Produits explosifs : un trafic à hauts risques
Photo d'illustration © DR
A
A
A
A
Cette nuit du 29 au 30 août 2020 aurait pu être une soirée normale, elle aurait dû l’être, mais rien ne s’est passé comme prévu. De nombreux individus se sont attaqués aux forces de l’ordre dans plusieurs quartiers des villes de Rabat, Casablanca et Marrakech. Jets de pierre, pneus en feu, lancements de produits explosifs… les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux sont effrayantes. « C’est la guerre« , s’exclame une citoyenne qui filme les incidents sur son smartphone.
Pourtant, seules certaines entités ont le droit d’importer ces produits, telles que les entreprises d’animation. L’origine de ce nombre impressionnant d’explosifs suscite donc de nombreuses interrogations.
La loi sanctionne le commerce d’explosifs
La loi n°22-16, portant réglementation des produits explosifs à usage civil et des artifices de divertissement publié au Bulletin officiel le 26 juin 2018, prévoit entre 2 à 5 ans d’emprisonnement pour toute personne qui détient sans motifs légitimes ou se livre à l’introduction illicite des artifices de divertissement.
La vente des produits explosifs est également interdite. La loi prévoit les mêmes peines d’emprisonnement, en plus d’une amende allant de 50000 à500000 dirhams aux personnes qui fabriquent illégalement des produits explosifs et des artifices de divertissement.
La presse s’interroge
Dans son éditorial du mardi 1er septembre 2020, le journal L’Économiste se demande ce que faisaient là ces feux d’artifices interdits ? «Les feux d’artifice n’auraient jamais dû être là. Ce n’est pas admissible. L’échauffourée a bel et bien eu lieu. Les policiers peu nombreux ont préféré reculer devant leurs agresseurs. Il n’y a pas lieu de le leur reprocher, car ils appliquent les normes d’aujourd’hui : éviter autant que faire la violence envers les gens, même si ces derniers sont violents».
De son côté, Challenge considère que «les produits utilisés sont de véritables armes, utilisées comme telles contre les policiers en France. Ces produits rentrent par les ports, les aéroports, les frontières terrestres, alors qu’ils sont interdits. Il faut arrêter les bêtises et reconnaître qu’il y a un vrai problème et surtout le régler». Interviewé par Médias24, Lhassan Hellou, directeur de la facilitation et de l’informatique à l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII), indique que «le contrôle est systématique et très serré à l’import et à l’export au niveau des douanes».
La même source juge que ces explosifs sont peut-être vendus par les entités qui les importent légalement ou bien introduits au Maroc par des voyageurs qui arrivent de l’étranger en voiture, sans les déclarer au bureau de la douane. Quelle que soit la provenance de ces produits, l’objectif est aujourd’hui de prohiber leur accès sur le territoire, et ce pour éviterde blesser de nouvelles personnes. En 2018, un jeune homme a perdu la vie dans le quartier de Derb Ghallef à Casablanca après avoir reçu un fumigène dans le cou. Si l’étau ne se resserre pas autour de ce trafic, rien ne garantit qu’il serait le dernier.
Société - À Casablanca, 27 anciens détenus ont reçu un appui concret pour reconstruire leur vie, grâce à une initiative de réinsertion portée par la Fondation Mohammed VI.
Hajar Toufik - 7 août 2025Société - La Cour constitutionnelle renvoie à la case départ le projet de réforme de la procédure civile, pourtant attendu de longue date.
Mbaye Gueye - 7 août 2025Société - À l’approche des grands rendez-vous sportifs, la sécurité nationale se réorganise pour mieux répondre aux enjeux de demain.
Mbaye Gueye - 7 août 2025Société - Rabat Région Mobilité a inauguré un parking souterrain de 87 places dans le quartier Océan, rue Bruxelles, près de Bab El Had.
Mouna Aghlal - 7 août 2025Société - Serpents et scorpions envahissent le Maroc durant l’été, poussés par la chaleur. Morsures et piqûres inquiètent : vigilance et prévention sont indispensables pour tous.
Hajar Toufik - 7 août 2025Société - Abattages d’animaux, loi controversée, ONG mobilisées : la protection animale au Maroc suscite colère et débat.
Mouna Aghlal - 7 août 2025Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.
Sabrina El Faiz - 12 avril 2025Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.
Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.
Sabrina El Faiz - 24 mai 2025Dossier - Les voisins ont bien changé. Les balcons étaient les réseaux sociaux d’antan. On y partageait les breaking news du quartier et les hommes étaient aussi bien surveillés que les enfants !
Sabrina El Faiz - 12 juillet 2025Société - La date de l’Aïd Mawlid ne se décide pas au hasard. Entre observation du ciel et calculs astronomiques précis, l’astronome Abdelhafid Bani explique comment se fixe cette fête religieuse.
Ilyasse Rhamir - 1 août 2025Société - À quelques semaines de Aïd Al-Adha, une rumeur sur une prétendue amende pour le sacrifice du mouton sème le doute chez les Marocains.
Hajar Toufik - 16 mai 2025