut être renforcé la confiance vis-à-vis de ces acteurs. Cela ne se fera pas d’un clic en changeant le référentiel. Il faudra aussi beaucoup de vulgarisation. L’assurance-vie enregistre une belle croissance sur les dernières années. Toutefois, le taux de pénétration reste faible et les épargnants continuent largement de privilégier les produits bancaires classiques même si certains n’offrent plus un rendement intéressant.
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